- Bienvenue chez moi, s'exclama-t-il avec un grand sourire.
Hop, oublié le sujet fâcheux de Nicolas. Cameron sauta depuis le bord de sa fenêtre et arriva sur un tapis, j'admirai son agilité. Je voulu faire la même chose mais au lieu d'atterrir avec classe comme lui sur le tapis, j'atterris pieds joints sur son lit. Il me regarda d'un air faussement excédé.
- T'es bien la reine des gaffes toi.
Cela ne servait à rien d'essayer de me défendre je savais qu'il avait entièrement raison, la raison même de mon apparition dans ce monde magique était dû au fait que j'avais laissé quelqu'un me foncer dedans. J'haussai les épaules et descendis de son lit. D'immenses posters de pleins de différentes personnes que je ne connaissaient pas étaient affichés un peu partout. Je pense qu'elles faisaient du foot ou un autre sport comme cela. A vrai dire je n'avais jamais été très sportive, il n'y avait rien de mieux que de se glisser sous sa couette, un bon gros livre entre les mains. Un placard maladroitement recouvert d'un rideau, d'où dépassaient quelques vêtements, était placé en face du lit, à côté d'un bureau qui était... comment dire... rangé n'importe comment. Les placards, ouverts, nous laissait une magnifique vue sur la pile de cahiers en forme de tour de Pise, sur le plan de travail se trouvait un tas de feuilles froissées et déchirées et sur l'étagère au-dessus et bien... c'était un mélange de poussières avec... des chewing-gum déjà mâchés ? Collée au lit, une petite table de nuit noire faisait office de fourre-tout, adieu l'habituel réveil et bienvenus aux dizaines de mouchoirs, usagés bien évidement, éparpillés un peu partout.Oh tiens, un deuxième fourre-tout, plus grand celui-là. Si je tiens de compte des quelques livres fidèles à leur habitat cela devrait en effet être une bibliothèque. Apparemment Cameron n'était pas au courant que sa chambre ne se rangeait pas toute seule. Il me regarda en haussant les épaules, à son tour, bien conscient de l'état de sa chambre, enfin de sa tanière.
Avant que je n'ai le temps d'en voir plus, Cameron me poussa vers la sortie et nous nous retrouvâmes dans une sorte d'immense garage, il me conduit vers un escalier et me laissa y monter la première. Fidèle à moi-même je ne vis pas la dernière marche et alors que j'allai ouvrir la porte pour sortir de cet escalier, je m'étalai de tout mon long sur... Nicolas. Il allait ouvrir la porte de l'autre côté et j'atterris dans ses bras. J'étais légèrement sonnée et je ne repris mes esprits que lorsque Cameron, à qui je bloquai le passage, se racla la gorge. Je me dégageai vivement des bras de Nicolas et baissai la tête, les joues probablement rouge pivoine. Je relevai la tête vers lui et il me regardai, un sourire moqueur accroché aux lèvres, le même que chez Alwis, dans le bureau. Mais quel idiote j'étais donc... Je reportai mon attention sur Cameron qui leva les yeux au ciel et disparu je ne sais où, me laissant seule avec Nicolas. Un grand silence emplit la pièce. Je fis tout mon possible pour ne pas le regarder, bien que je sentais son regard posé sur moi.
- Humm... Excuse-moi je... je vais y aller.
Et voila je m'étais mise à bredouiller comme toutes ces idiotes dans les comédies romantiques. Agacée par mon comportement je m'apprêtai à m'éclipser mais il me retint d'une main ferme. Je frissonnai au contact de sa main posée sur mon bras et me dégageai vivement.
- Tu sais où est passé mon frère au moins ? me demanda-t-il d'un ton qui se voulait, je le suppose, moqueur.
- Je... je finirai bien par... par le trouver.
Ce satané bégaiement commençait à m'excéder du plus au point.
- Non, c'est ridicule je connais cette maison par cœur alors je ne vais pas te laisser te perdre dans ces longs couloirs... toute seule, chuchota-t-il en me faisant un clin d'œil.
Son regard me transperça et j'avais l'impression que ses yeux fouillait à l'intérieur de moi, j'étais très mal à l'aise et je sentis mes joues rougir. Il avait un peu le même caractère que son frère mais il n'avait vraiment pas la pareil pour mettre les gens à l'aise, au contraire, lorsque j'étais en face de Nicolas je me sentais gênée comme pas possible et lui avait l'air d'en jouer. Sans dire un mot de plus, il sortit de la pièce et je compris à la façon dont il se retourna vers moi que je ferai mieux de le suivre sans piper mot. Habituellement, je ne me laissai pas marcher les pieds mais là je n'étais pas vraiment en position de résister dans cet endroit que je connaissais pas. Je me faufilai donc à sa suite sans rechigner. Nous nous retrouvâmes côte à côte dans un interminable couloir et aucun de nous deux ne prit la parole, j'en profitai pour l'observer. Il ressemblait beaucoup à son frère ça c'était non négligeable, ils avaient les mêmes cheveux bruns, la même carrure, le même mètre quatre-vingts, mais pas les mêmes yeux. Cameron avait les yeux marrons-noisette tandis que Nicolas avait les siens verts émeraude.
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Emma Silton
FantasyRecette fortement conseillée pour la santé : • Prendre une inconnue qui arrive dans un endroit singulier. • Couper la vérité en fines rondelles et la mettre de côté. • Mélanger avec une poignée de danger et un soupçon d'humour. • Parsemer d'une bonn...