CHORUS

~ 33 ~

" Il n'y a pas d'amour sans confiance "

Alfred de Musset

*

— Je te jure que cette grossesse est en train de me grignoter le cerveau. Je n'ai plus de mémoire. C'est affligeant !

– Dans quelques semaines, ton fils naîtra et tu retrouveras toute tes capacités.

— Je ne réalise toujours pas que je vais avoir un fils !

— Et moi, je suis pressée de le rencontrer. J'ai du mal à réaliser que tu vas devenir Maman... C'est impressionnant, dis-je en caressant son ventre rebondi. Et sinon, belle-Maman ?

— Heureusement qu'elle est partie, elle commençait drastiquement à me taper sur le système la vieille. J'ai cru devenir dingue.

— Tu n'exagères pas un peu Nilani ?

— Oh que non ! Ma belle-mère est un monstre affreux venu d'une autre galaxie.

— Arrête !

— Je sens que je ne vais pas la supporter toute ma vie. Elle vient trop souvent chez moi et ça ne me convient pas du tout.

— Sauf que tu n'as pas le choix !

— Sauf que je ne la supporte pas.

— Je croyais que ça allait mieux ?

— Bof ! J'ai suivi tes conseils j'ai joué la parfaite imbécile mais je fais une overdose, là.

— Je dois dire que pour une fois j'ai de la chance, ma belle-mère est en or, je crois bien que je l'adore.

— La chance ! Dit Nilani en soufflant de désespoir. Tu crois que tu pourrais rester jusqu'à l'accouchement ?

— Je ne suis pas certaine qu'Ijaz apprécie Nini.
— Pff ! Dit elle en haussant les épaules. maintenant que « Môman » est partie, il va vite redescendre sur terre. Il ne dira rien si tu restes.
— J'ai un travail et un homme qui m'attendent à Paris.

— Je sais. Promets que tu reviendras quand Baby Boy sera là.

— Promis !

— Me laisse pas seule, ok ?

— Mais non. Promis !

*

J'ai la meilleure belle-mère du monde. J'aimerai tellement que maman se comporte aussi bien qu'elle vis-à-vis de nos conjoints.

Elle ne se fait toujours pas à l'idée que Maceo veuille épouser Maïsha qu'elle trouve beaucoup trop noire, et encore moins à l'idée, que je vive désormais avec Kennedy et sa fille.

Je trouve que Maman est d'une mesquinerie sans borne. J'ai cru mourir le jour où elle a osé me dire que ce n'était pas une bonne idée que j'achète un appartement avec un « mulâtre ». Depuis, j'ai suivi Maceo en décidant de l'ignorer tant quelle ne présente pas ses excuses. C'est quand même fou d'être aussi peu ouvert !

J'ai parfois honte qu'elle soit ma mère.

Kennedy, lui, s'en fiche pas mal. Pour moi, c'est inadmissible et indigne d'une mère. Elle doit absolument revoir son comportement. À son âge, on devient raisonnable normalement.

De toute façon, il faudra qu'elle s'y fasse, ses enfants aiment les mélanges et si elle souhaite continuer à nous voir, elle a tout intérêt de se montrer plus conciliante parce sue j'aime Kennedy et j'aime Joy au-delà de tout ce que j'aurai pu imaginer. Cette gamine me rend gaga !