Chapitre XXXVIII

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J'étais pensive en me rendant dans ma chambre. Iba était comme un grand frère. Ses copines étaient tout le temps jalouses de notre complicité. Je le connaissais plus qu'elles et parfois quand elles lui posaient des questions sur sa vie, il me demandait de répondre. C'était innocent comme jeu, mais ça ne plaisait pas à ses conquêtes. En le comprenant, je me suis éloignée de lui, afin de donner de l'espace à ses copines et de lui donner une chance de faire sa vie. Mais Nabou avait mis le doute dans mon esprit. Il est très disponible, gentil, et mignon. La seule chose que je lui ai reprochée, c'est qu'il m'avait laissée dans le noir avec Fayçal. J'aurais aimé qu'il m'avertisse depuis le début.

Deux semaines sont passées, sans que je n'aie le courage de parler à Fayçal. Je jouais le jeu, faisait semblant d'être intéressée par ses journées au travail etc. Parfois j'ignorais ses appels, mais il ne se fatiguait jamais. Plus le temps passait et plus je me rendais compte de ma stupidité, de mon manque de jugement en ce qui le concernait. Lui parler et entendre ses mensonges était devenu pénible. Il me dégoûtait.  Je n'en pouvais plus. J'ai pris mon courage à deux mains, un jour, vers 18h, après le travail pour lui parler. Il fallait que ça cesse. C'est Yacine qui a décroché quand j'ai appelé. L'ironie de la situation m'a fait sourire et oublier mes tracas pendant une seconde. Depuis notre rencontre au restaurant, je n'avais pas encore eu l'occasion de lui reparler, pourtant je communiquais inlassablement avec son mari. Et il a fallu que j'appelle ce dernier afin de le larguer, pour tomber sur elle.

- Allo?

- Oui, Bonsoir, c'est Nafyssa. J'aimerais parler à Fayçal s'il te plait.

- Nafy? Comment tu vas? Je n'ai plus de tes nouvelles. Je m'inquiétais un peu, bizarrement.

- Je vais bien. Et toi? Et ta fille?

- Ohh, Aida et moi allons très bien, Alhamdoulillah.

- J'en suis contente pour vous alors.

- Merci. Bon bah, je te passe Fayçal alors. Bye.

- Ok, bye.

J'entendais ses pas pendant qu'elle se déplaçait pour aller remettre le téléphone à son mari. Je stressais un peu, mais je devais me débarrasser de ce type. J'ai subitement cessé d'entendre les petits bruissements de ses habits. Elle m'avait sûrement mis sur mute et quelques instants plus tard, Fayçal me parlait.

- Allo Nafy..

- Oui.

- Ça va?

- Oui et toi?

- C'est cool. Donnes moi une minute, je vais changer de place.

- Ok!

J'entendais pleins de petits bruits de pas, puis la voix de sa fille , puis le bruit d'une porte qui s'ouvrait, sûrement celle de la maison. Il a ouvert la portière de sa voiture et l'a réfermée.

Nafyssa: au carrefour des rêves brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant