Chapitre 29

204 29 9
                                    

Le soir même, alors que j'étais tranquillement installée devant une série, mon portable se mit à sonner sur ma table de chevet. Grognant, je libérai mes bras de la couette et attrapai tant bien que mal le perturbateur de soirée-tranquille. Je décrochai après avoir vu un numéro inconnu. On ne savait jamais.

-Allo?

Ma voix avait légèrement sonné comme un grognement agressif mais je ne m'en formalisai pas. Qui que se soit, s'il m'appelait à minuit passé, c'est qu'il était suicidaire.

-Zoé? C'est Thomas.

Thomas? Mais qu'est-ce qu'il me veut? Moi qui pensait qu'il allait m'ignorer. Une certaine angoisse me gagna; s'il m'appelait, c'était grave et cela concernait forcément Jace.

-Je suis à une soirée défonce et j'aimerai que tu viennes chercher Jace. Il fait vraiment de la merde et je veux pas avoir à m'occuper de lui.

Une soirée « défonce »?! C'était quoi encore ça? Toutes les informations de sa phrase me mettait en rogne; une soirée, Jace qui fait de la merde et Thomas qui à l'air de s'en foutre royalement. Malheureusement, je ne pouvais pas émettre mon avis maintenant alors je demandais simplement à Thomas de me passer l'adresse. En voyant qu'elle se déroulait à l'autre bout de la ville, je soupirai encore plus. Ce stupide Jace allait m'entendre!

Je m'habillai en deux-trois mouvements et pris mes affaires avant de descendre les marches. Ma mère était encore réveillée et regardait la télévision. Et merde! C'était trop tard pour que je me défile...

-Tu es réveillée Zoé? Pourquoi t'es-tu habillée?

Ma seule option était celle où je jouais sur la perfection apparente de Jace; ma mère était sa fan numéro une à mon plus grand désespoir. Elle a la quarantaine dépassé quand même!

-Hum... J'allais retrouver... Jace.

Ses sourcils se haussèrent alors j'enchainai à toute vitesse.

-Je pensais que tu dormais et j'allais rentrer avant que tu t'en aperçoives! Et j'allais aller en cours demain matin donc je pensais pas que ce serait très grave... Et puis...

Elle poussa un soupir que je ne parvins pas à analyser mais un léger sourire jouait sur ses lèvres.

-Si tu veux, dors chez lui! Mais je veux que tu sois en cours demain matin... Et faites attention!

Je failli soupirer de soulagement. J'ignorai sa dernière remarque et lui assurai de rentrer dormir à la maison. Je commençai à neuf heures demain matin et je voyais déjà venir la tête blafarde des nuits trop courtes... Super!

Stupide Jace.

Quand je disais que l'adresse se trouvait à l'autre bout de la ville, je ne plaisantais pas! Surtout que je n'avais pas de voiture magique sous la main et pas d'ami en possédant une. Bref, j'étais bonne pour me taper plus de vingt minutes à pied!

Autant vous dire qu'après vingt minutes de trajet, j'étais légèrement sur la crise de nerf. Et dans un état de colère vraiment intense. Il allait m'entendre lui! En attendant, la première étape était de découvrir la signification de soirée défonce...

La maison était -pour une fois- de taille modeste et aucune lumière ni musique ne filtrait des maisons. Intimidée mais toujours aussi en colère, je frappai trois coups à la porte. Personne ne répondit. En me disant que les gens devaient être trop occupé ou trop défoncés -comme je le craignais-, j'enclenchai la poignée et entrai dans la maison.

Le sens de soirée défonce prit toute son ampleur devant la trentaine de jeunes avachis par terre ou sur les canapés; la plupart avait les yeux dans le vide, d'autres nageaient dans leur vomi et certain fumait tranquillement un joint dans un coin. Dans quel merdier Jace s'était-il fourré? Soudain, une certaine discussion à propos de ces « conneries » me revint. Il m'avait assuré qu'il ne partait plus en « vrille » si on exceptait les courses et les combats illégaux. Ce qui était dans un sens, beaucoup. Putain, s'il se drogue, je le défonce! Sans mauvais jeu de mots.

Coeur FragileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant