VI.

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Mon cœur battait à la chamade. Ma chambre était plongée dans l'obscurité et l'odeur d'humidité que renfermait la pièce, emplissait mes narines. Une nausée me prit par surprise. Je descendis en vitesse les escaliers qui isolaient ma chambre du reste de la maison et me précipitai dans les toilettes de la salle d'eau. Je passais ensuite me rincer le visage à l'eau fraîche, la tête penchée au dessus du lavabo. J'étais encore tout chamboulé par l'étrange rêve que je venais de faire.
J'arrivais encore à sentir toutes les sensations que j'avais imaginé cette nuit.
Ayant toujours aussi chaud, je pris une bonne douche qui fit retomber l'étouffante chaleur qui écrasait mon faible corps.
De retour sous mes couettes, je pris une grande respiration et essayant tant bien que mal de retrouver le sommeil. Mes yeux, lourds se fermèrent, et le sommeil m'entoura, me réchauffa, m'apaisa.

«7:00»
Me réveil sonna. C'était l'heure pour moi de me lever. La fièvre ne m'avait pas lâché mais je devais faire l'effort d'aller au lycée, je ne pouvais pas me permettre d'en manquer. Je pris mon courage à deux mains et j'avançais lentement vers ma chaise de bureau où étaient pliés mes vêtements. Je retirai mon pyjama et enfilai un jean tout ce qu'il y a de plus commun. J'avais froid. J'étais courbaturé. Je descendai prudement les quelques marches menant à la cuisine et je pris un petit-déjeuner extrêmement léger. En sortant, je laissai des croissants dans le pagnet à viennoiseries. Ma mère était friande des spécialités françaises. Je n'eus pas trop à attendre avant que mon bus ne pointe son nez. Arrivé a l'intérieur du bus, Katherine se plaça à côté de moi. Elle avait l'air...calme. Elle discuta quelques minutes avec moi, me demanda comment je me portais, si je m'étais remis, et s'excusa pour la gifle qu'elle m'avait mise la veille. Puis elle enfonça ses écouteurs dans ses oreilles et je ne l'entendis plus du voyage jusqu'au lycée.
Arrivé devant l'imposant portail de fer du lycée, je respirai un grand coup et avançai lentement, le corps dénué de toute motivation. Kate arriva derrière moi et voyant que je peinais à marcher, elle me prit par le bras et m'aida. Nous passâmes le portail et nous dirigeâmes vers notre salle de classe.

Le cours se passa assez rapidement, tout comme le suivant. Mais arrivés à notre troisième heure de classe, mon état empira. Je me sentais de plus en plus faible. Je voyais trouble. Je ne ressentais plus rien appart l'affreuse douleur me déchirant l'estomac, m'empêchant presque de respirer. La fatigue l'emporta, et je m'effondras. Soudain je la vis. Elle étais belle, habillée d'une longue et soyeuse robe blanche. Ses long cheveux noirs tombant sur ses épaules. Scampte était splendide.
Je réalisais alors que je la rêvais, la robe blanche n'était en réalité que les vieux rideaux blancs de l'infirmerie du lycée, et les beaux cheveux que j'avais alors aperçus n'étaient que ceux de Joshua, penché sur le lit où je me trouvais. Je distinguais au loin le son de sa voix enroué. Il m'appelait. Mon état ne me permettant pas de suivre correctement les cours, l'infirmière de l'établissement appela ma mère pour qu'elle vienne me chercher. Celle-ci ne pouvant bien sûr pas venir, elle légua les charges à l'une des tantes de Kate, qui s'avérait être la personne la plus proche de chez moi. Elle appela alors celle-ci qui voulut bien faire le déplacement. Arrivé devant chez elle, Kate me supporta et me soutint jusqu'à l'entrée. Sa tante nous ouvrit, mais, occupée par son travail, s'éclipsa, nous laissant seuls. Elle me laissa sur le divan et me proposa un verre d'eau alors que je m'affalais sur les moelleux coussins colorés. Katherine prit place près de moi et me tendit un verre. Elle but elle-même une gorgée et posa son verre au bord coloré du rouge qu'elle portait aux lèvres.

-Ferme les yeux et repose toi Rex, me dit-elle. Et surtout fais comme chez toi. On a prévenu ta mère.

Je la regardai attentivement. Était-ce cette même idiote qui déambulait avec cette voix insupportable dans les couloirs? Je voulus lui répondre, mais elle m'en empêcha en me collant un baiser sur la joue. J'ouvris la bouche pour protester mais trop fatigué, je préférai rejoindre les bras de Morphée. Quelques heures plus tard sans doute, je me réveillai en sursaut. J'avais le front plein de sueur et les mains moites. Mon rêve ou mon cauchemar, je ne sais comment l'appeler, m'avait tout retourné, je me sentais tout bizarre.

-Il faut que je retrouve Scampte.

REXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant