XIX.

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C'était une charmante petite maisonnette, une bonne odeur de bois emplissait mes narines. Le bois de chêne clair sur le sol et les murs donnaient à la maison un air de campagne, un air chaleureux, plein de vie. J'avançai dans l'entrée et passai le petit corridor qui séparait celle-ci du reste de la maison. Je pénétrai dans un grand salon surplombé d'une mezzanine.
Un beau sofa en cuir blanc crème dominait la grande pièce. En face de celui-ci, se trouvais une grande bibliothèque faite de bois elle aussi, en harmonie avec le reste de la pièce. De nombreux ouvrages tous différents les uns des autres trônaient sur les étagères quelque peu poussiéreuses. J'avançai de quelques pas dans la pièce, me permettant de voir celle-ci dans son intégralité. Je découvrais dans un renfoncement du salon, un bar en marbre noir et blanc. De nombreuses bouteilles d'alcool étaient exposés au travers d'une vitrine. La cuisine se trouvait à l'opposé du petit bar. Les meubles et les appareils électroménagers faisaient contraste avec le reste de la maison. Une étrange odeur de gâteau et de biscuits envahissait l'espace.

-Rex, tu viens ?
-Où ça ?
-Bah visiter le reste. Il n'y a pas qu'une seule pièce ici tu sais? Dit-il en rigolant.

Nous passions dans un couloir où les murs étaient recouverts de photos de familles et de peintures toutes aussi étranges les unes que les autres. J'arrivais à reconnaitre Joshua sur certaines d'entre elles. Il était tout sourire. J'aperçus par la même occasion Lizbeth, Annie et un homme que je ne connaissais pas, j'en déduis donc de la ressemblance frappante avec Joshua et Annie que ce devait être leur père.
Nous arrivâmes à la fin du petit couloir. Joshua poussa une porte blanche et nous entrâmes dans sa chambre. Un grand lit au draps colorés était disposé dans le fond de la pièce. Son bureau bien rangé se tenait à sa droite et un tapis en peau de bête le devançait, sur le sol.
Je m'installai sur son lit et observai ses vieilles photos d'enfance.
Sur ces photos, il était comme à son habitude accompagné de sa mère de son père. Quelque fois des visages familiers apparaissaient, tels que Kate ou autres camarades de classe. Et alors que mes yeux parcouraient la pièce, mon regard s'attarda sur une photo en noir et blanc où Josh était accompagné d'un petit garçon au teint étonnement pâle et au regard vide. Il avait les cheveux châtains, une coupe au bol, il n'était pas très grand et, sur les quelques photos que je pus voir, il portait toujours une petite chemisette et un pantalon ou un short noir. Il avait ce petit air enfantin et innocent que l'on a tous à cette âge là.

-Qu'est-ce que tu fais avec cette photo? Me balança Joshua en me la retirant des mains.
-Heu mais rien, je la regardais simplement. Qui c'était à côté de toi ?
-Un ami. Tu n'as rien à savoir de plus.

Joshua tremblait et regardait autour de lui comme si, un vieux fantôme du passé avait refait surface.

Il me prit ensuite par la main et m'amenait en haut, sur la mezzanine nous surplombant. Celle-ci avait été aménagée comme un bureau.
Un pupitre recouvert de papiers de toutes sortes bien triés était placé dans un coin. Une chaise de bureau en cuir se tenait devant, et l'écran d'un ordinateur flambant neuf se tenait dessus. Dans le fond de la pièce se trouvait un canapé-lit. Je ne captais pas bien l'intérêt de cette pièce mais l'aménagement de la maison, qui était plutôt petite en vérité, me surprit par son ingéniosité et sa capacité à paraître plus vaste qu'elle ne l'était en vérité. Une moquette grisâtre, terne, recouvrait le sol de bois. Je siégeai dans la chaise de cuir près du secrétaire, et commençais à m'amuser à tourner sur celle-ci. Je riais bêtement tel un gamin découvrant ce jeu bien trop enfantin. Mais Joshua stoppa net l'objet, coupant court le délire dans lequel j'étais engagé. Les mains posées sur chacun des accoudoirs, il me fit face, le regard direct et perçant. J'essayai tant bien que mal de soutenir son regard, mais fus surpris lorsque ses lèvres eurent joint les miennes. Je me maudis intérieurement d'être aussi perturbé par un pauvre et court baiser. Il se redressa et m'adressa un clin d'œil. La main sur la poitrine, je retenais mon cœur d'exploser.

-Fais pas de bêtises...."Chéri".

REXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant