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Et puis soudainement, je vis une tête. Une tête avec de une moustache grise et de la barbe blanche.

- Oh Alwis ? Tiens tu es déjà revenu ? demandai-je innocemment.

- Mais Emma enfin ! Que fais-tu là-dessous ?

- Je cherchais... euh... je cherchais... la chouette que je t'ai offerte ! m'exclamai-je en faisant semblant de fouiller.

- Mais la chouette elle fait le tour de la maison, je ne vois pas ce qu'elle ferait sous ton lit, dit Alwis en se décalant pour que je puisse sortir de ma cachette.

- Je... Aïe ! criai-je en frottant mon crâne qui venait de taper contre le plafond très bas que faisait mon sommier.

J'entendis Alwis rire et lui pinçai les chevilles.

- Pourquoi j'ai vu des Miglamads sortirent du bureau lorsque je suis entré ? demanda-t-il en souriant.

Je m'assis sur le lit à côté de lui et me mordis l'intérieur des joues.

- Je... euh... j'ai fait tomber un verre d'eau par terre et bah... elles sont venues, bredouillai-je.

Je n'allais tout de même pas lui dire que j'avais piquer une crise de nerfs, non ?

- D'accord et au fait j'ai laissé Polette finir de t'acheter de tes vêtements parce qu'elle avait rencontré une amie et je m'ennuyais, elle devrait bientôt arriver, m'expliqua Alwis en se levant.

Je ne pus m'empêcher de rire.

- Bon et bien je te laisse, si tu as besoin de moi je suis dans la maison tu devrais me retrouver, continua-t-il en se levant.

J'hochai la tête et m'étendis sur mon lit tandis qu'il sortait, fermant la porte derrière lui. Vais-je devoir passer la fin de mes jours ici ? C'est vrai que c'est une question qui ne m'avait jamais interpellé jusque là. Ce ne serait pas désagréable, même si il est évident qu'il ne remplacera jamais mes vrais parents, c'est mieux que d'être forcé à aller dans je ne sais quel internat ou que de me faire adopter.

Me faire adopter.

Lorsque j'étais à l'internat, avec Bastian, des familles ont souvent voulu m'adopter, mais jamais je ne me laissai faire. Quitte à passer pour une idiote ou bien une fille vulgaire, je n'ai jamais laissé personne m'emmener loin de ce que je considérai comme chez moi. Et même si maintenant je ne suis plus à l'internat, jamais je ne pourrais arriver dans une nouvelle famille et faire semblant de sourire à des gens que je devrais appeler papa et maman, ce qu'ils ne seront jamais d'ailleurs.

Au moment où mes yeux commençaient à mouiller, trois coups sourds retentirent derrière ma porte. Je lâchai un « Entrer » et Polette apparu dans l'encadrement de la porte, de grands sacs et paniers à la main. J'essuyai furtivement mes yeux, priant pour qu'elle n'y voit que du feu.

- J'étais venue te voir, on m'a dit que tu allais mal, s'exclama-t-elle en s'approchant de mon lit.

J'espère vraiment que Alwis ne lui a rien dit pour les pilules. Voyant mon regard interrogateur, elle s'expliqua.

- Oui, Alwis m'a dit que tu avais un petit peu mal à la tête et que tu avais préféré te reposer plutôt que de venir choisir tes vêtements avec nous.

Ouf, il ne lui avait rien dit.

- Étant donné qu'il est bientôt l'heure de manger, je t'ai apporté quelques petits trucs que tu pourrais bien apprécier, ainsi que quelques vêtements.

Il est si tard que ça ? J'ai « dormi » pendant si longtemps ? Je fis une petite moue, déçue de ne pas avoir pu profiter de la journée, journée un peu gâchée d'avance tout de même. Polette se dandina et posa son panier sur une petite table ronde. Elle ouvrit les grands sacs et en sortit plusieurs piles de linge.

Emma SiltonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant