XXV.

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Nous avions fini la nuit ensemble, dans les bras l'un de l'autre tels deux acteurs jouant leur rôle à la perfection dans un de ces nombreux films à l'eau de rose.
J'avais encore les yeux fermés, Joshua se glissa hors du lit et passa sous sa douche, nettoyant notre chaude nuit. L'odeur qui émanait dans la pièce m'était inconnue, une étrange chaleur se dégageait encore de mon corps. Joshua avait laissé la porte de la salle de bain entre-ouverte, me laissant apercevoir son corps nu depuis la chambre. Je scrutais ses formes parfaites, ses muscles apparant et son physique rêvé. Je le regardais de cet air niais que peuvent prendre les amoureux.
Serais-je donc amoureux de mon amis ?
Non, je ne voulais pas, je ne me permettrais pas. Mais, et cette nuit ? Était-ce seulement une partie de plaisir, une expérience à tenter ? Je restais septique. Je m'étais fait repéré. Joshua eut un petit rictus d'amusement, puis il poussa la porte, comme satisfait.
14 heures sonnait et je sortais seulement du lit. Les draps blanc avaient été tâchés durant la nuit mouvementé que nous avions passé. Je fis le même bon que Joshua dans la douche, me lavant comme je pus, essayant de faire disparaître cette odeur nauséabonde que je semblais être le seul à sentir. J'enfilai quelques vêtements propres et descendai rejoindre le reste de la famille encore présente dans la maison. Tonton Kris, sa femme Connie et leur fille Dolly avaient passés la nuit dans l'arrière boutique, sur des matelas gonflables qu'ils avaient achetés spécialement pour l'occasion. Les deux adultes prenaient du café dans un de ces gros bols, ceux que Joshua utilisait souvent pour mettre ses céréales difformes. Ils se tenaient face à face sur l'une des tables de la boutique encore fermée. Nous prîmes place près d'eux et Josh nous prépara à tous les deux des œufs brouillés recouverts de plusieurs tranches de bacon encore fumant. Je mourrais de faim, je n'avais jamais ressenti une douleur, un cri aussi énorme provenant de mon estomac, me signalant que me nourrir était primordiale. Mon assiette, bien trop remplie pour un petit-déjeuner, bien qu'il soit tardif, n'eut pas le temps de survivre très longtemps à l'appétit installé dans mon corps.
Lizbeth, Annie et Karl descendirent peu de temps après nous, Lizbeth était déjà rayonnante, Karl, lui, s'était simplement mis à l'aise, il portait un caleçon bleu raillé, qui dépassait de son pantalon de pyjama et sa chemise ouverte laissaot apparaître son torse nu. Ils s'installèrent à table qu'occupaient le frère de Liz et se mirent à discuter de tout et de rien, comme à leur habitude.
Lizbeth m'a déposé en voiture à la maison. Il devait être 17 heures. Je ne vais pas raconter ma journée, elle n'en vaut pas la peine, je n'en restais pas moins frustré. Nous n'avions même pas parler de notre nuit. Alors je n'avais montré aucun sentiment à ça. J'étais parti me coucher peu de temps après mon retour. J'avais gardé mes vêtements, et je n'avais pas pris la peine de retirer mes lourdes bottes.
Je ne pensais pas m'endormir au plus vite, je ne m'étais pourtant que posé, allongé sur mes épais draps que quelques secondes, mais cela avait suffi à mes songes pour prendre le dessus et m'amener au pays de rêves. J'ai passé une bonne partie de la nuit à moitié sur mon lit, mes jambes, lourdes et tout aussi engourdies que le reste de mon corps balançaient quelques fois de droite à gauche, sans aucune raison valable.
Vers 07heures du matin, le lendemain, je fus réveillé non pas par un soleil radieux d'été entré dans la pièce, mais par Scampte, assise au bout de mon lit, se balançant de droite à gauche, me rappelant le mouvement à peine ressenti que faisaient mes jambes il y a quelques heures de cela. Elle me regardait tout sourire de ses yeux sombres. Son sourire rayonnait. Elle avait de belles dents blanches et brillantes, aussi brillantes que les étoiles encore visibles dans le bleu smalt qu'était le ciel.
Elle pencha légèrement la tête sur sa droite comme elle avait l'habitude de faire, et me sourit de plus belle.

-Bien dormi ?
-J'ai mal partout et les jambes courbaturées, quoi rêver de mieux en se levant!

J'avais la tête dans le cul comme il se dit, ici-bas. Mes cheveux étaient en bataille et j'avais encore ce goût amer dans la bouche. Je faisais claquer longuement ma langue sur mon palais et déglutis avant de continuer.

-Je ne te pose pas la question de savoir comment tu es entrée?
-La porte était ouverte, encore. Tu devrais penser à la fermer un de ces jours tu ne penses pas?
-On verra ça? Ce n'est pas dans ma liste des activités à faire pour l'instant, souriai-je.

Je rabattai la couette sur le côté de mon lit et en sortis. Je portais un pyjama raillé blanc et ocre. Je ne l'avais pas remis depuis une éternité. Je le détestais en réalité. C'est alors que les éléments se remirent en place dans mon esprit. Je m'étais endormi encore habillé et chaussé la veille, alors m'avait elle vêtu elle-même de cet immonde pyjama ? Je la regardai surpris.

-Tu en as mis du temps avant de remarquer que tu n'étais plus vêtu de la même façon dis donc, rit-elle. J'ai bien fait? Ou je n'aurais pas dû?

Le rouge m'était monté aux joues et des frissons me parcoururent tout le dos.

-T'en fais pas Rex, je n'ai fait que te changer, tu sentais un peu il faut le dire.

Puis elle se remit à rire, encore et encore.

-Et dis-moi, depuis combien de temps tu me regardes dormir?
-Je ne sais pas, je n'ai pas fais attention, je dirais 3h tout au plus ?
-3h? Mais... Tu n'as pas autres chose à faire ?

J'attends encore ma réponse. L'aurai-je un jour? J'en doute fort, elle ne m'était de toute façon pas nécessaire.

Elle a cuisiné une bonne partie de la matinée. Des pâtisseries, des gâteaux, mais aussi des plats moins sucrés tel que des œufs brouillés, rien de bien intéressant, mais tout de même délicieux. Elle m'a longtemps tenu compagnie, à déjeuner avec moi, puis elle est reparti, me relaissant seul dans la maison.
Je n'avais plus de nouvelles de Juliet, mais à en constater l'état encore potable des lieux, elle ne devait pas être rentrée.
Je rangeai les assiettes que nous avions utilisés mon amie et moi, les lavai et allai m'habiller pour recommencer une longue journée de vacances.
Je sortis ensuite mon téléphone de la poche arrière de mon jean et composai le numéro de Kate. L'écran destiné à écrire nos textos s'afficha et je pianotaisquelque mots.

<< Kate, RDV à la falaise dans 1heure. J'ai réfléchi, on doit parler.>>

REXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant