Chapitre 21

42 6 4
                                    

Lorsque je me réveille, la première chose qui m'interpelle, c'est la faim. Ensuite, c'est le fait que je sois dans une prison. Sans Evan.

- Il y a quelqu'un ?

- Ta gueule ! Ne prononce pas un mot sinon je vais devoir te rendormir..
Fait semblant d'être inconsciente.

Il parlait fort et froidement mais plus sa phrase avançait, plus son ton diminuait. Je crois qu'il m'a protégé.

Il ne faut pas que je diminue ma garde. C'est peut-être un autre piège, ou alors, il n'a juste pas l'envie de se lever. Je ne dois pas lui accorder ma confiance, surtout pour si peu.

J'examine les alentours. Dans ma prison d'environ 3 mètres carré, il y uniquement ce banc en bois qui me rappelle la forêt dont ils viennent de m'arracher. Je suis entourée de ces fameuses barres de ferraille noir. Il y a une seconde prison à ma gauche et j'en vois quelques unes en face, toutes celles-ci sont vides de présence humaine. La voix qui m'a parlé venait de ma droite mais je ne vois personne, juste un mur. L'homme doit être derrière ce mur sûrement sur l'un de ces légendaires et fameux bureaux en chêne qu'on voit dans toutes les séries de western.

Une discussion à lieu derrière le mur.

- Elle est réveillée ?

- Je ne crois pas, il y a du avoir une forte dose de mise.

- De quoi tuer les plus fragiles, ris la voix.

- Alors, elle est peut être morte la gosse ?

Je ne comprends pas à quoi il joue, il sait que je suis vivante, je lui ai parlé.

- Non, si elle a survécu jusqu'à aujourd'hui, c'est qu'elle est plus forte qu'un anesthésiant.

- Tu en es sûr ?

- Non, mais nous le saurons bien vite...

Des pas s'approchent de moi. Je me remets dans ma position de départ et diminue ma vitesse de respiration, comme si je ne m'étais jamais réveillée.

J'arrive à sentir leurs mouvements autour de moi, les deux hommes s'accroupissent, chacun d'un de mes côtés.

L'un d'eux vérifie si je respire et le confirme, je reconnais à sa voix que c'est celui qui m'a ordonné de me taire.

Je sens un doigt titiller mes cils de mon oeil vers mon oreille. C'est assez gênant, j'essaye de ne pas réagir.

- Elle est vivante et réveillée. L'oeil de cette petite idiote tremble à mon touché.

Violemment, il me prend le bras et me relève. J'ouvre les yeux et le regarde apeuré. La première chose que je vis, ce fut la couleur de ses yeux, bleus comme l'océan. Puis son monosourcil et son sourire méchant.

Putain de réflexes.

- Que me voulez-vous ?

- Rien. Ta mort. La mort de ton ami.

Je n'ouvre plus la bouche à sa réponse. J'en sais assez.

Les hommes débattent ensuite de s'il vaut mieux me tuer maintenant ou attendre voir si je n'ai pas des informations. Celui paraissant le plus gentil est celui qui souhaite ralentir ma date de mort. C'est ma seule chance de peut-être m'en sortir.

Un tremblement nerveux me prends. Tout mon corps tremble, je claque des dents.

- Elle est déjà folle, ça ne sert à rien de la garder.

- Je m'en occupe durant 24 heures, je la fait souffrir en la gardant apte à un questionnement et demain même heure on lui souscrit des informations.

- 24 heures, pas plus.

L'homme au monosourcil s'en va.

- Je vais te chercher des médicaments, je ne pense pas que tu vas prendre la fuite et je te le déconseille pour le moment. Je reviens.

- Non, je ne veux pas être à nouveau endormie de force, je pleure.

- Ce n'est pas le cas, je vais juste calmer ton anxiété pour que tu détendes ton corps et que tu arrêtes de trembler.

Je me retrouve seule. J'aurais pu partir... si j'en avais la force. À la place de ça j'attends sans rien dire. Il revient avec une sorte de trousse à pharmacie énorme. J'ai le droit à de nouveau une piqûre mais je ne m'endors pas, par contre je me sens calme. J'ai l'impression d'être déconnectée de mon corps.

Je me mets à sourire sans vraiment de raison. Juste le soulagement je crois.

Tout doucement je me mets à chuchoter :

- Lorsque j'irai mieux, je vais m'évader.

- Je vais t'aider mais tu as seulement 24 heures pour être loin d'ici, très loin si tu ne veux pas qu'on te retrouve.

- L'humanité existe toujours, tu en es la preuve. Merci.

Je me repose une petite heure et quand je me sens enfin bien, je réfléchis au moyen de sortir.

J'appelle l'homme du bureau "Psst, psst" et celui-ci vient se mettre non loin de moi mais à l'extérieur de ma prison.

- Je vais sortir.

Je suis honnête car j'aimerai vraiment qu'il m'aide et que de toute façon sans lui je ne peut rien faire. Il hoche la tête et me révèle une précieuse information.

- Je suis Singe.

Sur le moment, je ne comprend pas puis je réalise.

- Le singe ? Celui de la bande à...

Je ne peux finir ma phrase qu'il m'empêche de parler de ses mains, il finit en chuchotant :

- Oui, lui. Tait toi, je ne voudrais pas qu'on nous entende.

- Comment veux tu que je te fasse confiance ? Vous m'avez déjà trahis pour le véhicule ! C'est à cause de vous si je suis ici.

- Non, ce n'est pas notre faute. Notre plan a été découvert et modifié par les autres pour vous attraper mais c'était trop tard pour vous prévenir.

- D'accord... Donc, si tu es Singe tu es le plus intelligent non ? C'est parfait ! Tu vas trouver comment me sortir d'ici.

- C'est exactement pour ça que Canari a fait en sorte de m'affecter ici juste avant ton arrivée.

- Comment a t'il fait ?

- Il est très haut placé dans la société, murmure t'il si bas que j'ai l'impression d'avoir imaginer sa voix.

- Maintenant sors moi de là, je t'en supplie.

Il réfléchit tandis que je réagis :

- Evan ! Il m'a suivi pour me sortir d'ici, il ne doit pas être bien loin. Peut être même qu'il est dans un des bâtiments.

-  Laisse moi deux heures, après je t'aide à t'évader.

Et après la fin du monde ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant