Durant plusieurs kilomètres je roule sans jamais ralentir. Pas un seul mot n'est prononcé durant le trajet.
À quoi je ressemble en ce moment ? Mon visage est crispé, je ne cesse de me mordre la lèvre inférieur au point d'avoir le goût du sang dans la bouche et les yeux déversent un flot infini et ininterrompue de larmes. Nous pourrions écrire "détruire" en gros sur mon visage que cela ce verrais moins que aujourd'hui.
Le véhicule est haut, ils auraient pu passé entre les roues. Pourquoi à t'il fallut que pour les deux ce soit la fin ?
Lorsque j'ai regardé dans le rétroviseur, ils gisaient sur le sol, du du sang était partout autour. Autre que dans les films je n'avais jamais vu quelque chose d'autant glauque. L'un d'eux avait le visage écrasé, sa cervelle étalée un peu partout autour avec son arme toujours prête entre ses mains, je pense qu'il c'est fait assommé contre la voiture avant de rencontré la roue avec son visage. L'autre, était presque découpé en deux, son ventre était si plat qu'il me rappellerai les crêpes de maman dans un contexte moins bizarre ; je ne connais pas le poids du véhicule mais il ne doit pas être léger.
- Arrête toi ici, nous allons échanger nos place.
Sans un mot, je freine puis coupe le moteur, je fixe dans le vide.
Lorsque je réagis de nouveau, nous étions déjà repartis, Evan à du me porter pour changer nos places. Je ne me sens pas bien. J'ouvre la fenêtre et vomi le peu qu'y se trouve dans mon estomac. J'essuie ma bouche avec ma manche.
Une brosse à dent ne serait pas de refus.
- Je suis tellement désolé, je ne voulais faire de mal à personne... Je chuchote plus pour moi qu'autre chose.
Evan pose sa main sur ma cuisse et la caresse de son pouce.
- Nous n'y pouvons rien, ne t'en veux pas. Tu n'avais pas d'autres solutions. Celui s'étant mis en face doit s'en vouloir encore plus, il a fait le con. Et puis, ce sont des assassins, deux de moins ne nous fera pas de mal..
- Peut être oui mais c'est tout de même deux vie qui ont été supprimés. Personne ne mérite de mourir.
- Je pense que si, et au risque que tu me trouves égoïste je préfère que ce soit eux plutôt que nous.
- Je... Oui... Tu as raison mais... Je ne voulais pas être celle qui prend ces vies, je pleure à nouveau, j'ai toutes ces images qui défilent Evan. Je ne cesse de voir leurs corps écrasés à longueur de temps.
- Je sais bien, nous allons parler de autres choses, d'accord ? Alors... comment à tu réussi à t'echapper et à me trouver si vite ?
- On m'a aidé.
- Tu veux rire ?
- Non, non. J'ai rencontré Singe, il est devenue garde de prison, juste avant mon arrivée, volontairement.
- Ce quatuor est génial. Heureusement qu'ils sont là ! Comment ferait-on sans eux ? Attend... ce n'est pas eux qui nous ont balancés alors ?
Je lui explique que le plan à été découvert juste avant notre arrivée et que donc il c'est retourné contre nous.
Durant quelques minutes mon esprit divague et je n'ai plus l'image de leurs corps morts en boucle. Seulement, ce n'est pour revenir qu'encore plus violement quand j'oublie de penser à autre chose.
Je suffoque.
Le moteur est coupé et Evan me rassure. Il me chuchote de mots qui sont là pour me rassurer, je ne fais pas attention à ce qu'il dit en réalité, j'écoute juste sa voix. Il pourrait m'insulter que je ne le remarquerais pas.
Il me prend dans ses bras tandis que mes larmes de stop automatiquement et que ma respiration s'apaise. Nous restons dans les bras l'un de l'autre durant plusieurs minutes. Minutes les plus agréables de ma vie depuis plusieurs jours voir peut-être même plusieurs semaines.
J'ai tout oublié. Que ce soit que je suis une meurtrière, que je n'ai plus de famille, que nous sommes recherchés pour mourir ou encore qu'il faut que j'aille à des centaines de kilomètres pour rester en vie. Tout cela me semble sans importance.
- Merci. Pour tout ce que tu fais pour moi.
Il me sert encore plus fort, comme pour me montrer qu'il est là puis me lâche. Sans un mot nous repartons.
Je sors mon téléphone et utilise l'application pour indiquer à peu près le chemin à Evan. Nous sommes au milieu de nul part, il n'y a pas de route ici donc mes indications sont approximatives. Nous continuons d'avancer, les seuls bruits qui coupent ce silence pesant sont le bruit du vent dans les feuilles ainsi que les craquements de branches sous les roues... ces craquements qui me pressent le ventre si fort tandis qu'à chaque fois j'imagine leurs os craquer comme du bois.
Le soleil se couche. La brise se lève. La lune apparaît. La nuit devient noir. Les étoiles se montrent. Mes sentiments s'intensifient.
Encore une journée de passé.
Je propose à Evan de s'arrêter pour dormir un peu, il refuse en m'expliquant qu'il préfère avancer encore un peu.
Mes yeux se ferment seuls alors pour éviter que je m'endorme, je me mets à fredonner. Au fur et à mesure des minutes je chante de plus en plus franchement. Tout mon registre y passe. Certaines chansons me font sourire en me souvenant de nos moments à Delya et moi ou nous dansions sur mon lit avec la musique à fond tandis que d'autre, plus lente, me rendent nostalgique à en pleurer.
- Tu as une jolie voix.
Je rougis fortement, j'étais tellement dans ma bulle que j'en avais presque oublié sa présence.
Je repense à toute ma vie, celle d'avant la fin du monde mais aussi à celle de maintenant. Mon monde à tellement changer.
Je me questionne sur un peu tout.
Moi à canari :
Comment ce fait-il que nous ayons su sortir ? Votre population à tué sept milliards d'humains, tu as réussi à charger mon téléphone à distance ainsi que lui donner une connection internet inconnue, vos véhicules sont si sophistiqués qu'à part le faire rouler je serais incapable de l'utiliser et il utilise un carburant lui aussi inconnu. Alors pourquoi s'échapper à t'il été si facile ?
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Et après la fin du monde ?
AdventureRadio : Attention, ceci est un cas d'extrême urgence ! Si vous entendez ce message, veuillez immédiatement vous mettre à l'abri. La fin du monde est proche. Elle n'épargnera personne. Le continent Américain n'est déjà plus qu'un souvenir. Ce sera bi...