Chapitre 32

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Le docteur Callaghan avait choisi de porter un jean, aujourd'hui. Etonnant. Soit elle avait prit sur ses journées de congés pour me recevoir soit elle tentait une nouvelle approche psychologique. Les deux ne me plaisait pas vraiment; cela signifiait forcément un changement et tout changement annonçait un ou des problèmes. À choisir, un seul me suffisait.

-Assis-toi, Zoé. Ce n'est pas un véritable rendez-vous, j'ai simplement besoin de ton avis sur un sujet.

Désormais encore plus méfiante, je m'assis sur un fauteuil en cuir, face à elle. Son visage ne laissait transparaitre qu'une façade de politesse et ne m'apprenait rien sur la situation.

-À quel sujet?

-Veux-tu toujours partir sur une carrière d'éducateur spécialisé?

Figée, je mis un certain temps à répondre. Dans un coin de mon corps, l'espoir étendit ses bras et me réchauffa quelque peu. Pourtant, la glace de la méfiance entourait toujours mes paroles.

-Il me semble que ça n'était plus possible...

-J'ai revu ton dossier à la demande de quelqu'un mais je voulais te parler avant de prendre une décision.

« À la demande de quelqu'un? », pensai-je, surprise. Je n'avais parlé de ce sujet qu'avec ma famille et... Jace. Il n'aurait pas fait ça? Malgré moi, je sens le bord de mes lèvres s'incurver. Complètement taré. Il est complètement fou. Cependant, mes lèvres retombèrent lorsque la suspicion envahit mon regard.

-Il ne vous a pas payé tout de même?

Cette affaire était classée depuis un moment alors pour la réouvrir... Non, Jace n'est pas à ce point... En fait, si. Il l'est.

Ma psy sembla surprise mais se reprit rapidement avec un petit sourire qui n'avait pas simplement l'air d'une marque de politesse.

-Il a essayé mais j'ai tout de même certaines valeurs... Je me suis contenté d'écouter ses arguments et je me suis dit, qu'au vu de tes progrès, il ne serait pas si mal de réouvrir le dossier.

Mon coeur sursauta dans ma poitrine alors que la joie prenait totalement place dans mon coeur. J'allai peut-être pouvoir devenir ce que je voulais être. L'idée que cet accident n'est -presque- plus d'influence sur ma vie me donnait une nouvelle bouffée d'air. Et de nouveaux horizons.

-Si c'est mon consentement que vous attendez: vous l'avez, il n'y a pas réfléchir. Ce métier, c'est la seule chose que j'ai jamais rêvé de faire. Je ne me vois rien faire d'autre.

-Je m'en doutais. En vérité, c'est simplement à moi de signer un peu de paperasse et votre étiquette « d'instabilité mentale » sera remplacée par une autre vous disant capable de pratiquer ce métier. Il y aura cependant quelques contreparties à accepter et à respecter.

-Lesquelles? J'accepterai n'importe quoi.

-Je m'en doute mais rien de bien différent de maintenant. Au moins trois visite chez moi par semestre soit six par an, un suivi médical plus approfondi pour ton coeur et de nouveaux médicaments. Cela te semble correct?

-Bien sûr.

À vrai dire, j'aurai accepter n'importe quoi pour avoir ma vie à moi et à moi seule. Sans cette fichue dégénérescence du coeur. Ouais, même en étant nulle en sciences, j'apprenais certaines choses.

Le Docteur Callaghan sourit et me tendit une feuille quasiment blanche comportant un rendez-vous avec ma mère. Toute une feuille pour trois lignes: et les arbres dans tout ça?

-Nous achèverons les détails avec ta mère mais tu peux considérer que tu as mon accord verbal.

Je saisis tout de même la feuille, plus heureuse que de raison, et hochai la tête.

Coeur FragileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant