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" Chaque difficulté rencontrée doit être l'occasion d'un nouveau progrès."

Pierre de Coubertin

*

J'arpente les couloirs du nouvel hôpital dans lequel je travaille. Je déteste cet endroit que je trouve froid et peu accueillant. Définitivement, ils ont beaucoup moins de moyen que celui duquel je viens mais je n'ai pas le choix, j'ai demandé à être mutée et je le suis, c'est tout ce qui m'importe aujourd'hui.

Ici, il n'y a pas de service pédiatrique alors je ne travaille qu'avec des adultes. De grands accidentés de la route à qui la musique fait le plus grand bien.

Jamais je n'aurais imaginé autant de souffrance concentrée en un seul endroit. J'essaie de ne pas trop m'imprégner de la misère émotionnelle qui règne ici et j'essaie de marquer mon empreinte, avec des chants et des musiques plus joyeuses.

Je n'aime pas non plus travailler sans Nilani et Joé. Ils me manquent tellement ! Et Nilani plus encore depuis qu'elle vit à Londres. Je m'en veux d'avoir été si idiote dans la gestion de mes amours. J'aurais pu faire autrement. J'aurais dû faire autrement. Peut-être que Quentin serait resté ?

C'est un supplice que d'être seule, j'ai toujours eu le goût d'aimer. Peut-être que j'ai trop mal aimé et que maintenant je le paie ?

Quant à Stan, je ne veux plus entendre parler de lui. Je rejette tout ce qui a rapport avec lui. Je rejette tout en bloc. Il n'aurait jamais dû baver auprès de Graziella, je l'ai pourtant supplié de ne rien dire. Si elle n'avait rien dit, nous n'en serions pas là !

Bref !

J'arrive enfin dans la salle de réunion où mes nouveaux patients m'attendent. J'ai toujours la chair de poule lorsque je les vois rassembler devant moi, assis dans leur fauteuils roulants. Ils sont volontaires et heureux de participer à mon atelier. Je suis contente, même si parfois je me sens inconfortable face à ce groupe d'estropiés. La vie est tellement injuste parfois. En les observants, je me rends aussi compte que dans mon malheur, j'ai énormément de chance.

*

- Ma Sisisi, je suis terriblement désolée. Je n'ai pas eu une minute à moi depuis mon retour. Ici c'est le branle-bas de combat !

- Je sais Nilani. Ne t'excuse pas. Cest tout à fait normal !

- Je ne veux pas être une mauvaise amie. Et je ne veux pas que tu crois que je t'abandonne.

- Mais non ! T'inquiètes pas ma chérie, tout va bien.

- Bien comment ?

- Je vais Bien Nilani.

- Et le travail ? Tu as fait de nouvelles rencontres ? Les gens sont sympas là-bas ?

- L'hôpital est triste à mourir et le service dans lequel je suis est... je ne sais pas comment te dire... Je dirais angoissant.

- À ce point ? J'en suis désolée Sissi !

- Oh mais rassures-toi, c'est supportable quand même, et l'équipe et plutôt sympa. Et toi ? La vie de mariée ?

CHORUS     Où les histoires vivent. Découvrez maintenant