ROSE COTONNEUX T.1

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jibooty a commenté votre photo :
" daddy t'es baisable. "

Le jeune brun releva sa tête en entendant le bruit de son téléphone. Avec un petit sourire satisfait, il trotta jusqu'à son cellulaire pour lire la notification. Un sourcil se leva en lisant la phrase salace, Jungkook en avait marre. Il aimait poster des photos sur instagram mais il ne voulait pas attirer des pervers. La photo était un art et le corps humain était son terrain de jeu, mais ce genre de commentaire le décourageaient de continuer sa page.

Il verrouilla son téléphone en levant les yeux au ciel, découragé. Valait-il mieux pour lui qu'il ignore cet idiot excité. Non, il n'était pas curieux de voir le profil de ce jibooty. Le brun posa son portable en face de lui sur sa table de bois puis monta d'un geste fluide le son de sa musique. Ses lunettes rondes sur l'arête de son nez, il replongea ses prunelles sur son cours de littérature qu'il n'arrivait décidément pas à apprendre.

Toutes les dix minutes, il était tenté de tendre sa main vers son téléphone qui le narguait de là où il était. Il entendait à chaque fois le vibreur contre la table signalant une nouvelle notification, il savait que c'était instagram et que c'était pour sa nouvelle photo qu'il avait posté il y a deux heures. Il voulait aller voir ce que les gens pensaient de sa nouvelle photo qu'il avait prise avec soin. Il voulait que les gens apprécient son art, ça le rendait fier, il avait l'impression de réussir quelque chose ainsi. Sa page était sa fierté.

Un long soupir sorti d'entre ses lèvres rosées et légèrement humides. Il n'en pouvait plus, son cerveau ne pouvait pas supporter plus de littérature. Alors il retira ses lunettes et se redressa, quittant son lieu de travail avant d'attraper son cellulaire et de le fourrer dans la poche arrière de son jean déchiré. Puis, il baissa les manches de son sweater gris clair bien trop large pour lui avant de partir dans sa cuisine. Montant le son dans ses écouteurs, il attrapa une pomme dans laquelle il croqua avant de sortir de chez lui. Il savait parfaitement où il allait, et un sourire se forma sur ses lèvres fines.

Au bout de dix minutes de marche dans les rues colorées de Séoul, il arriva devant un immeuble puis rentra en tapant le code qu'il connaissait sur la pointe des doigts. Il ne prenait même plus le temps d'observer ce qui se passait autour de lui, il connaissait tout ça depuis quelques temps maintenant. Presque nonchalamment, il emprunta l'ascenseur, direction le deuxième étage, et se dirigea directement vers le dernier appartement du palier. Il entra sans même sonner, bien trop habitué à tout ça.

« Hyung, je suis là ! » cria-t-il dans toute la pièce à vivre.

Sans grande surprise il ne reçut aucune réponse et cette habitude lui fit lever les yeux au ciel alors qu'un sourire se dessinait à nouveau sur ses lèvres douces. Il se dirigea directement dans la partie nuit de l'habitacle, ignorant toutes les notifications qui faisaient vibrer son téléphone. Son attention était passée à autre chose, et maintenant il voulait juste trouver son frère.

Il traversa le couloir blanc où quelques photos de groupe étaient accrochées sur les murs clairs. Il connaissait toutes ces photos par cœur, des photos de lui, son hyung et leurs amis, des photos qu'il chérissait plus que tout au monde ; elles étaient son trésor et son bonheur. Ses amis étaient ceux qui l'avaient toujours encouragé dans ses démarches et ses envies, qui l'avaient encouragé dans la photo, qui lui avaient dit que prendre de telles photos du corps humain n'était pas dégradant, n'était pas signe d'une quelconque anomalie. Il avait réussi à faire vivre son art grâce à eux.

Son sourire se renforça doucement en traversant ce couloir puis il bifurqua directement à droite, dans une pièce à la porte ouverte. La lumière pâle du jour s'engouffrait dans les grandes fenêtres ouvertes qui laissaient passer une douce brise agréable. La chambre, elle aussi très claire, semblait se gorger de la pureté du lieu, laissant à la vue de tous un bureau de verre ensevelit sous des cours en tous genres et la chaise de bureau sous des vêtements tous plus froissés les uns que les autres. A droite, enfoncée dans le mur, une grande penderie qui renfermait encore d'autres vêtements, comme si la mode était l'une des passions de son hyung.