Emma Silton

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Je me levai d'un bond.

- Je reviens, dis-je à un Cameron effaré.

- Mais tu vas où ?

- Voir Polette.

- Bon bah moi je vais au toilettes, je ne vais pas t'attendre indéfiniment les fesses clouées sur mon siège.

Alors que je m'avançais dans l'allée à la recherche de Polette, je la retrouvai assise au fond de l'avion. Elle bavardait avec un monsieur d'une cinquantaine d'années. J'arrivai près d'eux mais aucun des deux ne remarquèrent ma présence, je me raclai la gorge et Polette daigna enfin lever les yeux vers moi.

- Coucou ma chérie. Où es-tu placée ? me demanda-t-elle.

- A côté de Cameron, il est sympa.

- Oui c'est un gentil garçon, me confirma-t-elle.

Un léger toussotement se fit entendre et Polette se retourna vers son compagnon de voyage.

- Et je te présente Alwis, c'est un ami.

Elle me désigna l'homme assis auprès d'elle, il me regarda avec un intérêt qui l'intimidai quelque peu. Il avait les cheveux gris assez long et un visage sympathique.

- Enchantée Alwis, moi c'est Emma, lui dis-je en lui tendant la main.

- Alors comme ça c'est toi la fameuse Emma.

Je confirmai d'un signe de tête avant d'interroger Polette.

- Polette, excusez-moi de vous déranger mais...

- Ah non, pas de ça entre nous, s'exclama-t-elle, tutoie moi.

- D'accord, je voulais savoir si cet avion passait bien par Nice comme vous me l'aviez dit.

Alwis jeta un curieux regard à Polette, qui avait l'air ennuyé, avant de prendre la parole.

- Et bien non, pourquoi passerait il par-là ?

Abasourdie, je fronçai les sourcils et regardai, à mon tour, Polette qui semblait mal à l'aise.

- Mais vous... m'aviez dit que..., bafouillai-je en reprenant mon vouvoiement.

- S'il te plaît Emma fais-moi confiance tu dois venir avec nous.

Atterrée et déçue, je tournai les talons et revins à ma place. Mme Thomason avait raison en fait, on ne pouvait vraiment compter sur personne.

Lorsque j'arrivai près de ma place, Cameron était déjà à la sienne et s'était endormi. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un petit sourire lorsque je vis un filet de bave couler le long de son menton.

Il s'était allongé de tout son long et je ne pouvais pas me rasseoir, j'entrepris de le secouer pour le réveiller et il se réveilla en sursaut en criant.

- Je te jure que je ne suis pas amoureux de Mélo, Nico !

Malgré moi j'éclatai de rire.