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Mal à l'aise, je me mis debout. J'enlevai rapidement mon bonnet, laissant très certainement apparaître deux joues rouges comme des tomates.

- Je... euh... oui c'est bien... vous... enfin non ! Je... je veux dire que c'est... c'est vous qui avez raison... c'est... je suis bien Emma...

Je finis ma tirade en baissant piteusement la tête et quelques rires ironique ce firent entendre.
Mais quelle gourde je vous jure...

- Très bien, Emma. Puisque tu sembles avoir si envie que ça de te faire remarquer je laisse Mademoiselle Davidson t'emmener chez le Supérieur Archi, déclara-t-il tout en lissant, d'un geste d'expert, sa moustache blanche. Quand à toi Nicolas tu resteras à la fin du cours.

Mon cœur se mit à battre rapidement, à peine arrivée et déjà renvoyée. Nicolas se contenta juste de hausser les épaules.

Être le spectacle de la journée devenait lassant, surtout lorsqu'une vingtaine de paires de yeux étaient braqués sur moi.

Je me baissai et ramassai mon sac tout en essayant d'ignorer les mêmes ironiques qui peuplaient depuis une dizaine de minutes la classe.

- Taisez-vous maintenant ! s'exclama d'une voix forte le vieil instituteur en passant dans les différents rang de la salle.

Voyant que maintenant seul quelques curieux m'observaient indiscrètement, je me retournai vers Léonie. Elle se dirigeait vers un grand bureau au fond de la salle.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? lui demandai-je discrètement en la rejoignant.

Elle ne me répondit pas, se contentant seulement de relever sa manche, de tendre sa poing vers le mur et de fermer les yeux. Je fronçai les sourcils et parcouru la salle des yeux, craignant que quelqu'un ne fasse une remarque sur sa conduite étrange.

Mais ce n'était pas elle que l'on fixait étrangement, c'était bel et bien encore moi.

- Léo, je dois aller chez le super Archère ou je ne sais plus qui, tu peux arrêter de jouer à la voyante s'il te plaît ? insistai-je impatiemment, stressée par la suite de cette journée qui avait déjà si mal commencé.

Je soupirai et, en attendant qu'elle arrête son manège, me mis à observer les élèves. La plupart travaillaient, d'autres rêvaient tandis que certains sommeillaient.

Une classe classique en somme. Je fronçai les sourcils en remarquant que Cameron n'était pas assis avec les autres, la seule personne que je connaissais était Nicolas et il était occupé à « discuter » avec une jolie rousse à côté de lui.

Soudainement, Léonie me tira par la manche. Je reculai vivement en me retrouvant face à une porte qui n'était pas là il y a deux minute. Léonie pouffa de rire en voyant ma réaction.

- Les portes sont connectés à notre Temporis pour que personne ne puisse entrer sans autorisation, il suffit de la scanner et elle apparaît, m'expliqua Léonie.

Joignant le geste à la parole, elle l'ouvrit simplement puis mit un pied, puis une main et pour finir elle l'enjamba entièrement et se retrouva de l'autre côté.

J'ai l'air ridicule à l'observer comme cela, ce n'est juste qu'une porte à peu près normale.

- A ton tour Emma !

Sa voix résonnait au loin mais elle était tout de même assez proche pour que certains élèves se mettent à rire en me regardant. Je sentis mes joues chauffer mais n'en tins pas compte.

Au même moment, Léonie m'interpella à nouveau et cette fois tous les élèves me regardèrent, dont Nicolas qui me fit un clin d'œil en voyant que je l'observais. Mon ventre se serra, la discrétion et moi alors...

Emma SiltonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant