Il se laissa tomber comme un poids dans son canapé, les deux jambes posées sur sa table basse ensevelie sous différentes bouteilles, cendrier ainsi que paquets de cigarette. Sa voix éraillée fredonnait cet air de vieux rock qui résonnait dans son appartement alors que ses yeux ambrés étaient perdus sur sa fenêtre qui ouvrait sur un balcon en bazar, une rue sale et bruyante. Nonchalamment, il tendit son bras pour attraper un bâtonnet qu’il coinça d’un geste habitué entre ses lèvres avant de l’allumer. La fumée se répandait devant ses yeux vides de tout, alors que d’une habitude ancrée en lui depuis qu’il avait commencé la cigarette, il faisait des étincelles par séries de trois avec son briquet.Smells like teen spirit embrumait ses oreilles alors qu’il tirait sans réelle conviction sur le bâton de nicotine. Il n’était que l’allégorie même de la débauche, il le savait. C’était son mode de vie maintenant, métro, apéro, lexo, clope et il créait ses films pornos. Il ne savait pas réellement à partir de quand les choses avaient commencées à clocher chez lui, c’était allé si rapidement qu’il n’avait su rien contrôler et aujourd’hui il trouvait un moyen de se complaire dans ses soirées peu recommandée, tournant autour de choses dont on nous conseille de nous tenir à l’écart.
Longtemps, il s’était trouvé intéressant, voire séduisant à rouler ses cigarettes avec du tabac, avec parfois d’autres herbes, à les fumer pendant les heures où il aurait dû être en cours et à rigoler avec ces gens qui ne l’aimaient que pour l’image qu’il renvoyait. C’était encore la belle époque, où il ne s’était soucié de pas grand-chose et encore moins des conséquences que ses actes idiots auraient pu avoir. Ses yeux clairs se perdirent sur les volutes de fumée qui dansaient devant lui. Sa situation était ironiquement plaisante à ses yeux. Il arrivait à y trouver ses comptes, étrangement. Quoique son cerveau était rongé et que ses nuits agitées, le bond cendré arrivait encore à vivre, à survivre de ces péchés qui l’alimentaient dans la débauche et l’antre du mal.
C’était peut-être pour lui sa seule manière de se sentir un minimum vivant, de voir que son esprit était encore réceptif à la nicotine qui le bouffait, de voir que son odorat arrivait encore à capter les odeurs de désirs et les parfums de ses compagnons, que voir que son corps arrivait malgré tout à s’électriser, s’enflammer face à des attentions intimes, qu’il avait encore des envies et des besoins qu’il était capable de ressentir et de satisfaire. C’était peut-être un moyen pour lui de se faire croire qu’il avait encore un minimum de pouvoir sur sa vie et sur son corps.
« Jimin. »
Cette voix avait résonné comme un avertissement, sévère et grave, pourtant le concerné savait que cette voix était en partie celle qui le tenait en vie, avec sa raison et ses propres décisions. Il n’avait jamais su pourquoi ses épaules se tendaient tant lorsque l’autre entrait dans son champ de vision, peut-être car il connaissait son corps parfaitement, qu’il comprenait la complexité de son esprit et des cheminements de celui-ci. Peut-être tout simplement car Namjoon avait été celui qui l’avait toujours maintenu droit alors que son corps se laisser aller dans le fond, se laissait tomber. Et sûrement parce que, parmi toutes les choses qu’il avait déjà perdues et qu’il risquait tous les jours de perdre, ce grand châtain à la tête presque enfantine lorsqu’il discutait vivement mais au regard sombre quand quelque chose le contrariait était la dernière personne au monde qu’il voulait voir disparaître de sa vie.
Dans un soupir, il termina sa cigarette avant de l’écraser violemment dans le cendrier à ses pieds. Il regarda son ami entrer dans son appartement, occupé à rouler une cigarette. Il marmonnait quelque chose dans sa barbe que Jimin ne prit pas la peine d’écouter. Cette scène lui était tellement familière qu’il n’y faisait plus réellement attention, c’était rentré dans son quotidien d’une violente simplicité, comme ces bières descendues le soir au tombé de la nuit, ou ses cigarettes fumées toutes les heures pour détendre ses tremblements. C’était entré dans sa vie et maintenant ça ne pouvait plus en ressortir.
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ROSE COTONNEUX T.1
Romance❝ jibooty a commenté votre photo : "daddy t'es baisable." jungkook s'étouffa avec sa propre salive en lisant la notification sur son téléphone. ❞ « il se laissa tomber aux côtés de celui qui lui faisait tourner la tête, et observa d'un air hagard le...