Chapitre 15

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J'avais mis une semaine à me remettre de cette fameuse soirée. Tout d'abord, j'avais déjà passé les deux jours suivant à dormir pour parer ma nuit blanche: le manque de sommeil n'est pas vraiment mon allié. J'avais du faire trois shampoing pour faire partir l'odeur de cigarette froide et celle des joints de mes cheveux. La seule chose qui m'avait épargné, c'était la gueule de bois. Ils auraient du m'écouter quand je leur disait que je n'étais pas saoule! Ma maison, elle, n'avait pas été épargné. J'avais passé le reste de la semaine à nettoyer l'intérieur et l'extérieur, à ramasser les verres et cigarettes, à balayer, à laver et à remettre en place mes meubles. Programme très réjouissant. Heureusement que cette fête avait été réussite: j'ai eu un moment avec Jace et après son départ je me suis amusée avec Alice et des amies rencontrées pour l'occasion.

La seule tâche à ce tableau était Libertà. Je n'ai pas réussi à retrouver l'italien parmi les invités et ma curiosité en avait prit un coup. Je devais prendre mon mal en patience et attendre la rentrée. Dans 9 jours.

En attendant, j'étais attendue chez ma grand-mère ce soir pour Noël et je me trouvais désormais dans le train. En train de faire mes devoir. J'ai toute la semaine prochain encore mais je me connais: je n'en aurais ni l'envie ni le courage.

Mes grands-parents habitaient dans une ville de campagne et le trajet en train n'était pas long. J'arrivai au bout d'une heure et une véritable escorte m'attendait là. Ma mère, mes grands-parents, mon oncle et ma tante. J'étais anxieuse de revoir ces derniers. La dernière fois, la situation n'était pas des plus joyeuse.

Je descendis du train en tirant derrière moi mon gros sac. Ma mère fut la première à m'enlacer puis ma grand-mère. Mon grand père se contenta d'une bise appuyée. En arrivant devant ma tante et mon oncle, j'eus un temps de latence avant de me forcer à les prendre dans mes bras. J'étais gênée de les voir et je ne savais absolument pas comment me comporter avec eux. C'était aussi le cas de ma tête car elle m'offrit un sourire timide.

Sous les questions incessantes de ma mère qui voulait savoir comment s'était déroulée ma soirée et la semaine qui a suivit, nous nous dirigeâmes vers la voiture. Ma mère eut bien sûr l'horrible idée de me faire faire le chemin du retour avec mes parrains. Qu'est-ce que j'allais pouvoir leur dire? Qu'est-ce qu'ils allaient me demander? Ce trajet s'annonçait gênant...

-Tout va bien en ce moment pour toi? me questionna ma tante une fois que nous fûmes installés dans la voiture.

-Tout va bien... J'ai juste du renoncer à mes activités et à tous les trucs que font les ados de nos jours.

Je n'avais pu empêcher mon ton d'être amer. Ils n'avaient rien à voir. Ils n'étaient même pas présents le soir de l'accident. Au lieu de se vexer, ma tante eut un sourire triste à travers le rétroviseur.

-Oui, je m'en doute. Nous avons aussi eu du mal à nous en remettre...

Je culpabilisai immédiatement. Eux aussi avait perdu une chose importante ce soir-là. Peut-être plus important que ce que j'avais perdu moi. après tout, j'étais encore vivante...

***

La dinde était délicieuse. Ma mère et ma grand-mère était toujours d'aussi grande bavarde. Le sapin était super beau. Ma tante était étrangement muette au contraire de mon oncle qui bavardait joyeusement avec les femmes de la famille. Mon grand-père était fidèle à lui même: il paraissait passif alors que ces yeux nous regardaient avec bienveillance. L'ambiance était joyeuse et festive...

 L'ambiance était joyeuse et festive

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