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Nous longeâmes plusieurs magasins tous aussi loufoques et saugrenus les uns que les autres. Alors que je me baissai pour observer les figurines électroniques dans une boutiques, je m'aperçus bien vite que ce n'était pas des jouets.

- Euhhh... Cameron s'est quoi ça ?

- Bah des bougies, dit-il comme si c'était la choses la plus normale au monde.

- Et c'est normal qu'elles bougent et qu'elles fassent cette taille ?

- Tu veux faire comment si elles restent à la même place ? demanda-t-il perplexe. Et si elles sont toutes petites il n'y a plus d'intérêt.

- Et bien dans mon monde déjà on utilise plus beaucoup de bougies, elles sont toutes petites et puis elles ne bougent pas ! m'exclamai-je en voyant un bâton de cire rose en forme de cheval se cabrer.

- C'est nul chez toi ! lança-t-il en fronçant le nez, Ici c'est le top du top, on en fait des collec'. On en utilise une seule qui se balade dans toute la maison et il y en a qui éclairent quasiment pas mais plus tu les payes chères, mieux elles sont.

L'ancêtre de la console de jeu, je vois. Et si j'en offrais une à Alwis ? Pour tous ce qu'il a fait pour moi, ce serait une bonne idée.

- Cam' tu viens avec moi en trouver une belle pour Alwis ?

- Cam' ? s'exclama-t-il en fronçant son nez. J'aime pas du tout.

- Tant mieux alors, comme ça il n'y aura que moi qui aura le droit de t'appeler comme ça, dis-je en entrant dans la magasin.

-

Je ressortis de la boutique une dizaine de minutes plus tard, une petite chouette toute mignonne dans les bras. Elle avait la taille d'une peluche et contrairement à ce que je pensais, la cire dans ce monde-ci était toute douce. J'étais vraiment fière de mon achat, en plus il me restait pas mal de Joyaux. Je regardai Cameron.

- Au fait Cam' on fait cet après-mid...

- ATTENTION EMMA !

Surprise et ne sachant comment réagir, je pris la meilleure technique de défense que je connaissais, c'est à dire que je lâchai mon sandwich et ma chouette par terre et étendis mes mains devant moi de façon à ce qu'elles me servent de bouclier, oui je sais c'était juste idiot et totalement cliché je vous l'accorde. Quand je vis qu'il ne se passait rien, je regardai Cameron, car c'était bien lui qui avait hurlé ses mots avec sa petite voix aiguë qu'il utilise quand il y a du danger, il me regarda d'un air excédé et...

- Emmaaaaa debouuuut !

Je rouvris péniblement les yeux et vis flou. Je me redressai et m'adossai au premier solide qui pouvait accueillir mon dos, un mal de tête se profilai à l'horizon. Un amas de personnes s'était regroupé autour de moi mais aucun visage ne m'était familier excepté peut-être un, c'était un garçon. Je devais avoir l'ai ridicule au milieu de toutes ces personnes qui m'observaient, je me frottai les yeux et lorsque je les rouvris, je voyais nettement mieux et le garçon que j'avais semblé reconnaître tout à l'heure était bel et bien Cameron. A côté de lui se trouvait une jeune fille brune, son visage reflétait une immense inquiétude. Pour essayer de chasser leur crainte, je tentai tant bien que mal de leur faire un petit sourire mais celui-ci dû se transformer en grimace vu la tête qu'ils firent.

Bon, comme évanouissement on avait déjà vu plus discret n'est-ce pas ? Les personnes qui s'étaient rassemblées autour de moi, voyant que j'allais à peu près bien, commençait à s'écarter en me faisant des sourires. Ce n'était pas des sourires de politesse style « Merci pour le dérangement » comme ceux que l'on m'avait fait lorsque monsieur capuche noire, nouveau surnom de l'individu habillé de noir, m'avait bousculé dans l'aéroport, non là c'était plus des sourires inquiets comme si j'allais m'effondrer et tomber raide morte par terre dans les secondes qui allaient suivre. Je soupirai. Cet endroit commençait à me faire raconter vraiment n'importe quoi. Je reportai mon attention sur Cameron. Il était calme et discutait avec la fille qui semblait vraiment inquiète pour moi tout à l'heure. Une pointe de jalousie fit son intervention et je détournai mon regard. Qu'est-ce que je pouvais-être stupide des fois. Il vivait ici, il avait des amis, une petite amie aussi peut-être. Je me mordis la lèvre inférieur. Pourquoi ne lui avais-je pas demandé tout ça avant ? Je profitai de cet instant ou l'on me croyait encore embrumée pour détailler la jeune fille. Elle semblait agitée et n'arrêtait pas de me jeter des coups d'œil. Ses cheveux brun étaient attachés en un chignon débraillé de tous côtés, des tâches de rousseurs parsemaient ses joues, elle devait avoir mon âge. Comme pour attirer leur attention, je baillai et la fille se précipita vers moi.

Emma SiltonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant