C'était un jour sans rien, un jour sans lendemain, un jour après la salle d'attente. C'était encore un matin dans sa chambre, un même matin, bercé par le chant des oiseaux qui filtraient à travers sa fenêtre grande ouverte. Le bruit des voitures étouffé résonnait dans la rue passante de son appartement, ses yeux endormis et ses paupières lourdes, le jeune brun peinait à se réveiller. Et même si tout lui semblait être comme tous les jours, Jungkook savait qu'il n'en était rien. La douce chaleur commençait déjà à poindre en cette journée que le jeune photographe savait brûlante. Les températures d'été étaient arrivées bien trop vite sans que la saison adéquate ne vienne avec. Le temps se déréglait au même rythme que le mental du jeune homme.Jungkook se redressa dans un soupir, l'âme étrangement calme, à peine agitée par une once d'inquiétude. C'était comme une vague matinale, glacée mais pourtant douce, bercée par le levé du soleil d'hiver, bas et faible. Ses oreilles percevaient sans grande difficulté les bruits qui se détachaient de la ville, ceux qui provenaient du reste de son appartement, il reconnaissait la voix grave de son meilleur ami ainsi que celle si particulière de son aîné. Leur présence était devenue habituelle, depuis son arrestation, le brun n'avait été que très rarement seul, même si ses crises s'étaient brusquement estompées. Mais lui-même le savait, il n'était pour le moment plus en mesure de se gérer, et si ses émotions ne jouaient pas les montagnes russes ces derniers temps, il sentait que quelque chose n'arrivait plus à avancer correctement. Et il en avait marre, il était fatigué et apaisé, il était vide mais envahit d'une agréable sensation. Et encore une fois Jungkook se trouvait tant paradoxal.
Il ne savait pas s'il était destiné à être une personne emplie de paradoxe où si c'était sa maladie qui le poussait à penser si différemment en fonction des heures de la journée, mais il en était fatigué. Il était fatigué de se battre contre lui-même, et peut-être qu'enfin il avait compris qu'il n'était plus en mesure de continuer seul et qu'il ne pouvait plus affliger ce poids qu'il était à ses proches. Alors pour une durée indéterminée, Jungkook avait accepté la solution qui lui avait été proposée, et son rendez-vous la veille avec son psychiatre l'avait conforté dans sa décision. Après plusieurs journées à s'inquiéter et à se préparer mentalement pour son départ, il avait accepté de se faire hospitalisé dans un centre spécialisé.
Il ne savait pas combien de temps il allait y rester mais il avait l'assurance d'y rester au minimum un mois, puis sous surveillance médicale lorsqu'il aura la possibilité de rentrer chez lui. Jungkook savait qu'on ne guérissait jamais totalement d'une maladie telle que la bipolarité, mais il voulait apprendre à vivre avec, réapprendre comment vivre avec ce qui était maintenant devenu une part de sa personne, indissociable à son esprit, mais plus que tout, connue par différentes personnes qui l'avaient toutes acceptée. Cette idée lui faisait une drôle de sensation dans le fond de son estomac, peut-être qu'il se sentait moins seul, plus aimé pour ce qu'il était réellement et non pour une image qu'il renvoyait.
Sortant de ses esprits en entendant un éclat de voix dans ce qui semblait être son salon, Jungkook quitta alors ses draps blancs et défaits pour rejoindre son frère ainsi que Taehyung. Les entendre ainsi au réveil le mettait d'une bonne humeur déconcertante, même s'il savait que cette journée serait peut-être une plus grande source de stress que toutes les autres qu'il avait eu l'occasion de vivre. Il arriva dans le salon silencieusement pour tomber sur les deux visiteurs, affalés dans son canapé et des manettes de jeu dans ses mains. Il fut salué d'un « yo » peu franc, les deux concentrés sur leur affrontement virtuel. Cela faisait un moment que le jeune brun ne s'en formalisait plus, habitué à vivre avec ces deux énergumènes depuis de longues années maintenant.
Après s'être servi un chocolat chaud, il rejoignit les deux amis et s'assit dans un fauteuil, genoux repliés contre son torse et ses prunelles d'anthracite fixées sur l'écran de la télévision. Il eut un sourire en remarquant qu'encore une fois, c'était le châtain qui remportait tous les matchs et le noir de jais qui criait à chacun des coups qui lui étaient portés. Malgré toutes les années d'entrainement et l'acharnement de son frère, Hoseok n'était pas foutu de remporter une seule manche contre Taehyung, mais était toujours le premier à le défier à ce jeu. Le jeune photographe sentait par moment le regard d'onyx de son aîné se poser sur sa personne, très sans doute inquiet, mais ne pouvait qu'apprécier le silence que celui-ci imposait. Après tous il savait qu'il n'avait rien à dire, et le noir de jais ne pouvait qu'admirer la décision de son petit frère.
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ROSE COTONNEUX T.1
Romance❝ jibooty a commenté votre photo : "daddy t'es baisable." jungkook s'étouffa avec sa propre salive en lisant la notification sur son téléphone. ❞ « il se laissa tomber aux côtés de celui qui lui faisait tourner la tête, et observa d'un air hagard le...