Disappointed

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Elle me confia qu'elle ne voulait pas me parler de la deuxième fois, je respectai. L'histoire de ma mère m'attrista. D'une excellente psychiatre à l'asile abritant le pire du pire, elle était devenue la complice du Joker, une Arlequin. Finalement, mon histoire n'était pas grand chose à côté de la sienne. Je ne posai plus de question, je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie. Et puis, je pensais avoir compris pourquoi ma mère m'a confiée à tante Margot... Je restai silencieuse.

Harley Quinn

Nous vînmes de quitter Gotham City. Je devais absolument ramener ma fille à Brooklyn, pour sa sécurité. Je répondai encore à ses questions tout en restant concentrée sur la route malgré mon envie de pleurer. Raconter mon histoire, ainsi que la sienne, m'arracha le coeur. Je pensais que c'était la dernière fois que je la voyais. Il était hors de question que je prenne le risque de la voir, même en tant que Harleen Quinzel, tant que le l'obsession du Joker pour Lucy ne se calmerait pas. Mais c'était un mal pour un bien. Malgré ça, j'étais heureuse d'avoir vu ma fille. Je ne dirais pas que ça faisait des années que j'attendais ça, mais j'avais espéré un jour la voir, telle que j'étais réellement et lui dire la vérité.

Sur la route, je discutai avec elle. J'essayai d'en apprendre plus sur elle. Elle avait du mal à me parler d'elle, mais au final, elle finit par ne plus s'arrêter de parler. Margot lui avait bien inculqué notre façon de penser par rapport à la famille... enfin... depuis que ma soeur m'a aidé durant ma grossesse. Je pensai que, elle aussi, savait que ma fille serait confronté à moi. Mais je ne pensais pas qu'elle voulait que cela se fasse si tôt...

Ma fille s'endormit pendant ce long voyage. Cela me laissa un peu de répit pour digérer cette rencontre. Nous étions presque arrivées à Brooklyn. La route m'épuisa plus qu'autre chose, mais je devais tenir le coup. Je mis la radio un peu plus fort pour me garder éveillée. Même si je menai ma fille loin de Gotham, un mauvais pressentiment habita mon cœur. J'espérai me tromper. Si elle m'obéit, rien ne devrait lui arriver. Je priai je ne sais qui en ce bas monde pour qu'il ne lui arrive rien.

Enfin en face de la maison de ma sœur. Je réveillai tout doucement ma fille. Elle eut du mal à sortir de son sommeil. Elle bailla et me demanda si on était arrivée. Je lui répondis positivement. Elle se réveilla un peu plus, réalisant qu'elle n'avait pas profité de ma présence. Je caressai sa joue et lui dis, les larmes aux yeux, que ce n'était rien.

- Tu n'as rien à faire avec moi, ma chérie, ajoutais-je avec le cœur lourd.

- Mais... on pourrait partir ensemble, loin de Brooklyn et de Gotham, proposa-t-elle.

Ma fille m'arracha le cœur avec sa voix emplie d'espoir malgré son sommeil dérangé. Elle ne savait pas à quel point la situation n'était pas à prendre à la légère. Il me fallait être plus expéditive avec elle. Je ne voulais pas lui dire, mais elle ne me laissa pas le choix.

- Quand j'ai tentée une autre nouvelle vie, j'ai perdu mon petit ami à cause du Joker, lui avouai-je. Lui et mes amis sont morts... Ils les a tous tué... Où que je sois, il arrive à me retrouver et il finit toujours par détruire tout ce que j'ai réussi à construire.

- Pourquoi tu ne le tues pas, suggéra-t-elle.

Si seulement c'était aussi simple. Elle ne comprenait pas la situation ou alors elle refusait de la comprendre. Que ça plaise ou non, je n'avais pas le choix d'être avec le Joker. Il me forçait à rester avec lui. J'étais un danger pour mes proches à cause de lui, et il finissait toujours par me retrouver quand je réussis à m'éloigner de lui.

- Le jour où tu comprendras tu es le danger malgré toi, parce que ton petit ami est un monstre, tu pourras me proposer des solutions. En attendant, contente toi de m'obéir.

