Chapitre XXXIII

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J'avais donc repris la relation avec Fayçal, en étant consciente de tous les enjeux. Je n'ignorais rien sur sa vie, il était marié, avait une fille et gagnait bien sa vie. J'étais prête à le partager avec cette autre femme, tant que je ferais partie de sa vie. Ça ne me dérangeait plus. J'acceptais de l'aimer comme il était. Je cachais la relation à tout le monde, même à Arame et Nabou. Fayçal disait qu'elle devait rester secrète jusqu'au jour de notre mariage, afin d'éloigner le mauvais œil. Il l'avait dit à Iba, mais ce dernier, malgré notre affinité, ne m'avait pas parlé, à vrai dire, il était devenu un peu distant depuis que j'ai accepté de revoir Fayçal. En attendant, je voyais mon fiancé très rarement, durant les heures de pause ou les week-ends ou soirées, quand j'allais voir Arame. Je m'en voulais de cacher des choses à ma meilleure amie, mais j'étais sure qu'elle ne me comprendrait pas.

J'étais trop amoureuse pour voir clair dans mes idées. Mais il y a une chose que je n'acceptais pas, c'était de me retrouver seule avec lui, dans l'intimité. Je ne faisais pas confiance à mon corps et je ne voulais pas non plus m'exposer à d'autres problèmes. Fayçal insistait, disant que je n'avais rien à perdre, puisqu'on allait se marier et que j'avais déjà accouché de toute façon. Il disait que coucher ensemble nous rapprocherait davantage et raffermirait notre amour. Je tenais bon, j'avais trop souffert pour me laisser distraire par ses arguments.

J'avais consciente d'être dans l'erreur, mais j'allais finir par me faire épouser. Effectivement, en me refusant à lui, j'avais accéléré la demande en mariage et il en avait déjà parlé à sa famille. Il me disait qu'ils étaient tous sous le choc, mais qu'il avait pris la bonne décision. J'étais fière de lui. Il me montrait enfin que je pouvais compter sur lui et qu'il pouvait être un homme responsable. Ma satisfaction fut d'assez courte durée. Deux jours après qu'il ait annoncé son désir de m'épouser à sa famille, je recevais des messages vulgaires et choquants. Ils ne venaient pas d'un ou de deux, mais de plusieurs numéros. Je ne comprenais pas. Ils m'ont bouleversée. J'en pleurais les nuits, sans vouloir en parler à Fayçal. Je savais que c'est sa femme qui était derrière tout ça. Je la comprenais un peu, elle me voyait comme une menace. Mais je ne méritais pas toutes ces insultes et surtout qu'elle y mêle ma mère.

J'ignorais tous les messages, j'en suis même arrivée à un point où , je ne lisais plus ceux provenant des numéros que je ne connaissais pas. J'ai supporté ces bêtises pendant une semaine. J'ai reçu un appel  d'un numéro inconnu et sans réfléchir j'ai décroché. L'autre personne au bout du fil m'a attaquée avec des injures.

- Yow ngani do kate sa ndeye bayi dieukeurou diambour? Yow amnga diom?( Ne peux tu pas laisser le mari d'autrui?)

- Ko kanela? (Qui est ce?)

- Bo moytu wul dinagne la boler ak niit, bu lidieune ti la. (Si tu ne fais pas attention, nous paierons des gens qui s'occuperont de ton cas!)

- Du djiguene nga, may djiguene, bula toller fofu, nga nieuw niou dadier, diaroul yoner ni bollema ak qui que ce soit. Sama yaye bingay saga nak, na dakkeu tay. Niakeu nguene classe torop. Bula toller nonou nga teuyer sa dieukeur, moma toppu, moma beugeulbopam. Amna droit takkeu kuko nekh. Buma wowat nakk !! Fala yamm.!! (Si tu es une femme, comme moi, tu n'as pas besoin de payer qui que ce soit. Rencontrons nous et réglons le problème. N'insulte plus jamais ma mère. Vous n'avez aucune classe. C'est ton mari qui court derrière moi, et non le contraire. Il a le droit d'épouser qui il veut. Ne m'appelles plus jamais!)

Nafyssa: au carrefour des rêves brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant