Nafyssa: au carrefour des rêves brisés

Chapitre XXXII

En me garant, je l'ai vu sortir de sa voiture pour m'accueillir. Il m'a embrassée sur la joue, puis nous sommes descendus vers la plage. Il était environ 18h et il y'avait beaucoup de monde. Nous avons marché un bon moment, avant de trouver un endroit calme, où nous poser. J'ai étalé mon foulard sur le sable, et Fayçal s'est assis sur une pierre qui se trouvait à côté.

- Les sénégalais aiment trop la mer apparemment, lança-t-il.

- Oui, apparemment, lui répondis-je.

- Ça me fait plaisir de te voir. Tu me manques vraiment.

- Je comprends. Ce n'est pas facile pour moi de parler du sujet que je compte évoquer aujourd'hui, donc mettons ce genre de sentiments à l'écart pour le moment,  s'il te plait.

- Ohhhhh, ok !  Que se passe-t-il?

- Notre dernière discussion sérieuse date de quelques années et tu m'avais humiliée, insultée et maltraitée. Je veux que tout soit clair. Je ne suis pas une menteuse.

- C'est du passé ma chérie. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne et tu sais que c'est vrai. Je ne serais pas là sinon, malgré tout ce qui s'est passé.

- Ce passé jouera un grand rôle dans notre futur. Tu n'as jamais essayé de me comprendre, tu nous as rejetés, notre fils et moi. J'étais enceinte de toi Fayçal et tu n'as jamais essayé de savoir ce que je devenais.

- Si !!!! Jj'ai appris que tu n'étais Plus chez Nabou. Elle m'a tenu pour responsable de ta fugue. C'est elle qui m'a appris que tu étais toujours enceinte et vierge apparemment. Je n'y comprenais rien, mais je voulais avoir des réponses en ce moment. J'ai essayé de te joindre sur ton numéro, sans succès. J'ai appelé Nabou à plusieurs reprises, elle m'a dit que tu n'étais pas de retour et que je ne devais plus t'approcher de toutes les façons. J'avais les mains liées.

- Et après? Qu'as-tu fait? Tu aurais pu aller chez elle, si tu tenais tellement à me voir.

- Chez elle? Je n'osais pas, je sais que j'ai eu tort de te maltraiter, et elle m'en  voulait. J'avais honte aussi.

- Et après? Tu savais que j'étais revenue.  Iba te l'a dit. Pourquoi tu n'es pas venu?

- Pour y faire quoi? Tu ne voulais même pas parler à Iba, alors que vous étiez si proches. Nabou lui a interdit l'accès de sa maison, pensant que ça te perturberait. Arame ne voulait pas nous fournir ton numéro et quand tu as enfin voulu le donner à Iba, il me l'a caché. J'étais seul contre tous. Je ne savais que faire. De temps en temps, je te recherchais sur Facebook, mais ton compte était désactivé.

- Je comprends tout ce que tu me dis, mais je me dis aussi que tu serais entré en contact avec-moi si tu l'avais vraiment voulu. Rien n'aurait pu t'arrêter. Quand tu m'avais bloquée sur tes téléphones, j'avais trouvé un moyen de te parler, je t'envoyais des emails.

- C'est vrai, mais parler du passé ne nous apportera rien de bon, il y a plein de si et de d'indécision.

- J'ÉTAIS ENCEINTE DE TOI FAYÇAL, JE  PORTAIS TON FILS. C'EST BIEN DE NE PAS POUVOIR M'OUBLIER, MAIS POURQUOI NE DEMANDES-TU PAS CE QUI M'EST ARRIVÉ?