Emma Silton

• 10 •

-

Une fois notre déjeuner finit, je pris ma chouette dans mes bras et nous nous mîmes en route vers une destination tant attendue : j'allais enfin voir à quoi ressemblait les fameux Mécieux.

- Alors Emma, d'où viens-tu ? me demanda Léonie alors que nous sortions du parc.

- Je viens de...

- Aïe ! s'exclama Cameron, me coupant la parole.

Léonie et moi se retournèrent comme un seul Homme pour voir ce que Cameron trafiquait. Il se tenait le front et nous fit un signe de la tête vers la porte du parc. Je fronçai les sourcils, m'attendant au pire. Mais lorsque nous vîmes de quoi il retournait nous éclatâmes de rire : notre très cher Cameron venait de se prendre un père-noël en plastique dans la tête. Celui-ci se balançait de gauche à droite, laissant échapper ce que l'on pourrait prendre pour un rire moqueur à l'attention du jeune blessé, mais qui était en réalité un rire de... Père-Noël simplement. Cameron lança un regard mauvais à celui qui lui avait causé un beau bleu sur la tête et nous rejoignit. N'hésitant pas, au passage, à jouer au grand blessé en prenant une mine suppliante et en faisant semblant de boiter. Léonie poussa un long soupir et me regarda d'un air excédé.

- J'ai toujours pensé qu'il pourrait faire carrière dans le cinéma.

Je lui souris, apparemment je n'étais pas la seule à le trouver bon dans ce domaine là.

- Bon, je reprends, tu viens d'où précisément ? demanda-t-elle en se désintéressant du faux éclopé.

- De Paris, en France, précisai-je.

Léonie tourna sa tête vers moi, les yeux brillants.

- J'ai toujours rêvé d'aller là-bas ! Cameron peut y aller souvent étant donné que son oncle le laisse faire tout ce qu'il veut, mais moi mes parents ne voudront jamais, fit-elle en faisant une grimace.

- Tu sais très bien pourquoi Lex me laisse plus de libertés Léo, lança Cameron, les sourcils froncés, à son amie.

Il venait de changer d'humeur en une demi-seconde, je me demande sincèrement si ce garçon n'aurait pas des tendances bipolaires. Léonie baissa sa tête vers le sol, son visage à moitié enfoui dans son écharpe.

- Oui, c'est vrai excuse-moi ce n'est pas ce que je voulais dire.

J'haussai un sourcil interrogateur, pourquoi son oncle le laissait faire tout ce qu'il voulait ? Au contraire il devrait le protéger contre ceux qui on assassiné ses parents, non ?

Alors que j'allais poser la question, le regard triste de Léonie m'en dissuada.

- Alors, on va les voir ces Mécieux ?m'exclamai-je désireuse de changer rapidement de sujet.

Un grand sourire s'étala sur les lèvres de Cameron et nous nous remîmes à discuter comme si de rien n'était.

Moins d'une dizaine de minutes plus tard, et alors que Léonie allait nous raconter sa première expérience de téléportation, nous arrivâmes devant un grand portail vert. Et je pus apercevoir, à travers, le pays de Noël. Cameron dû voir à quel point je trouvais cela merveilleux car il me décrocha un sourire satisfait et poussa la porte du portail rouillé. Au lieu de crisser, celui-ci fit retentir un tintement de cloche. Je souris lorsque je vis qu'une petite cloche ornée d'un ruban rouge était attachée à chaque piques au bout de portail. Nous entrâmes et Cameron nous fit signe de l'attendre pendant qu'il se dirigeait vers un petit chalet en bois qui, je suppose, était l'accueil. Dans les zoos de Paris, il n'y avait pas grand monde pendant cette période, mais apparemment ici c'était tout le contraire. De nombreuses familles se baladaient, barbe-à-papa et sucette dans les mains. Il faut dire que cet endroit était magnifique avec ces statuettes de glace et figurines de sucres d'orge. Sucres d'orge qui m'arrivait d'ailleurs à la poitrine. De longues guirlandes électriques étaient disposée un peu partout de façon à ce qu'on les remarque, même de jour. Sur une sorte de grand rond-point, était installé un Père-Noël plus vrai que nature. Il se tenait dans son fauteuil, des enfants sur ses genoux. J'étais comme hypnotisée par ce paysage enchanté. Un seul détail attira pourtant mon attention : où étaient les cages des animaux ? Bien que cela ressemblait énormément à une fête foraine, nous étions dans un zoo, non ?Alors que j'allais poser la question à Léonie, Cameron revint en sifflotant, les mains dans les poches.