Son pas lourd traînait au sol alors que ses prunelles endormies ne prenaient même plus la peine de traîner sur son environnement totalement mort. La nature craquelée sous le froid ambiant ne pouvait plus vivre, autant que son cœur au rythme trop lent ne cessait de se laisser mourir. Ses yeux constamment rougies de nuits blanches et de larmes trop pleines et trop tristes pour rien ne reflétaient rien d’autre qu’un malaise intense dans ce corps devenu trop frêle, trop maigre, trop malade. C’était come si l’état mental avait prit le dessus sur l’état physique, comme si, son corps qui jusque là avait si bien réussi à jouer la comédie se retrouvait dépassé, surmené, incapable de concentrer tout ce désespoir dans un coin de ses bras ou sur le haut de ses cuisses malmenées.S’en était peut-être trop maintenant. Peut-être qu’il avait assez vécu comme ça, qu’il avait déjà blessé assez de gens.
Son corps devenu maladroit et trop fin alignait les pas déséquilibrés, remuant le peu de neige fondante sur le macadam glacé. Malgré la désinvolture de ses gestes incontrôlés, ses pas ressemblaient à des touchés graciles pour ce bitume sale, une douceur et une légèreté que lui conférait cette tristesse lourde dans le creux de son âme. Il semblait presque être une âme en peine qui errait sans réellement savoir ce qu’il lui fallait.
C’était ça, Jungkook errait, tout en sachant que ce qu’il lui fallait était sûrement parti pour toujours.
D’un pas mort, il rentra chez lui dans ce silence morne que même la musique de ses écouteurs ne voulait pas alléger. Son sac de cuir noir tomba dans un bruit étouffé au sol, sur ce parquet au bois fade. Les plantes et pots de fleur près de sa grande baie vitrée mourraient doucement. Les feuilles noircissaient rapidement au fil des minutes qui défilaient, asséchées et esseulées. Seul son mammillaria semblait résister difficilement, laissant fleurir un de ses bourgeons rosés, unique touche de couleur dans cette pièce abandonnée de toute vie.
Le corps abandonné au milieu du salon peu illuminé, Jungkook regardait à travers la fenêtre les rues de Busan sous la neige récalcitrante. Décembre s’écoulait lentement et Noël approchait petit à petit. Les enfants allaient chanter des chants et allaient afficher des sourires heureux et des étoiles volées à ce ciel noir dans les prunelles enfantines à l’idée d’une montagne de présents. Et comme chaque année, le jeune brun passerait cette fête synonyme de réunion de famille et de chaleur humaine avec son frère et son meilleur ami, autour d’un sapin brinqueballant et à l’étoile faite le matin même dans la précipitation. Ils n’échangeraient pas vraiment de cadeau, connaissant l’importance et la préciosité d’avoir l’un pour l’autre.
Une larme solitaire roula sur la peau opaline, cette joue devenue presque creusée alors que les yeux d’anthracite perdus dans le vague se gorgeaient de perles salées. Clignant rapidement des yeux pour chasser sa vision brouillée qui s’était installée, le jeune étudiant se mordit l’intérieur de sa joue pour essayer de reprendre contenance, alors que sa vue n’arrivait décidément pas à être plus nette. Ses doigts tremblants allèrent pour son téléphone alors que l’habitude forçait le déverrouillage de l’appareil.
L’écran s’alluma directement sur cette même conversation qui n’était plus qu’échange à sens unique, monologue torturé et exposant des plaintes douloureuses, tordues, maladroites et terriblement malades. Il relisait un à un chacun de ses messages et se sentait de plus en plus pitoyables. Il priait, se mettait à genoux pour deux secondes d’attention, semblait mourir pour quelqu’un qu’il n’avait vu que deux fois, avec qui il avait déjà fait tant et si peu à la fois. Il n’était rien et tout à la fois. Jungkook se confondait dans le tout de la vie et du quotidien de Jimin, il se confondait dans l’immensité d’une planète qui n’en avait que faire de lui. Il en devenait rien, un grain dans une immensité qui semblait le dépasser.
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ROSE COTONNEUX T.1
Любовные романы❝ jibooty a commenté votre photo : "daddy t'es baisable." jungkook s'étouffa avec sa propre salive en lisant la notification sur son téléphone. ❞ « il se laissa tomber aux côtés de celui qui lui faisait tourner la tête, et observa d'un air hagard le...