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- Ça te dirais de manger un truc ? s'enquit Léonie en posant ses sacs sur un banc.

- Avec grand plaisir ! m'exclamai-je en mettant la anse de mon sac en papier dans ma bouche, profitant ainsi d'avoir les mains libres pour resserrer ma queue de cheval et enlever les quelques flocons de neige qui voyageaient clandestinement sur ma tête.

– Alors c'est par ici au Crèmer's ! déclara joyeusement Léonie en pointant du doigt un magasin sur le trottoir d'en face

Elle ramassa ses sacs et nous traversâmes le chemin tout en évitant de bousculer les passants pressés. Ils avaient les bras chargés de paquets cadeaux aux couleurs du gros bonhomme rouge et fredonnaient les chansons de Noël qui retentissaient dans tout le village, j'avais moi-même presque fini mes achats de Noël car nous avions passé la moitié de la journée à les acheter étant donné que nous n'avions pas eu cours cet après-midi et que Cameron avait préféré aller au Parcours pour voir les animaux. Je ne pus m'empêcher de chanter avec eux, observant avec avidité le paysage de conte de fées qui m'entourait. Mon regard s'arrêta soudainement sur une tour qui dépassait du reste du paysage et mon cœur fit un bond dans ma poitrine, m'obligeant ainsi à m'arrêter au milieu de !la route et Léonie à me foncer dedans.

- Emma ? me demanda-t-elle en fronçant le sourcils.

- Je... non rien en fait, admis-je en hésitant, consciente que ramener le sujet de madame Mia sur le tapis serait mal venu même si plusieurs jours s'étaient écoulés depuis notre altercation.

Léonie haussa les épaules, ne comprenant visiblement pas la raison de mon comportement, et se retourna pour me conduire devant un café. Je soupirai et me laissai entraîner devant la devanture joliment décorée. De dehors on pouvait facilement deviner l'ambiance chaleureuse qui régnait à l'intérieur grâce à la vitre recouverte de buée qui laissait transparaître des tables bien agencée ainsi qu'une pièce aux couloirs bois et rouge.

Je poussai la lourde porte de mon unique main libre et entendis une clochette, annonçant probablement l'arrivée de nouveaux clients, sonner au même moment. Alors que j'essayai de faire passer mon corps et mes sacs en même temps dans le restaurant, Léonie prit les devants et me tint la porte ce qui me permit de passer en entier sans rien faire tomber, ce qui, honnêtement et au vue de mes capacités à tenir debout, relevait de l'exploit.

- Lys-sandre ! s'écria mon amie en passant devant moi, posant ses sacs sur une table vide au passage.

Elle se précipita en courant vers le bar, ignorant les gens assis tranquillement autour d'un café qui la regardaient en riant. Je reportai mon attention sur Léonie qui, accoudée au meuble où trônait quelques verres vides, parlait toute seule. Je m'approchai d'elle en haussant les sourcils, intriguée par sa posture.

- Hum... Léo ? l'interrompis-je en lui tapotant sur l'épaule.

- Oui ?

Elle se retourna vers moi surprise que je lui coupe la parole.

- A qui tu parles ? demandai-je en regardant autour de moi en fronçant les sourcils.

Pour toute réponse, elle se contenta d'éclater de rire.

- C'est qui Lys-sandre ? Il n'y a personne à part un monsieur que regarde les verres derrière le comptoir, tu es sûre que ça va ? lançai-je en posant à mon tour mes sacs sur le bar, je pris le siège à côté d'elle.

Léonie attrapa un verre qui venait d'apparaître et fourra la paille dans sa bouche, masquant ainsi un sourire qui venait de naître sur son visage. Perplexe, je balayai la pièce du regard et pus constater que tout était normal, des gens étaient attablés dans des fauteuils devant une boisson et, la plupart du temps, des petits gâteaux était posés dans une corbeille devant eux.

Emma SiltonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant