The One Who Knocks

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- Elle te pense incapable parce que tu n'es qu'une faible à ses yeux! Elle sous-entend que tu n'es qu'une moins que rien ,que tu n'es pas digne d'être sa fille!

- C'est faux, hurlai-je.

- Tu ne sais pas lire entre les lignes... Tu n'es qu'une pauvre gamine banale et naïve! Tu n'es rien, grogna-t-il.

- Arrête! ordonnai-je dans un éclat de voix.

Il continua encore et encore à insister, à m'obliger à aller chercher le Joker et le supprimer. Il me dit que j'avais beau hurler, personne ne m'entendrait. Il n'avait pas tort... La maison d'Ivy était assez isolée de la ville, dépourvue de voisin. J'étais seule avec moi-même et Joe... Je rapprochai mes genoux de ma poitrine et ne bougeai plus. Seuls mes sanglots me firent tressaillir.

Plus tard, on frappa à la porte, ce qui me fit sursauter. Ce n'était pas ma mère, qui mettait d'ailleurs du temps à revenir. Et si c'était elle, la porte ne serait pas frappée avec autant de violence. Joe pria pour que ce soit le Joker, pour que cette confrontation à laquelle je ne voulais pas participer soit avancée. Mon cœur battait fort dans ma poitrine. Ma curiosité et Joe me poussèrent à aller ouvrir, mais la peur et la prudence me retinrent. Je me contentai de rester silencieuse et de me cacher sous le lit.

- Quelle mauviette, soupira Joe.

Je ne lui répondis pas, par ma bouche ou par mon esprit. Je restai figée, je respirai à peine. J'attendis que le bruit cesse, et que la personne s'en aille. La porte reçut des coups de pieds à présent. On voulait vraiment pénétrer la maison de Poison Ivy. Au bout de quelques coups, la porte céda. J'entendis deux hommes, soupçonné que "la gamine du Joker" était là. Je retins mes larmes et cherchai des yeux mon neuf millimètres en espérant pouvoir me défendre avec. Joe me rappela que je n'avais plus de munition. J'entendis le vacarme que faisaient les hommes, ils retournaient la maison. Je me souvins, qu'un soir, j'avais surpris ma mère en train de planquer des recharges de mon arme dans la salle de bain, juste derrière la planche de la baignoire. Je sortis de ma cachette et allai dans la pièce visée qui était en face de la chambre. J'avais aperçu les hommes fouiller dans les armoires où on rangeait vaisselles et quelques sortes de biscuits apéritifs.

Une fois dans la salle de bain, je tentai de retirer la planche de la baignoire discrètement. J'y arrivai plus ou moins, avec le vacarmes qu'ils faisaient, c'était plutôt facile. Je pris une recharge et la mis dans la poche de mon jeans, puis j'en pris une autre et la mis à mon arme. Je planquai la recharge vide sous la baignoire, replaçai la planche et filai au plus vite sous le lit.

- EH! J'ai cru entendre un bruit.

- Ça vient de là-bas, indiqua l'autre.

Repérée! Je tentai de ne plus faire de bruit. Je vis deux paires de pieds pénétrer dans la salle de bain. L'un d'eux commenta le sang qu'il y avait encore sur le lavabo, et ajouta que ma mère était une cinglée. Je vis les pas se diriger vers la chambre. Mon cœur palpita, ma respiration était si rapide, que je fus obligée de mettre ma main sur la bouche. Je vis un homme devant le placard, ouvrir les portes et fouiller à l'intérieur. L'autre se balada dans la pièce et retourna vers l'embrasure de la porte pour couvrir son acolyte. Aucun des deux hommes n'étaient le Joker, j'en fus soulagée, en quelque sorte. Un des hommes s'en alla en indiquant qu'il allait à l'arrière de la maison, il avait repéré un petit cabanon.

