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Soudainement, j'entendis un bruit mat derrière moi. Je me retournai juste à temps pour voir une chose énorme se jeter sur moi. Je n'eus que le temps de pousser un cri strident avant qu'une main s'écrase sur ma bouche et qu'une touffe de cheveux brun me balaye le visage. J'arrêtai brusquement de me débattre, ayant reconnu l'inconnu qui s'était propulsé sur moi, et un soupir de soulagement alla se blottir contre la main qui me pressait les deux joues.

- Emma ! C'est moi enfin, chuchota Léonie en se relevant. Je n'avais pas le droit de venir te voir car ils pensaient que tu étais encore trop... trop fragile mais ça à l'air d'aller et donc je... je me suis téléporter comme je savais que tu allais revenir ici mais... mais ils m'ont dit que... je... enfin tu vois et puis il y a Aaron et je... désolée mais je devais savoir... et il a dit que...

Elle était toujours énormément bavarde lorsqu'elle était prise d'une émotion trop forte. Je posai ma main sur son bras ce qui eut comme effet de la faire taire et je vis ses yeux se brouiller avant que d'énormes larmes roulent le long de ses joues. Elle se jeta dans mes bras et me serra le cou à la limite de l'étranglement, je souris faiblement en fermai les yeux pour éviter de me mettre à pleurer à mon tour.

- Eh ! Tout va bien hein ! Tout le monde est vivant, je suis vivante, murmurai-je alors qu'elle était désespérément accrochée à moi.

Je l'entendis renifler.

- Emma ? Ça va là-haut ? demanda soudainement Drys inquiet, du bas de l'escalier.

- Super ! m'écriai-je à mon tour en faisant signe à Léonie de rentrer dans la chambre.

Je la suivis et refermai délicatement la porte derrière-moi.

Elle restait en retrait à contempler avec attention ce qui avait été l'endroit où mes parents avaient dormi. Le cœur battant, je pus constater que le lit n'était pas fait, que des vêtements étaient encore roulés en boule sur le fauteuil gris souris et qu'une fine couche de poussière surplombait chaque objet, chaque meuble.

Je pris un foulard mauve qui traînait et m'assis sur le lit, sans un bruit Léonie m'imita, le foulard en moins.
Des l'instant où l'odeur qui émanait du châle atteint mon nez, je me sentis calme et étrangement apaisée. C'était presque comme si maman était avec moi, je fermai les yeux pour mieux apprécier la sensation. Elle m'entoura de ses bras et je posai doucement la tête sur son épaule, par crainte qu'elle s'en aille si je faisais un geste brusque.

Je ne sais combien de temps nous sommes restées dans cette position, dans ce silence figé, mais lorsque des voix se firent entendre d'en bas, je sus qu'elle allait de nouveau partir, comme si elle m'abandonnait une seconde fois.
Son visage m'apparut une dernière fois et je pus voir ses longs cheveux noir orné d'une mince frange, ainsi que ses yeux vert, légèrement en amande, tourné vers moi : elle mima un baiser avec ses doigts avant de sauter.

Je pris une profonde inspiration et rouvris les yeux.

- Ça va ? s'enquit Léonie d'une petite voix en souriant.

Je lui rendis son sourire et hocha la tête en me redressant, je me sentais légère.

- Si on m'interroge en bas, qu'est-ce que je dois répondre ? demandai-je en riant.

- Tu te mets à pleurer ça va passer ne t'inquiètes pas ! s'exclama-t-elle en éclatant de rire.

Elle fronça les sourcils et tâta les poches de son pantalon. Lorsqu'elle croisa mon regard perplexe, elle afficha une moue triste.

- J'avais mis ton cadeau de Noël dans ma poche mais apparemment il a disparu à l'atterrissage, me dit-elle dépitée. Ah moins que...

Elle se précipita hors de la pièce avant d'y revenir, les bras chargés d'un paquet gros comme sa main et d'un sourire jusqu'aux oreilles. Elle me tendit sa petite boite avec fierté et je l'attrapai vivement, en deux temps trois mouvements une petite plaquette blanche surplombée d'une courte tige en métal rouge apparut dans ma paume de main.

Emma SiltonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant