PDV d'Albane :
Mamie France me manque énormément. J'aimerai qu'elle revienne.
Je m'asseyais en tailleur et observais les bijoux. Toute l'histoire de sa maladie me revint en tête.
Ma grand-mère estdécédée depuis maintenant 3 ans d'un cancer aux poumons. Mon grand-père l'a rendu malade, il fumait dans la maison. Mamie lui a souvent reproché qu'il fumait trop, mais il s'en fichait. Il ne pensait qu'à ses cigarettes.
Un jour, alors qu'Adrien et moi étions en vacances là-bas, Mamie s'est mise à tousser violemment. Elle était victime de violentes quintes de toux. Nous étions couchés, nous entendions nos grands-parents se disputer. Mon frère se bouchait les oreilles, nous ne supportions pas qu'ils s'engueulent. Il se blotti contre moi et s'endormit. Je restais éveillée pour entendre chacune de leurs paroles. Je luttais contre le sommeil.
Quelques heures après, Mamie est montée. Elle est entrée dans notre chambre. Je fermais les yeux pour lui montrer que je "dormais". Elle s'assi sur le bord du lit et nous chanta une berceuse. Celle que nous adorions : Cerf, cerf ouvre moi ! .
Mamie : Dans la forêt un grand cerf
regardait par la fenêtre
un lapin venir au loin
et frapper chez lui
Cerf, cerf, ouvre moi
ou le chasseur me tuera
Lapin lapin entre et viens
me serrer la main.
Elle nous embrassa le front et se leva. Je desserrais mon emprise autour de mon frère et me redressais.
Moi : Mamie?
Mamie : Oui chérie?
Moi : Papy va arrêter de fumer?
Mamie : J'espère.
Je rabattais la couette sur mon frère et sortais du lit. Je remarquais que les yeux de ma grand-mère brillaient. Je m'approchais d'elle et me blottissais dans ses bras. Elle fondit en larmes. Elle toussota et du sang sorti de sa bouche. Mes yeux s'ouvrirent en grand et je plaquai ma main sur ma bouche. Je la fis s'asseoir sur le lit et lui tendis un mouchoir en tissus. Je saisissais mon téléphone et appelais le samu. Les larmes dévalaient mes joues, je ne pouvais pas les retenir.
Peu de temps après, une sirène retentit. Entre temps, Adrien s'était réveillé et restait aux côtés de Mamie. Je déboulais dans les marches et courais ouvrir aux pompiers. Mon grand-père -encore en train de fumer - regardait la scène sans rien dire. Les hommes me suivirent dans la chambre et s'occupèrent de Mamie. Je tentais de tenir mon frère qui était aussi en pleurs à l'écart. Un sapeur-pompier nous cachait la scène, ses collègues embarquèrent grand-mère. Je ne cessais d'envoyer des jurons destinés à mon grand-père. C'était lui le salaud qui avait rendu grand-maman comme ça. Mes jambes flanchèrent et je tombais au sol. Je cognais mes poings contre le plancher et hurlais toutes sortes de choses. Mes joues étaient trempées par mes larmes. Mes grandes mains bloquèrent mes poings.
Pompier : Calme toi.
Je repliais mes jambes contre ma poitrine et les entourais de mes bras. J'enfouissais ma tête dans mes genoux. Je remarquais qu'Adrien n'était plus à côté de moi.
Pompier : Il est dans le camion. Nous vous emmenons avec nous, j'ai vu que ton papy n'en a rien à faire que ta mamie parte à l'hôpital.