~ 17 ~

321 51 44
                                    


" La douleur n'apparaît jamais sans raison. Elle apparaît pour nous forcer à changer quelque chose dans nos vies. "

Auteur Inconnu

*

Pour ne pas sentir la douleur qui envahit mon cœur, je me mure dans le silence. Cela fait bientot une semaine que je suis enfermée dans ma chambre d'hôpital. Je suis alitée et je ne parviens pas à dire que je vais mieux. Peut-être parce qu'ici je me sens protégée ? Je crois que j'ai bien trop peur d'affronter la réalité.

Quentin passe me voir dès qu'il a un petit moment. Ma main est figée dans la sienne. Sa simple présence me rassure mais je ne parviens pas à le lui dire. Nilani et Joé le relayent de temps en temps.

Dylane est venue le lendemain de mon malaise, une fois rassurée elle est repartie. Ma famille appelle chaque jour pour avoir des nouvelles et ça me fait chaud au coeur. Maman ne peut pas venir à Paris pour l'instant, car elle ne peut pas laisser grand-mère toute seule. Elle s'en veut la pauvre... J'aimerai lui dire de ne pas s'en faire mais je ne parviens toujours pas à parler.

Je suis entravée par des fils et des machines qui surveillent mon état. Apparemment, mon cœur a dangereusement ralenti lors de mon malaise et j'ai une légère commotion cérébrale. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi mal. La vision de Stan m'a arraché le coeur. Et la vision de Stan avec une autre m'a arraché le m'a anéanti.

Je ne sais pas bien dire pourquoi d'ailleurs, parce que finalement, plus je réfléchis, plus j'ai peur de perdre Quentin. Il est évident que je l'aime. Simplement, les sentiments que j'ai conservé pour Stan sont partagés entre un amour féroce et une colère intense.

Clairement, je ne sais plus où j'en suis !

Et ce pauvre Quentin qui se sent coupable de ce qui est arrivé. Il pense réellement que c'est à cause de la pression autour de l'emménagement et du projet de mariage que j'ai saturé. Mais en réalité, personne ne connaît la vraie cause. Personne, à part Stan et moi.

Je ne parviens pas à me confier. Même à Nisrine, mon amie de toujours, je ne parviens pas à dire ce qu'il en est. Je n'ai ni la force, ni le courage de raconter ce qui ne va pas.

J'ai l'impression de devenir folle. J'ai l'impression que je ne vais pas m'en sortir, mon cerveau est beaucoup trop emmêlé. Il y a comme des connexions qui ne se font plus. J'ai pourtant bien conscience que je ne vais pas pouvoir rester bloquée toute ma vie ici.

À un moment donné, je vais devoir affronter la réalité. Je ne suis la petite ado qui ne sait plus quoi faire dès qu'elle est contrariée. J'ai évolué. Il faut que je prenne sur moi ne serait-ce que pour rassurer mes proches mais pour l'instant, j'ai juste envie de dormir. Dormir et oublier que Stan existe encore.

J'ai mal de le savoir là, au calme, depuis tout ce temps, alors que je me faisais des scénarios impossibles à son sujet... Il faut que j'arrête de penser. Il faut que je dorme... Là. Tout de suite !

*

- Alors elle peut sortir aujourd'hui ? Demande Nilani.

- Oui. Son coeur a retrouvé un rythme normal.

- Et la commotion ?

- Elle se résorbe très bien. Par contre, il lui faudra encore du repos. Elle aura encore quelques vertiges.

- D'accord. Comptez sur nous pour en prendre soin. Et pour la parole ?

- Il n'y a aucune séquelle. C'est purement psychologique. Certainement du à un haut stress. Mademoiselle Le Kervellen reparlera quand elle le voudra, dit le médecin en souriant.

CHORUS     Où les histoires vivent. Découvrez maintenant