CHORUS

~ 29 ~

" Deux choses nous empêchent d'être heureux: Vivre dans le passé, et juger les autres "

Paulo Coelho

*

Nilani est en pleure. Elle a débarqué tout à l'heure de Londres sans que je ne sache exactement pourquoi.

— Je le déteste criet-t-elle ! Et elle aussi je la déteste !

J'attends que la tempête passe, pour qu'elle puisse enfin m'expliquer ce qu' Ijaz lui a fait.

— Vas-tu enfin me dire ce qu'il se passe ?

— C'est Ijaz. Il est...

— Je t'en supplie Nilani essaie de terminer tes phrases.

— Sa mère est chez nous pour trois semaines et depuis qu'elle est arrivée...

Elle renifle bruyamment puis continue :

— Elle n'arrête pas de critiquer tout ce que je fais et je n'ai plus une minute pour respirer.

— D'accord...

— Et puis Ijaz, ne fait qu'appuyer son point de vue. "Fais comme Maman te dit, elle a de l'expérience", "Tu devrais l'écouter, ses conseils sont précieux", " Tu vois même Maman a remarqué que... ". Et patati  et Patata !

— Ça va passer.

— C'est bien ça le problème. Ça ne passe pas !

— Mais si, tu verras, ça passera. Ça ne fait qu'une semaine.

— Tu te rends qu'elle a même décidé qu'elle devait me prendre en coaching pendant nos vacances d'été au Pakistan.

— Mais quel coaching ?

— Cuisine !

— C'est quoi cette belledoche ?

— Elle dit qu'il faut qu'elle comble mes lacunes avant qu'un jour je ne devienne mère. Donc, je suis une catastrophe ambulante, c'est ça ?

— Mais de quoi elle se mêle la vieille ?

— On se le demande hein ? Figure-toi que mon imbécile de mari trouve que c'est une excellente idée. Je vais le tuer ! Et je la tuerai après !

— Aïe !

— Indirectement, elle critique l'éducation que j'ai reçu. Elle juge ma mère et ça je ne l'accepte pas.

— Je comprends !

— Elle critique aussi la future maman que je serai, sans même me laisser une chance d'essayer. Je ne peux pas le supporter ! Je vais lui faire du mal Sissi, je te jure.

— Ne jure pas sur de telles choses Nilani. C'est moche !

— Je vais la tuer je te dis !

— Et Ijaz ne dit rien ? Ça m'étonne de lui tout de même.

— Rien en ma faveur en tout cas. Quand j'ai essayé de lui expliquer ce que je ressentais, il l'a très mal pris. Il dit qu'il ne se serait jamais permis de dire du mal de ma mère.