Chapitre XXXXII

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Mon cœur a fait un bond dans ma poitrine. J'ai fait le tour de la voiture rapidement, avant qu'il ne change d'avis. J'ai ouvert la portière et me suis assise.

Iba : (s'adressant à Ousmane) Je vais reconduire Nafy et les filles. Ce n'est pas prudent de la laisser conduire jusqu'à Dakar. Il y'a plein de camions sur la route en ce moment.

Ousmane : Bien sûr. Je me demandais qui de Sidy ou Lamine (son petit frère) allaient vouloir conduire à ta place d'ailleurs.

Sidy :  Tu es handicapé aujourd'hui, donc je te dépannerais.

Ousmane : Con nga rek. (Tu es trop con.)

Tout le monde a éclaté de rires. En fait, Ousmane s'était foulé la cheville quelques jours avant, lors d'un match de foot et c'est la raison pour laquelle  Iba avait conduit le matin. Chacun a pris sa place dans la voiture de son choix et le mari de Khady a donné le signal du départ. Quelques minutes après, je me suis retournée  pour constater que bb Aziz s'était endormi. Il avait dépensé trop d'énergie dans la journée. Les sœurs d'Iba étaient concentrées sur leurs téléphones, ce qui m'empêchait de discuter avec leur frère. Il m'a jeté un rapide coup d'œil et j'ai compris qu'il voulait aussi échanger avec moi. Je lui ai caressé la main, posée sur le levier de vitesse. Il ne m'a pas repoussée, mais n'a pas réagi non plus. J'étais perdue.

Je guettais le moindre mouvement des filles assises derrière nous, mais hélas, elles ne semblaient pas avoir sommeil. Nous parlions de tout et de rien et surtout de nos prochaines sorties. Ce fut ainsi jusqu'à notre arrivée à Dakar, devant chez Iba. Il a demandé à ses sœurs de récupérer leurs affaires et de descendre. Il a ainsi repris la route pour nous déposer, Aziz et moi.

- Ce n'était pas la peine Iba. Tu aurais pu descendre chez toi et me laisser continuer.

- Et te laisser conduire seule dans la nuit? Tu es malade toi !

- Non, il ne fait pas aussi tard en plus.

- Ça me rassure en fait. Au moins je saurais que tu es bien rentrée.

- Tu me fais la tête depuis l'après-midi. Qu'ai-je fait?

- L'ignores –tu?

- Bien sûr que oui. Nous passions de bons moments en plus. Tu n'es même pas venu prendre des photos avec nous.

- Tu me pousses à bout Nafy. Je n'aime pas perdre mon temps. Mais j'ai l'impression que tu es toujours à la quête de nouvelles sensations, de nouvelles expériences.

- Mais de quoi parles-tu?

- Tu es juste trop inconsciente. Tu affirmes vouloir construire un futur avec moi, pourtant tu me manques de respect devant mes amis et ma famille.

- Comment cela?

- Tu te pavanes avec Sidy durant toute la journée. Tu ries aux éclats en le touchant, tu lui prends la main, tu bois ses paroles. Tu n'étais même pas intéressée par nous. Et tu te permets de me dire quoi faire en matière de relation. Tu es encore trop immature pour t'engager. Tu t'amuses trop et ce n'est pas ce que je veux. Je veux une femme digne, responsable, qui sait se tenir et ne joue pas aux allumeuses avec n'importe quel idiot qui se présente devant elle.

Nafyssa: au carrefour des rêves brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant