Chapitre 12

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Le lendemain nous sommes réveillés par le bruit de mon téléphone.

Canari à moi:

Partez ! Nous n'avons pas réussi à cacher la localisation de votre téléphone durant quelques minutes ! Ils savent que vous êtes en vie, et où ! Prenez la fuite ! Vite ! Ils sont déjà à votre recherche. Gardez votre téléphone mais éteignez le, nous pouvons l'allumer à distance si besoin.

Evan est prêt à partir en courant, je l'en dissuade.

- Courir, c'est faire du bruit. Faire du bruit, c'est se faire repérer. Se faire repérer c'est mourir. Tu es sûr de toi ?

Il secoue la tête de gauche à droite et m'attend. J'éteins mon cellulaire et lui attrape la main pour le diriger.

Nous partons vers la gauche, côté de forêt que je connais comme ma poche. Je montre les obstacles à Evan : les branches par terre, les creux, les endroits glissant. Malgré ça, il arrive à faire un peu de bruit contrairement à moi qui suis habituée.

Evan me chuchote à un moment "nous sommes perdu ?" chose à laquelle je répond à la négative, je sais très bien où nous sommes. C'est mon chez moi, ma maison, mon repère ici.

- Retire tes chaussures, je murmure.

Il le fait rapidement et nous marchons maintenant dans le cours d'eau . Ça nous permet de cacher les traces de nos pas. Au bout d'environ 4 kilomètres je fais signe à Evan comme quoi nous pouvons sortir de la rivière.

Nous marchons longtemps. Nous marchons rapidement. Nous marchons en ayant peur d'être rattrapé. Nous marchons dans le silence. Nous marchons main dans la main. Je veux m'arrêter de marcher.

Je transpire, j'ai la respiration saccadée, j'ai peur.

- Evan ! Evan ! Evan, arrête toi !

Il s'arrête et me regarde paniqué :

- Qu'est ce qu'il y a ?

Je répond tout sourire en lui faisant un câlin "joyeux anniversaire". Il me réprimande comme quoi ce n'est pas le moment mais il a un grand sourire qui illumine son visage.

Nous reprenons la route.

- Sais tu où nous allons Lili ?

- Oui, mais c'est un secret, je souris.

Nous arrivons au bout de cette marche presque interminable.

- Nous y voilà.

- Il n'y a rien ici.

- Recule un peu je vais te montrer s'il n'y a rien, mais ne fait pas un bruit. Prend mon sac s'il te plaît.

Lorsque je suis seule, je me met sur les genoux, les mains à plat devant moi au sol et claque ma langue contre mon palais. Un peu partout du bruit se fait entendre dans les alentours.

Au bout de quelques secondes, le premier arrive. Un renard que je connais depuis maintenant plusieurs années, et que j'ai soignée plus d'une fois.

Arrivent dans la foulée, sa famille ainsi qu'un louveteau que j'avais intégré car il était orphelin.

Je le caresse, émue de les retrouver. C'est comme ma deuxième famille. J'ai l'impression de ne pas avoir tout perdu.

Un peu après des daims, des castors, des écureuils viennent rejoindre la partie. Tous savent que je ne leur ferait jamais de mal.

Je les caresse, leur parle, les rassure. Je suis dans mon élément.

J'ai légèrement oublié Evan. Je ne sais pas ça fait combien de temps que nous sommes là quand je me retourne pour lui faire signe de venir.

Il viens. Doucement. Il s'assoit. Délicatement. Il tend sa main. Prudemment.

Les animaux ont reculer, méfiant mais voyant que je ne bouge pas ils s'approchent petit à petit. Le premier animal à réellement s'approcher d'Evan est une martre des pins, c'est un petit mammifère des forêts cousin de la fouine ne connaissant pas l'humain.

- C'est bon ils te font confiance nous allons pouvoir nous cacher.

- Je ne comprend pas le rapport avec le fait de sympathiser avec les animaux ?

- Ils nous laisserons entrer dans leurs terriers et leurs odeurs sont si forte que si ils utilisent des chiens ou autre pour nous retrouver notre odeur sera brouillé.

- Dans quel terrier allons nous nous cacher ?

- Celui d'un ours.

- Es tu folle ?

- Il n'est plus habité, les ours ont décampés pour s'enfoncer plus dans la forêt. Il y a seulement quelques chauve-souris et régulièrement un loup devenu solitaire après un conflit avec sa meute, un manque de nourriture, la perte de sa compagne ou encore le choix de créer une nouvelle meute.

- Comment sais tu tout ça ? S'étonne Evan.

- Je suis géniale, ou renseignée comme tu veux. Je passe mon temps ici, je suis obligée de savoir le minimum sinon je serait inutile aux animaux.

- Allons y, non ?

J'enlève la renarde qui était couché sur mes jambes à surveiller ses petits et je me lève. Mon compagnon fait de même.

- Frotte tes chaussures aux animaux et marche dans leur besoin, je saisc'est bizarre, mais c'est pour cacher un maximum nos traces.

Il grimace mais obéi. Que ferions nous sans moi ? Quoi que, réflexion faites ça ne changerai pas grand chose. Evan serait mort. Comme toute la population. Ou du moins une grande partie étant donné que il y a ces personnes aux noms d'animaux et des personnes qui veulent nous assassiner à nos trousses.

Nous marchons seulement quelques minutes. Je montre la grotte du doigt. Elle est assez haute et paraît peu profonde mais c'est ça forme qui fait cela. Elle se prolonge vers la gauche d'une façon très discrète. C'est ici que nous allons nous cacher. Espérons pas trop longtemps, sa sent le fauve dedans. Littéralement.

Evan se met à rire. Il rit tellement qu'il se roule par terre. Je le regarde sans comprendre. Je l'interroge du regard. Il respire volontairement fort.

- Tu arrives à y croire toi ? On est pourchassés par des tueurs. Comme dans les films, se remet-il à rire, c'est n'importe quoi.

"Ouais" fut la seule réponse capable de sortir de ma bouche. Je ne trouve pas cela drôle...

Lorsqu'Evan est enfin calme il ouvre grand les bras. Je vais m'y réfugier de suite. Il ne fait pas chaud ici.

- Dors, nous en avons pour un bout de temps ici, nous serons mieux à dormir, nous ne ressentons rien pendant ce temps, souffle t'il.

Je ne pus m'empêcher de traduire sa phrase par "dors, s'il nous trouve et nous tue, nous serons mieux à dormir, nous n'allons peut être pas ressentir que la mort nous emporte."

Et après la fin du monde ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant