All Of This For Us

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- Dis lui qui tu es, ou bien essaye de le pigeonner en jouant la petite fille qui ne se sent pas en sécurité.

J'hésitai à obéir à Joe, il ne fallait pas qu'on devine mes liens de parentés. Je préférai plutôt insister sur l'importance de me procurer une arme que d'obéir à Joe. Ce dernier me traita d'idiote. L'agréable vendeur me tint tête, et finit même par me menacer de me descendre. Je n'eus plus le choix, je devais dire qui j'étais. Joe me demanda de répéter ce qu'il me disait, en me donnant la manière de parler.

- Je crois que t'as pas compris, mon gars, répétai-je. Tu sais à qui tu t'adresses? Tu as devant toi la fille du Joker, et j'aimerai lui faire une adorable surprise suffisamment spectaculaire pour attirer son attention.

- Enlève ta casquette maintenant.

Le vendeur m'observa quelques instants dès que ma casquette fut retirée. Il avait l'air de me dévisager. Puis ses yeux s'écarquillèrent. On aurait dit qu'il avait eu une révélation. Il reprit son sérieux et accepta de me vendre une arme. Il m'amena ce qu'il appelait un neuf millimètres avec un sourire. Il me dit de garder mes deux cents cinquante dollars, que c'était la maison qui offrait. Je fronçai les sourcils, intriguée par l'annonce du vendeur. Je remis ma casquette avant de prendre l'arme. Je sortis de la boutique en répétant les propos de Joe.

- C'était un plaisir de faire affaire avec toi. J'en parlerai à mon père.

Dans les rues de Gotham, dans des murmures, j'interrogeai la voix dans ma tête. A quoi rimait tout ça? Après tout, j'aurai pu volé un de ces flingues. Joe m'expliqua que pour rencontrer le Joker, il fallait attirer son attention. Et il me précisa qu'il savait que le vendeur était en collaboration avec lui. Comment il le savait?

- Il y avait un masque de clown derrière lui. Avec un peu de chance, il est en train d'appeler son patron à l'heure qu'il est, supposa-t-il.

De très graves ennuis m'attendaient maintenant que ce soit avec le Joker ou avec Harley... Je repris le chemin du retour pour retourner chez Poison Ivy, l'appréhension et la peur dans mon cœur.

Harley Quinn

Je m'attendis à prendre un autre coup du Joker, il n'avait toujours pas digéré le fait que je sois allée chez Tony, comme je lui avais dit, mais son téléphone sonna. Il baissa son bras tenant le flingue avec lequel il m'avait mis à terre et décrocha. Après un silence, il grommela qu'il espérait que c'était une nouvelle qui valait le coup d'être bonne et entendue.

- QUOI?! hurla-t-il.

J'essayai de suivre la conversation pour savoir ce quoi il s'agissait. Il insulta son interlocuteur avant de se calmer et d'admettre qu'il avait raison. Je n'arrivai pas à cerner le sujet. Mais je m'aperçus qu'il me regardait souvent. J'espérai que ce n'était pas ce que je pensais.

- Va chez Jimmy, trouve quelques hommes là-bas pour fouiller la ville, ordonna-t-il en se tournant vers la baie vitrée. J'ai quelque chose à faire avant, ajouta-t-il d'une voix sombre en se tournant vers moi.

Après avoir donné des ordres, il raccrocha et jeta le téléphone dans le lit. Il passa ses mains dans ses cheveux puis les arrêta à sa nuque. Il regarda quelques instants le sol, avant de diriger son regard noir vers moi. Il ordonna à Franz et Alonso de le laisser seul avec moi. Les deux hommes obéirent et fermèrent la porte de notre suite. Il lâcha sa nuque. Ses mains se posèrent de part et d'autres de sa taille. Il regarda toujours le sol et tapota du pied.

- Dis-moi, Harley, m'appela-t-il en relevant sa tête. Tu ne me cacherai pas une gamine?

Oh non... Lucy! Qu'est-ce que tu as encore fait?! Je n'arrivai pas à sortir un mot de ma bouche. Les mensonges me manquèrent. Je me relevai doucement et lui dis que je ne lui cachais rien. Il dessina, d'un pas lent, un arc de cercle sur la moquette de notre suite et réfléchit. Il faisait les cents pas tel un fauve en cage.

