J'étais arrivé depuis de nombreuses minutes maintenant. Le château en ruines derrière moi ne ressemblait plus qu'à un tas de gros blocs de pierre jonchant un sol où l'herbe ne poussait plus désormais. L'air était frais, l'hiver était bien installé maintenant. Je m'étais posté près de l'ancien cours d'eau que j'avais entendu courir plutôt. Les fleurs ne l'entouraient plus, les oiseaux n'y venaient plus, les poissons n'y nageaient plus. Le petit ruisseau n'était plus qu'à une large plaque de verglas fragile. Fragile, autant que ma santé mental.
Mille et une questions se disputaient comme des chiens enragés dans ma tête. Je repensais à Joshua, à mon rêve, à cette nuit, et à elle. Elle qui me faisait tourner la tête, qui me surprenait et me faisait rêver.
Kate est arrivée à l'heure que nous avions convenu. Elle avait une doudoune rose pâle, un jeans slim noir et des bottes montantes. Nous nous regardâmes pendant plusieurs secondes avant qu'elle n'articule quelques paroles que je ne compris pas directement.-Tu n'es pas énervé Rex ?
-N... Non. C'est même bien que tu m'en aies parlé. Je n'ai pas compris ta lettre dans son intégralité et je voudrais revenir sur un point ou deux. Richard, c'est donc ton père, ton vrai père ? Celui qui t'a donné la vie en quelque sorte?
-Oui.Une vague d'incompréhension et de dégoût envahir mon estomac. Elle avait laissé une pause qui me parut une éternité avant de continuer.
-Ma mère m'a appris récemment qu'ils avaient eu une liaison, Richard et elle, il y a 16 ans de ça.
Elle est tombée enceinte sans vraiment sans rendre compte, alors que notre père était encore avec Juliet. Il a attendu ta cinquième années avant de plier bagages, et il s'est enfui avec ma mère et moi. Nous habitions Mallow en Irlande en ce temps-là. Joy travaillait comme serveuse dans un petit bar miteux et Richard lui, fidèle à son poste, occupait une banque populaire. Mais elle a fait faillite pour je ne sais quelle raison. Il s'est remis à boire, encore, et Joy a eu la bonne idée de nous faire déménager une nouvelle fois, pour "changer de vie" comme elle disait souvent.
-Et vous êtes revenus ici. Le destin comme on dit. Mais tu oublies un petit détail, c'est vraiment minime. Richard, avant de partir, à laissé un peu d'argent et son numéro de téléphone à Juliet, comme quoi, il joue encore sur deux tableaux.Kate avait l'air surprise qu'il n'est pas coupé tout contact avec son ex-femme. Elle ne semblait pas être au courant de cette partie de l'histoire alors jusque-là caché au grand jour. J'avais l'envie folle et indésirable de faire flancher cet énergumène plus loin encore dans son mensonge d'adultère. J'hésitais même à l'enfoncer encore en révélant la nuit enflammé qu'il avait passé peu avant Noël, mais laissai alors couler, mijotant encore un peu ma vengeance..
-Je suis amoureuse de toi Rex, en es-tu conscient ?
-Oui.
-Et c'est tout? Juste《OUI》? Tu ne cherches pas plus loin?
-Kate, c'est impossible qu'il se passe quoi que ce soit entre nous tu comprends ? On fait partie de la même famille.
-C'est parce que nous somme du même sang que tu ne veux pas. Tu n'étais même pas au courant avant de me lire. Est-ce que ça aurait changé quelque chose entre nous? Est-ce que j'aurais eu ma chance avec toi si je ne t'avais rien dit, ou bien si nous n'étions même pas de la même famille ? Ressens-tu ne serais-ce qu'un soupçon de sentiments à mon égard...
-Non Kate, je suis désolé mais je n'aurais rien fait avec toi malgré ça. Je ne veux pas te blesser ou quoi que ce soit, mais je n'éprouve rien du tout, nous ne sommes que de bons amis tu sais et...
-Stop Rex, j'ai compris. Tu sais où me trouver si tu me cherches. Maintenant tais-toi.Elle tourna les talons et s'en alla comme elle était arrivée. Je ne ressentais pas la moindre compassion, je ne ressentais aucune sensation, et aucune gêne. J'étais simplement chamboulé d'avoir entretenu cette discussion avec ma nouvelle demi-sœur. J'avais passé le restant de l'après-midi à me tourner les pouces sur le banc du parc dans le froid, et cela ne m'avait pas perturbé le moins du monde.
J'étais rentré en marchant dans les rues vides et mornes. Une petite boutique de sandwiches et de plats à emporter était ouverte dans un coin de rue et j'en profitais pour m'acheter un petit quelque chose pour le repas de ce soir. C'était une jolie petite boutique. Les murs étaient peints en blanc, rien de très original, mais ils donnaient tout de même cet éclat et ce contraste avec les meubles noirs et gris qui m'entourait.
Le vendeur me servit, dans une petite boîte en carton épais, pas plus haute qu'une boîte de conserve, une portion de pâtes à la carbonara. C'était les meilleures que j'avais mangé de ma vie. Je me rappelai y être souvent venu avec ma mère peu après le départ de Richard, quand elle tenait encore le coup. Nous noyons notre chagrin tout les deux en nous empiffrant de ces délicieuses pâtes. Alors, je n'ai pas changé nos vieilles habitudes, à l'exception d'elle. Je suis rentré, et ai fermé la porte à clef comme Scampte me l'avait demandée, et je me suis assis sur le canapé mangeant tout mon carton trop rempli. C'était un régale pour mes papilles. Les saveurs étaient là, comme dans mon souvenir.
Quelqu'un frappa à la porte. Je sursautai. J'avais de la sauce tout autour de la bouche, je m'essuyai d'un coup de manche et allais ouvrir.
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REX
Teen FictionOù es-tu? Je te cherche. Je ne vois plus que ta figure ombrée sur ma porte, je n'entends plus que ton murmure à mes oreilles mais tous mes sens me manquent pour te toucher à nouveau. Ta crinière de feu meurt sous les phares d'une carcasse de métal...