Chapitre XVIII

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Tonton Seydou avait l'air dépassé.

- Quel cirque? Tout ce que je fais est très naturel et c'est mon devoir d'humain. Elle a besoin d'attention et puisque tu es incapable de la comprendre, je fais de mon mieux pour la mettre à l'aise.

- CE N'EST PAS DE TON RESSORT, OK? C'EST MA NIÈCE ET C'EST À MOI QUE SES PARENTS L'ONT CONFIÉE. JE DOIS LUI FAIRE COMPRENDRE UN CERTAIN NOMBRE DE CHOSES. ELLE NE PEUT PAS JOUER À LA TRAINÉE ET NOUS REVENIR AVEC UNE GROSSESSE DONT ELLE IGNORE LE RESPONSABLE. ELLE JOUE À L'EFFRONTÉE AVEC MOI ET TU LUI DONNES DES AILES LÀ.  COMMENT SUIS-JE SENSÉE AFFIRMER MON AUTORITÉ,  SI TU LUI MONTRES QUE MA PAROLE N'A PAS D'IMPORTANCE?

- J'en ai assez que tu me dises que c'est ta nièce!!! C'est la mienne aussi. Elle a été assez punie comme ça. Cela fait deux mois et quelques  que ses parents ne veulent plus lui parler. Elle n'a que nous maintenant. Nous lui avons parlé et il faut passer à autre chose à  un moment donné.

- POURQUOI?

- Pourquoi quoi?

- POURQUOI LA DÉFENDS-TU À CE POINT? SERAIS-TU LE PÈRE DE SON ENFANT? EST-CE LA RAISON POUR LAQUELLE ELLE NE VEUT PAS EN PARLER?

- Tu es sérieuse là?

- PLUS QUE SÉRIEUSE. DEPUIS LE PREMIER JOUR, TU N'AS PAS EU L'AIR SURPRIS. TU AS TOUT LE TEMPS ÉTÉ SEREIN ET CALME FACE À LA SITUATION, SAUF QUAND ELLE A AVOUÉ ÊTRE ENCEINTE. TU AS TOUT DE SUITE PÂLI, TU ÉTAIS TÉTANISÉ. TU PENSES QUE JE N'AI PAS REMARQUÉ COMMENT TU LA TRAITES DEPUIS CE JOUR-LÀ?

- Mais Nabou, qu'est ce qui t'arrives? Qu'est-ce que cette fille t'a fait? Tu l'as toujours traitée comme ta fille et depuis sa grossesse tu es pire qu'une mégère. Reprends-toi avant qu'il ne soit trop tard.

- Trop tard? C'est peut-être elle que tu veux épouser en fin de compte? Regarde comment tu la protèges pour que je ne la touche pas.

- Que veux-tu lui faire? Elle est enceinte, nom de Dieu !!! Elle est fragile et n'a pas besoin de tout le stress que tu lui imposes là.

- JE VEUX TOUT SAVOIR SUR CETTE GROSSESSE. EN ES-TU L'AUTEUR?

- COMMENT LE SERAIS-JE? JE SUIS INCAPABLE D'ENCEINTER QUI QUE CE SOIT.

- TU NE PEUX PAS AVOIR D'ENFANT AVEC MOI !!  MAIS QU'EST  CE QUI ME DIT QUE TU NE POURRAIS PAS EN AVOIR AVEC UNE AUTRE FEMME ?

J'ai paniqué automatiquement. Je sentais que tonton était énervé. Ma tante l'était aussi d'ailleurs. Ils ne se contrôlaient plus. Elle insinuait que son mari était l'auteur de ma grossesse et lui voulait qu'elle retire ses paroles. Je me suis adossée au mur, et ma tante m'a violemment indexée.

- Tout ça est de ta faute. Tu ne m'as créée que des problèmes. Personne ne me parle dans la famille depuis que je t'ai prise chez moi. Mes tantes et oncles paternels me reprochent toujours le fait que j'ai pris la fille de Bassirou sous mon aile. Je ne parle même pas de mes frères. Ils sont tous venus chez vous à plusieurs reprises afin de faire entendre raison à ton père.  Il  a vraiment fait souffrir ta mère et tu le sais. Elle aurait pu s'en aller, mais elle a tout supporté pour vous.  Je comptais sur toi pour leur montrer que ta présence chez moi n'avait rien à voir avec mes liens avec ta mère, mais l'affinité que nous avions l'une envers l'autre.

Elle a pris une longue inspiration et a continué à parler.

- J'ai refusé de prendre tellement de nièces et neveux, juste parce que je n'aimais pas leurs comportements et je me disais que je ne pouvais rien faire pour eux. T'ayant vu naitre  et grandir devant moi, je pensais te connaitre et pouvoir te faire confiance. Mais là, j'ignore si mon mari est le père de ton enfant ou pas. Je ne supporte même plus de te voir. Tu me dégoutes tellement. Je comprends parfaitement tes parents. Il n'y a rien de plus humiliant que de se rendre compte qu'on a mis au monde une moins que rien.

Nafyssa: au carrefour des rêves brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant