Un piège.
Je viens de me faire attraper par un piège cliché de film. Est-ce une blague ? Je m'étais pris les pieds dans une corde, qui elle-même avait lancé le mécanisme du piège. Je me retrouvais donc enfermée dans un filet à quelques mètres de haut.
Quelques secondes après, Evan était juste en dessous de moi. Il m'a suivi durant ma course, il est impossible qu'il ai franchi cette distance en si peu de temps, heureusement il était à une distance assez grande pour ne pas se retrouver suspendu avec moi.
C'est inconscient, mais mignon.
Tout à coup, une horde de militaires arrive, je vois dans le regard d'Evan, ses sentiments tel que la peur, la panique et l'effroi. Il se cache rapidement dans les feuillages tandis que je ne peux rien faire. Lorsqu'il prend la fuite, il arrive à me dire :
- Peu importe où il t'emmène, je serais derrière toi. Ne t'inquiète pas nous allons nous en sortir, ensemble.
Un homme qui paraît être le chef de tous ces militaires sort d'une des voitures, il m'examine et annonce d'une voix autoritaire :
- C'est une fille ! N'aviez-vous pas capturé un garçon ? Comment est-ce possible ? Êtes-vous bêtes au point de ne savoir faire la différence ?
Tandis qu'il parlait, ses hommes c'était rangés 5 par 5 les uns derrière les autres, au garde à vous. Celui qui prend la parole ce décale d'un pas vers la gauche pour être visible de tous, en particulier du commandant.
- Non, chef. Je pense qu'il sagit de son amie, chef, celle qu'il nous à localisé à cent kilomètres au nord, chef. Il nous avait leurré, chef.
Les insultes qu'il prononce envers Evan ne sont pas des moindres. Il ne mérite pas toutes ces paroles dévalorisantes. Je me sens coupable. Evan a risqué sa vie pour moi et en remerciements je me fais prendre dans un piège pour débutant.
Evan, pardonne moi et poursuis ta route. Il ne le fera pas, je le sais. Je l'ai compris, jamais il ne m'abandonnera. En tout cas je ne crois pas. En quelques jours, il est devenu tout ce qu'il me reste et je suis devenue tout ce qui lui reste. Evan et Lili contre le reste du monde. Ça tombe bien il ne reste plus beaucoup de personnes.
Le piège descend rapidement et je m'écrase au sol quelques secondes après. Je lâche un râle de douleur, on peut entendre dans ma plainte combien je suis désespérée. Je suis conne.
Ils défont le filet, et, à peine ai-je voulu me lever pour prendre la fuite que je me retrouve menottée et embarquée dans un des véhicules. Dans l'une de leurs voitures tout terrain, mes yeux sont bandés et l'un des hommes présent me met fe force dans la bouche un tissu m'empêchant de prononcer le moindre mot.
Je ris intérieurement en sachant que je ne comptais pas crier étant donné que Evan est déjà à mes trousses. J'espère qu'il va réussir à me suivre sans se faire attraper. Je ne me fais pas trop de soucis, ce garçon a l'air intelligent, plus que moi en tout cas. Si nous nous en sortons cette fois, ce sera grâce à lui et même si nous n'y arrivons pas, je lui serai reconnaissante d'avoir essayé.
L'odeur dans le véhicule est immonde, un mélange d'urine, de transpiration et d'animal. C'est infecte. Comment font-ils pour ne pas s'en rendre compte ? Ça me pique le nez.
Un soldat me prend en pitié, il se place devant moi et me parle, son haleine peine à me faire défaillir mais lorsque j'entends sa question je me sens revivre.
- Tu as soif, petite ?
Je secoue la tête rapidement de haut en bas. Je le sens défaire le bâillon dans ma bouche et m'approcher un bocal devant contenir l'eau.
Naturellement j'ouvre la bouche et boit le contenu dans une férocité qui montre combien j'étais assoiffé hors je me retrouve vite à recracher ma boisson dans le rire des soldats ayant assisté à la scène. En aucun cas ce n'était de l'eau mais de l'urine, j'ignore d'animal ou d'humain. Je les entends rire tandis que je pleure. Mes larmes reste cachées dans le foulard qui cache mes yeux.
Humiliée. Je me sens humiliée.
Savent-ils ce que je vis depuis des jours ? Ne peuvent-ils pas ressentir ma douleur ? Pourquoi ne voyent-ils pas combien j'ai faim ? Font-ils semblant d'être aveugle ? Ou alors, peut être qu'ils s'en moquent tout simplement.
J'entendais puis s'abattre sur la cloison du véhicule. Evan même si tu ne m'entends pas, pardonne-moi.
Delya, te fais-je honte ? Et toi, maman ? Je suis ridicule. Attrapée d'une façon des plus bêtes. Comment est ce possible ?
Canari ! Putain, c'est lui qui m'a envoyé ici ! Il en a fait exprès ? C'était volontaire, je lui ai donné ma confiance et il en a profité. Comme je le déteste maintenant. Un héros n'est-ce pas ? Quel connard tu es. Encore plus que ceux qui viennent de me faire boire leur pisse car eux n'ont pas joué double jeu.
L'aventure n'est finalement pas faite pour moi. Ne pourrais-je pas abandonner ? Non, Evan va me détester sinon.
J'entend parler.
- Bonjour. Mot de passe, s'il vous plaît.
- Les humains sont mauvais détruisons-les.
- Veuillez patienter, nous vous ouvrons.
Des bruits métalliques résonnent puis voiture avance de nouveau, nous devons entrer dans un bâtiment. Merde, Evan n'a pas le mot de passe !
Beaucoup de virages ont lieu, ma tête tourne.- Ok, emmenez la môme au chef, il vous dira quoi en faire. Et dépêchez vous, il déteste attendre et nous l'avons assez fait patienter pour deux misérables humains.
Je suis portée par deux grandes mains qui viennent attraper mes hanches et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je suis hors du véhicule.
L'une de ses mains attrape mon poignée sans aucune douceur mais je ne pense pas que ce soit le moment pour lui faire la remarque. Je me rend compte qu'ils ont oublié de me remettre la corde dans la bouche, tant mieux c'était douloureux.
- Suis moi gamine, et presse toi. J'ai autre chose à foutre que faire la nourrice.
Je ne réplique pas et me laisse faire. Je crois qu'il a oublié que j'ai les yeux bandés, il marche trop vite et je ne cesse de me prendre : les murs, les coins, les marches, les poteaux et tout ce qui peut gêner. Finalement non, je crois qu'il sait que je souffre et sa l'amuse, je peux presque sentir son sourire à chaque fois que je lâche une plainte.
Nous prenons un ascenseur, je ne sais si nous sommes descendus ou monté, le fait d'avoir les yeux bandés m'a totalement désorientée.
Quelques virages plus tard et de nombreux bleus, nous nous arrêtons.
- Chef, la fille.
Un bruit de décompression s'entend et un courant d'air frappe mon visage.
À peine sommes nous entrez dans cette nouvelle pièce que l'homme à côté de moi se fait engueuler.
- C'est pas trop tôt ! Pourquoi n'a tel pas la bouche bâillonnée ? Elle devrait même être sous chloroforme, endormie. Quel incompétent !
Celui continue de râler, il appelle du monde, un tissu recouvre mon visage, j'essaye de me débattre mais je sens mon corps se détendre. En moins de deux minutes, je suis endormie.
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Et après la fin du monde ?
AdventureRadio : Attention, ceci est un cas d'extrême urgence ! Si vous entendez ce message, veuillez immédiatement vous mettre à l'abri. La fin du monde est proche. Elle n'épargnera personne. Le continent Américain n'est déjà plus qu'un souvenir. Ce sera bi...