- Bien sûr que non, tu ne me caches rien, sourit-il après s'être arrêté. J'aurais déjà tout découvert sinon, ricana-t-il. Viens voir papa, chérie, m'invita-t-il les bras ouverts après s'être arrêté.

Je n'arrivai pas à savoir si c'était un piège ou non. Le fait qu'il sache que Lucy était revenue à Gotham m'avait fait perdre mes moyens. Il insista en haussant ses sourcils. Je refusai et l'accusai qu'il allait encore me frapper. L'invitation à l'étreinte tomba en même temps que ses bras. Il s'approcha vivement de moi et agrippa une de mes couettes. Je sentis son souffle sur mon visage. 

- Tu n'as rien à cacher, n'est-ce pas, grogna-t-il.

Sa poigne agrippa mes cheveux, je gémis de douleur. Il exigea que je lui réponde. Il tira ma tignasse en arrière. Je l'entendis sortir sa lame de rasoir rétractable.

- Peut-être que si je faisais une entaille sur ta joue encore parfaite, je pourrais mieux t'entendre, menaça-t-il en approchant la lame de la commissure de mes lèvres. 

Je décidai de garder le silence, il ne me faisait pas peur. Rester muette l'énerva encore plus. Un grognement se fit entendre dans sa poitrine et dans sa respiration, plus accélérée. Il tira sur ma couette pour me jeter violemment à l'autre bout de la pièce, droit sur le petit bar. Ma tête cogna violemment le comptoir. J'étais complètement sonnée. J'entendis la voix de mon poussin résonner dans mon crâne. Ses mots étaient inintelligibles. Il m'avait tourné le dos, passant ses mains dans ses cheveux vers l'arrière. Je forçai sur mes jambes et m'aidai de mes bras pour me relever. Il s'aperçut que je me remis debout. Il se dirigea à grand pas vers moi. Il agrippa à nouveau ma chevelure et me releva rapidement.

- Alors! Tu vas me dire ce qu'il y a avec cette gamine?! 

- ...

- Bien! Alors on va jouer aux devinettes, déclara-t-il.

Je me contentai de le regarder, en ne laissant rien paraître. Il était hors de question de parler. Il pouvait me faire ce qu'il voulait, je garderai le silence.

- Tu la connais cette fille, n'est-ce pas? Qu'est-ce qu'elle a de particulier pour que tu prennes le risque de te faire tuer? poursuivit-il.

Je déglutis malgré la peur de me trahir. Il observait les moindres détails de mon visage, cherchant le moindre indice. Il approcha à nouveau sa lame vers la commissure de mes lèvres. Il posa le côté de la lame entre ma lèvre inférieure et supérieure. Il me demanda si je décidai toujours de garder le silence. Je lui souris.

- Je garderai toujours un secret ou deux, mon poussin, ricanai-je.

Il laissa la rage s'échapper de sa gorge. Je sentis une terrible sensation dans la joue, je tombai à terre. De forts picotements se firent sentir entre ma mâchoire inférieure et ma pommette. Je sentis quelque chose couler sur ma joue, cette même sensation que j'avais eu au cimetière, à l'enterrement de Deadshot. Je réalisai que mon sourire était agrandi. J'avais à présent un sourire de l'ange. Je ris encore, ce qui l'énerva davantage. Son ego ne supporta pas mes cachotteries et le fait que je lui riais au nez. Il s'approcha à nouveau de moi. J'eus le temps de lui faire un croche-pied pour qu'il soit à mon niveau. Nous étions bien partis pour nous battre jusqu'à ce que l'autre cède. Ce n'était pas la première danse violente, et c'était loin d'être la dernière.

Lucy Quinzel

J'avais trouvé un tas de fioles et de petites bouteilles dans le vieux laboratoire de Poison Ivy. Je pensai que ça pouvait faire de bonnes cibles pour m'entraîner au tir. J'avais encore du temps avant que ma mère revienne. J'avais placé les cibles sur une table, dans le jardin derrière la maison. J'avais regardé sur internet comment on se servait d'une arme à feu telle que le neuf millimètres. Une fois la sécurité retirée, je chargeai l'arme et tirai sur mes cibles.

The Joke's On LucyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant