- Cours !
J'attrape la main de celui qui m'a donné cet ordre puis cours. Bien plus loin nous nous arrêtons, à bout de souffle. Nous entendions des coups de feu durant notre course ainsi que des ordres disant principalement de ne pas nous louper. Comment avons survécu ?
- Nous sommes morts, chuchote Evan.
- Evan, si c'est terminé pour nous, faisons quelque chose de fou, quelque chose que nous n'aurions pas osé faire en temps normal. Autant finir en beauté, non ? N'avoir aucun regrets.
- Je veux un bisou, m'avoue Evan.
Je souris. Je m'approche doucement de lui et dépose un léger baiser sur sa joue, celle ci me chatouille avec son début de barbe.
Evan fronce les sourcils, il penche la tête et pose ces lèvres sur les miennes, rapidement. C'est mignon. Je n'avais pas compris sa requête.
Je réagis enfin. Ce n'est pas le moment de mourir ! Il faut rejoindre Estoril. Il suffit juste de retourner dans les arbres. Je prend donc l'initiative de monter de quelques mètres, Evan à ma suite.
Le paysage est si beau d'ici.
La différence avec la ville que j'ai pu voir récemment ne cesse de me surprendre. C'est comme passé du feu à l'eau, du noir au blanc ou encore de l'amour à la haine.
Après tout pourquoi nous laisser mourir ? Pour une fois que j'ai un but dans ma vie. J'ai toujours été perdue, un peu à l'écart. Ne sachant pas trop ce que j'allais faire, ni demain, ni dans dix ans. Aujourd'hui je sais ce que je dois faire, il y a juste besoin que je me donne les moyens pour atteindre mon but.
Le soleil ce couche, déjà ? Le temps est passé vite avec cette course poursuite. Je réalise que depuis les fruits de ce matin, nous n'avons pas mangé et pourtant je n'ai pas faim, la peur me compresse l'estomac.
Mes membres sont fatigués mais je ne cesse d'avancer, derrière moi se trouve Evan. Je ne vais pas très vite car celui ci à du mal à garder l'équilibre sur les branches. J'aimerai l'aider en me posant derrière pour maintenir son bassin mais il est plus important que je vérifie la solidité de là où nous marchons. Lentement mais sûrement.
Delya, papa, maman ; je ne vous oublie pas. Vous êtes toujours dans un coin de mes pensées, peu importe le jour, l'heure et mes préoccupations, j'espère que vous êtes fier de moi de là haut.
Maman, si tu savais comme je suis désolé, je n'ai même pas pu te dire au revoir, comme je regrette. J'espère que tu ne m'en veux pas. Qui l'eût cru ? La fin du monde. Tout le monde la prévoyait depuis des années et elle débarque tout de même sans prévenir. Pendant qu'on y est, maman, excuse moi pour Delya. Je n'ai pas su sauver ma petite soeur. J'en suis désolé. Au moins, elle est avec toi et puis tu sais, ici c'est pas terrible. C'est sûrement mieux comme ça.
Je sens une larme suivre les contour de mon nez, celle ci continue sa route sur mes lèvres avant de s'écraser dans mon cou. J'enlève la trace de son passage de ma manche et ferme les yeux un peu plus longtemps que la normale pour empêcher d'autre larmes s'échapper de mes yeux.
Un sifflement me sors de mes pensées. J'ai un nouveau message.
Canari à moi :
- Estoril c'est loin, un véhicule sa vous dis ?
Moi à canari :
- Bien sûr que oui, mais ce n'est pas dangereux ? Avec le bruit des moteurs...
Canari à moi :
- Qui t'a parlé de moteur ? Tu vas plus vite à vélo qu'à pied, non ?
Je suis déçue, seulement un vélo mais il est vrai qu'après tout nous irons légèrement plus vite qu'en mode Tarzan. De toute façon, vu notre situation ce n'est pas le moment de faire la difficile.
Moi à canari :
- D'accord, et je trouve ça où ?
La réponse arriva rapidement et celle ci me fit sourire.
Canari à moi :
- Je t'envoie les coordonnées dans un second message, c'est à quelques minutes d'ici. La moto est électrique, elle ne fait pas de bruit, de plus elle contient une coque résistante aux balles. Bon voyage !
- Tu sais conduire une moto Evan ?
- Non, pourquoi ?
- Moi non plus, mais j'avais un scooter ça dois être à peu près pareil autre que la vitesse, non ?
- Autre que la façon de la conduire, les vitesse, le poids et j'en passe, oui.
- D'accord, sinon j'improviserai.
- Lili, je ne comprend pas là. Tu comptes conduire une moto dans les jours qui suivent ? Tu sais, on est pas sur de rester en vie... Prévoir des plans pour plus tard est futile.
- Tais toi et avance, tu comprendras bien vite, dis-je avec un clin d'oeil.
Je me remets fasse ànotre chemin, ce serait idiot que je me casse une cheville maintenant. Je reçois les coordonnées du véhicule, mon téléphone m'y mène donc.
Je suis au lieu indiqué par la localisation.
- Attends moi ici, je t'appelle normalement dans deux minutes maximum sinon je remonterai. Si dans 5 minutes tu n'as pas de nouvelles de moi, continue ta route, je te laisse le téléphone on ne sais jamais.
- Hors de question, je t'attend, garde le téléphone nous nous revoyons dans quelques minutes je n'en ai pas besoin.
Je descends donc doucement de l'arbre. Evan surveille mes gestes, aucun mot n'est prononcé.
Lorsque je suis au sol, avant même de chercher une moto je sécurise les alentours. Aucun bruit, sauf celui du vent qui s'engouffre dans les feuilles. Il ne m'a pas l'air d'y avoir quelconque présence humaine.
J'aperçois la moto, je me dépêche d'y aller. Elle est un assez éloignée, je dirais à une trentaine de mètres.
Je cours, tête baissée pour rester cachée par les buissons et tout à coup je hurle, j'aurai du me méfier. Trop tard.
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Et après la fin du monde ?
AdventureRadio : Attention, ceci est un cas d'extrême urgence ! Si vous entendez ce message, veuillez immédiatement vous mettre à l'abri. La fin du monde est proche. Elle n'épargnera personne. Le continent Américain n'est déjà plus qu'un souvenir. Ce sera bi...