- Tu ne le quittes pas parce que tu l'aimes, c'est ça? crut-elle comprendre. C'est au-dessus de tes forces, alors qu'il est à la limite de te tuer?

Je n'aimai pas aborder ce sujet. J'aimai mon poussin et à la fois je le détestai. Pour tout le mal qu'il m'avait fait. Je lui répondis que la seule manière de comprendre ce que je ressens, c'est d'être amoureux avec la personne qui pourrait être le reflet du miroir, qui libère des principes futiles qu'on s'impose... Je me penchai vers elle et déverrouillai la porte puis l'ouvris.

- Maintenant, sors de la voiture, et reste chez toi, bougonnai-je. Et n'essaye plus de me trouver.

Lucy Quinzel

Je compris qu'elle me jetai. Comment pouvait-elle penser les choses ainsi? Comment pouvait-elle se comporter comme ça moi? Joe ricana dans ma tête. Il avait bien savouré le spectacle.

- Tu aurais dû me tuer quand tu en avais l'occasion, marmonnai-je. Je regrette de t'avoir rencontré. Je te pensais plus forte que ça...

Je ne lui laissai pas le temps de répondre. Je sortis de la voiture avec mon sac à dos et claqua la portière. Je rentrai dans la maison, en colère et filai vite et discrètement dans ma chambre avant que mes "parents" se lèvent. Une fois dans ma chambre, je posai mon sac à dos par terre, planquai le double de ma clé, retirai mes chaussures et m'allongeai dans mon lit. Mes derniers propos avaient été horribles et blessants. Avec le recul, j'en avait parfaitement conscience, mais la déception avait parlé à ma place. Je ne savais pas si je regrettai cette parole ou non. J'entendis mes parents se lever et se diriger vers la cuisine, puis plus rien, je m'endormis. 

Les jours passaient, retour en cours. Cela me soulageai car tous les jours, ma rencontre avec ma mère revenait dans ma mémoire et je commençai à la détester de plus en plus pour sa lâcheté. Joe voulait que je retourne encore à Gotham, mais je refusai catégoriquement.

- Tu as eu ce que tu voulais, Joe. Alors qu'est-ce que tu m'ennuies encore avec cette maudite ville?

- Tu pourrais te faire un nom dans la mafia, être la protégée du Joker, une nouvelle Harley Quinn, celle que ta mère n'est pas, suggéra-t-il.

- Tu es ridicule.

- Mais oui, répondit-il évasivement. Ou alors! Tu peux faire la super héroïne qui sauve sa maman! Tu sais! Comme ce gars à Metropolis avec le costume bleu et la cape rouge!

J'ignorai les paroles de Joe, c'était du grand n'importe quoi. Je montai dans le bus tout juste avant son départ. C'est parti pour une nouvelle semaine, en cours. J'écoutai toujours de la musique, et plutôt fort à cause des idiots habillés en survêtement. Ils ne pouvaient vraiment pas s'empêcher de faire du bruit. J'arrivai au lycée et entrai dans le bâtiment. Joe avait du mal à croire que je reprenne une vie normale, comme si il ne s'était rien passé. Je lui marmonnai que ce n'était pas le moment de discuter. Mais comme d'habitude, il ne m'écouta pas. Je ne savais pas ce qui m'empêchait de dire à ma mère qu'il était revenu et qu'il m'agaçait, même s'il devinait parfaitement ce qu'il y avait au fond de moi.

Harley Quinn

"- Tu aurais du me tuer quand tu en avais l'occasion. Je regrette de t'avoir rencontrer. Je te pensais plus forte que ça..."

Sa déception avait résonné dans mon esprit toute la nuit, pendant que j'étais sur la route. Je rejoignjs mon poussin au lit, le cœur lourd, tout juste avant que le petit jour se lève. J'essayai de dormir tant bien que mal, mais rien n'y faisait. J'avais tout de même réussi à fermer les yeux sans réellement dormir. Je sentis, dans mon dos, que Monsieur J se levait du lit. Je me retournai quelques instants plus tard. J'entendis un bruit familier, un petit clic. J'ouvris les yeux et vis la bouche du canon de l'arme de mon poussin.

- Bonjour trésor, salua-t-il sournoisement.

The Joke's On LucyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant