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" Personne ne peut fuir son cœur, c'est pourquoi il vaut mieux écouter ce qu'il dit "
Paolo Coelho

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Cela fait deux semaines que la compétition pour l'Awards de la meilleure chorale Européenne a commencé. C'est vraiment l'occasion de mesurer notre niveau, en se confrontant à des grands chœurs internationaux.

Je suis tellement heureuse de participer à cette aventure !

J'aime chanter devant un nouveau public chaque soir. C'est magique et exactement comme je me l'étais imaginé. En faisant ces voyages et tous ces concerts, je réalise que je veux en faire mon métier. C'est ce pourquoi je suis faite. Et puis, je m'entend tellement bien avec l'équipe...

Il n'y a qu'avec Stan que c'est difficile. Après notre dernière « altercation », j'étais persuadée qu'il allait me virer, j'étais terriblement mal à l'aise et je venais aux répétitions avec la trouille au ventre. J'avais aussi peur qu'Aline veuille me parler de ce qu'il s'était passé. En réalité, je n'avais aucune envie de m'expliquer, ni même d'évoquer cet épisode étrange.

Je n'avais même pas osé présenter ma famille à Stan lors du fameux concert de Noël. J'avais bien trop peur que ça ne passe pas ! La seule chose positive, était que Papa avait beaucoup aimé notre représentation. Il était ravi de me voir heureuse et épanouie sur scène.

Maman, elle, n'avait pas souhaité venir, elle trouvait que chanter était une perte de temps et certainement pas un métier. La véritable raison, est qu'elle ne voulait pas se retrouver dans la même pièce que Papa et Jemima. Elle persistait et signait dans sa volonté d'être de mauvaise foi et cela m'agaçait profondément.

À son âge tout de même !

Ce désir de vengeance n'était vraiment pas beau à voir, ça frisait même le ridicule. Je trouvais que Maman exagérait à en vouloir au monde entier. Elle n'avait qu'à s'en prendre à elle-même si son mariage n'avait pas fonctionné. Dylane non plus n'était pas venue mais rien d'étonnant et pour dire vrai, je m'en fichais éperdument. Elle continuait de vivre sa vie de bohème (ou plutôt sa vie d'égoïste ! ) loin de nos terribles tracas familiaux.

Ma sœur étant absente la majeure partie du temps, je devins l'aînée de ma famille par intérim. Je m'occupais de Maceo qui faisait péter les plombs de Maman. Je m'occupais également de Maman qui faisait péter les plombs de Papa, Et vis-versa ! Heureusement, il me restait la musique. Malgré tout ce qu'il se passait, Chorus restait la bouffée d'air frais dont j'avais besoin.

*

Dans l'avion qui nous emmenait vers Amsterdam, je relisais mes partitions car Julie l'une des solistes principales était tombée malade. La pauvre était complètement aphone et avait dû rentrer illico sur Paris. Stan et le staff m'avaient alors nommée soliste à sa place aux côtés de Saby. J'y voyais là un grand signe de confiance. J'étais fière mais stressée à l'idée de les décevoir, alors je passais tout mon temps libre à travailler mes chants.

- Dis-donc Elsie, jamais tu ne te reposes ? M'interrompit Zach.

- Encore cinq minutes, et j'ai fini !

- Tu es bien trop sérieuse ma jolie. J'espère que cet après-midi tu viendras te balader avec nous. Tu n'es pas sortie du tout à Berlin... Ni à Prague, ni à Lisbonne d'ailleurs. Cette fois-ci, je ne te laisse pas le choix !

- Mais tu ne comprends pas Zach ! Je n'ai pas le droit à l'erreur. On m'attend au tournant.

- C'est une belle opportunité, c'est vrai mais n'oublie pas de vivre. Tu vois, si Julie avait écouté nos conseils, elle ne serait pas aphone aujourd'hui. Elle a trop forcé...

CHORUS     Où les histoires vivent. Découvrez maintenant