Le départ est aujourd'hui.
Moi qui ai toujours adoré voyager, c'est la première fois que je ne suis pas enthousiaste à l'idée de découvrir de nouveaux endroits.
- Avant de partir, nous passerons chez moi. Je dois y récupérer de quoi vivre, au moins le strict minimum, me préviens Evan.
- T'as maison n'est pas détruite ? M'étonnai-je.
- Si, mais pas le sous sol, c'est d'ailleurs comme ça que j'ai survécu à cette catastrophe.
Je mis dans ma sacoche : ma bouteille d'eau, mon portable n'ayant pourtant plus de batterie, un reflexe sûrement, et la photo de ma famille et moi. Rien d'autre. Evan et moi prenons ensuite la route.
Nous marchons pendant un moment. Partout, les villages sont détruit, les arbres arrachés, les routes déformés... Le paysage est méconnaissable.
- Nous y sommes.
Je regarde devant moi, ce n'est pas différent de tout ce que j'ai vu ces derniers jours, des débrits.
Nous avançons un peu, j'apperçois au final une trappe. Je suppose donc que c'est l'entrée de sa cave.
- Si tu as peur du noir ne descends pas avec moi, par contre si tu n'en as pas peur je veux bien que tu m'aides à prendre de l'eau et de la nourriture en bas, me dis Evan.
- Je te suis.
Lorsque nous sommes en bas, Evan me tend un petit sac à dos ainsi que deux bouteilles d'eau et de la nourriture, le noir m'empêche de voir ce que c'est. Il récupère un sac pour lui aussi et le rempli. Il continu de chercher pendant plusieurs minutes avant de commencer à s'énerver :
- Bordel je suis sur d'avoir un briquet ou même des allumettes par ici !
Je n'ose pas bouger ou même me déplacer. Je suis assez mal à l'aise de savoir qu'Evan vivait ici avant. J'ai l'impression de violer son intimité, son passé.
Finalement je l'entend soupirer de soulagement, il a du trouver de quoi allumer du feu.
Nous grimpons donc à l'échelle pour rejoindre l'extérieur. Je regarde dans la direction d'Evan, il c'est assis par terre et sa tête est caché par ces mains. Je m'assoie donc à côté de lui, pose ma tête sur son épaule, et lui demande ce qu'il ce passe. Il renifle, puis répond.
- Ma sœur se trouve ici. Sous ces débrits. J'ai peut être marcher dessus, peut être même qu'en se moment je suis assis dessus, tout comme pour mes parents. Tu sais, lorsque j'ai vu sa en sortant de la cave, j'ai voulu les chercher, je criais comme un fou, n'ayant pas de réponse j'me suis interdit de chercher leur corps, j'ai eu bien trop peur de devenir fou si je voyais leurs corps sans vie ... Pleure Evan.
Je ne l'ai pas interrompu durant son monologue. Je me doute bien que ça doit être dur de me raconter ça.
- Tu veux un calin ? Lui demandais-je, ne sachant pas quoi dire d'autre.
Ma proposition du lui plaire car dès que je lui ai proposé il se réfugie dans mes bras pour pleurer.
- C'est gênant, souffle t'il.
- Non, c'est normal. Les événements te dépassent ; je comprends parfaitement ta réaction. Aller viens, il faut que nous commençons à avancer, mais en faite comment savons nous où aller ?
- Nous n'en savons rien justement. Nous ne sommes pas pressés, si ? Donc nous allons nous déplacer au hasard. Nous verrons bien où le temps nous mènera.
- Alors nous ne sommes même pas sur de découvrir un jour la vérité ? Je demande.
- Non, mais l'espoir fait vivre.
- Il va nous en falloir beaucoup d'espoir ... Je souffle.
Nos sacs prêt nous partons.
Nous traversons notre village, chaque pas me rappelle de différents souvenirs à différents endroits.
Nous passons devant l'école primaire détruite, celle où Delya était jusqu'à vendredi. Celle où elle étudiait il y a encore 4 jours. Je la revois m'attendre à la sortie de la classe, souriante, avec son sac à dos a l'image d'une princesse Disney ; elle me montrait du doigt à sa maitresse puis venait me rejoindre en courant.
Quelques pas plus tard nous voilà devant le parc de jeu. Nous nous y arrêtions toujours durant 30 minutes après l'école. C'était l'un de nos moment à nous. L'été, il m'arrivais de nous acheter une glace que l'on mangeait en s'asseyant sur une des balançoire. Ce que Delya préférait ici, c'était le toboggan. Elle devait monter 47 marches pour arriver en haut. Il était rouge et blanc, "comme l'emballage du Babybel" ne cessait de me rappeler ma petite soeur au sourire angélique. Je pense avoir pris plus de deux cents photos de Delya avec le toboggan, sur mon téléphone, sur l'ordinateur, sur les murs de la maison, il y en avait partout.
Tous ces souvenirs qui me reviennent, c'est de la torture. À chaque fois j'ai l'impression d'obtenir un petit bout du bonheur, puis la réalité me rattrape. Je ne partagerais plus aucun de mes souvenirs avec Delya.
Evan ce met à fredonner. De la musique ! J'ai l'impression de ne pas en avoir écouté depuis des siècles... Maintenant Evan chante vivement, sa voix est belle. Il a choisi "On ira" de Zaz, ce n'est sûrement pas un hasard.
Nous passons devant le lycée, et durant quelques instants Delya sort de mes pensées. Hors, elle est remplacé par le souvenirs de mes amis, mes professeurs, le garçon qui me plaisait, des filles légèrement hautaines, les garçons au blagues plutôt lourdes, et tout ceux que je cotoyais ici chaque jours.
Alors, maintenant ils sont tous morts ? Sans exception ?
Un chateau de cartes écroulé. Voilà à quoi me fait penser le lycée en ce moment même. C'est vraiment bizarre, il paraissait si grand, indestructible. Finalement il à succombé, comme tout le reste.
Je vivais dans un village, nous arrrivons donc rapidement au bout, et heureusement. C'était vraiment horrible de voir tout ça. Espérons que la suite sera meilleure ...
"L'espoir fait vivre."
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Et après la fin du monde ?
AdventureRadio : Attention, ceci est un cas d'extrême urgence ! Si vous entendez ce message, veuillez immédiatement vous mettre à l'abri. La fin du monde est proche. Elle n'épargnera personne. Le continent Américain n'est déjà plus qu'un souvenir. Ce sera bi...