Soudain, je sentis quelque chose m'attraper la cheville. Je me débattis en tentant de ne pas faire de bruit. Mais il ne voulait pas me lâcher, il finit même par me tirer vers lui, me sortant de ma pauvre cachette, j'étais en train de hurler, d'appeler à l'aide. Je me retournai face à lui. C'était l'un des hommes qui me cherchait l'autre soir, avant que ma mère ne me renvoie à Brooklyn. Je pointai mon arme vers lui. Il rit, il pensa que je n'allais pas tirer. Mais instinctivement, je lui tirai une balle. Celle-ci se logea dans la cuisse gauche du type. Il me lâcha en hurlant de douleur. Il appuya sur sa blessure tant il avait mal. Je me relevai au plus vite et m'enfermai dans la salle de bain. Je me cachai dans la baignoire, derrière le rideau. Je me tins debout, après avoir rechargé mon arme. Mes mains était prête à viser la tête de celui qui me trouvera. J'entendis l'acolyte de l'homme blessé se précipiter dans la chambre, demandant ce qui s'était passé.

- La gamine était sous le lit. Et cette peste m'a tiré dessus, hurla de douleur le complice.

- Elle est où, demanda l'autre.

- Dans la salle de bain, gémit le blessé.

J'entendis une boucle de ceinture, il devait sûrement faire un garrot à son ami. Je perçus aussi le bruit d'une arme se charger, il s'était mis à ma chasse après avoir entouré la cuisse avec sa ceinture. L'acolyte me signala qu'il savait que j'étais là et m'ordonna d'ouvrir la porte. Je ne pouvais pas lui répondre, ma respiration rapide et irrégulière ne me le permit pas. Il fit un décompte à partir de trois, constatant qu'il n'avait aucune réponse, et il défonça la porte. Je restai silencieuse même si j'avais tressailli. Il ouvrit brusquement le rideau et je lui collai une balle dans la tête. Je hurlai d'horreur. Les larmes coulèrent seule sur mes joues. Mes mains, tenant l'arme, tremblèrent.

- HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA!

J'appuyai mon dos contre le mur et me laissa descendre tout doucement, pour finalement m'asseoir, les genoux contre ma poitrine, mes jambes entourés de mes bras. L'hilarité de Joe résonna dans ma tête. Je sanglotai tandis qu'il rit de ce qu'il venait de se passer. Il était heureux, c'était un premier pas pour lui, un premier pas pour tuer le Joker. Ce dernier qui aurait maintenant une raison de me tuer.

- Franz?! appela l'autre. Franz! Tu m'entends?!

Je pleurai toutes les larmes de mon corps, tant j'étais mal. Je venais de découvrir ce que ça faisait de tuer un homme. Ma gorge fut prise de plusieurs nausée. L'envie de vomir partit de mon œsophage. Je me penchai vers ma gauche pour vomir de la bile que j'épargnai au cadavre devant moi. Après avoir vomi, je me remis droite et serrais à nouveau mes genoux contre ma poitrine. Suite à ces vomissements, ma gorge brûla. Je pleurai de douleur comme de peur et de regret. Je n'osai plus bouger d'ici. J'avais peur que le blessé arrive dans la salle de bain et vienne me tuer comme j'avais tué Franz. Joe continua à rire dans ma tête, toujours à jubiler et à dire à quel point il avait savouré ce moment. Je n'arrivai plus à m'arrêter de pleurer. Parfois, je toussai tant je manquais d'air, mais j'en avais suffisamment pour rester consciente et avoir en face de moi ce que j'avais commis.

J'entendis le blessé se lever et appeler son collègue avant de percevoir qu'il se dirigea lourdement vers la salle de bain. Malgré la peur et les larmes, je me relevai et pointai mon arme sur lui, après l'avoir chargé. L'homme était appuyé contre l'encadrement de la porte, les mains posées sur le garrot que lui avait fait son acolyte mort, se vidant de son sang devant nos yeux.

- Ça va aller, gamine, tenta-t-il de me rassurer. Je ne vais pas te faire de mal, dit-il en montrant sa main ensanglantée.

- Il ment, me susurra Joe. Tue-le, m'ordonna-t-il.

- Vous mentez, l'accusai-je dans un hurlement.

- Je suis blessé, me rappela-t-il. J'ai besoin d'un médecin, ajouta-t-il en haussant les sourcils.

- Ça... Ça m'est égale, bégayai-je. Je veux que vous partiez, exigeai-je.

- Tue-le!!

- Je m'appelle Gino, petite. Tu t'appelles comment?

- Arrêtez! Vous faites ça pour éviter que je vous tue, m'écriai-je.

- Qu'est-ce que tu attends?! Achève-le, gronda Joe.

The Joke's On LucyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant