9. Dimanche

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De retour chez moi, mes parents ont voulu savoir ce qu'on a fait avec Scott. Mais je ne leur dis rien. Juste qu'il m'a montré son patelin et qu'on a fait des jeux. Contents pour moi, ils se sont tu.

En me douchant, j'ai observé mon corps. Ce corps trop maigre, mais assez gros pour que Scott l'aime. Cette petite cicatrice sur l'épaule gauche. Il l'aime aussi. Ces bras sans muscles, il les aiment aussi. Et puis ces jambes fines. Il ne les a pas vues, mais je sais qu'il les aimera. Parce qu'il m'aime moi, en entier.

Mes pensées sont quand même très niaises. Mais ça me rend heureux.

Et moi, pourrais-je un jour aimer mon corps de la même façon que Scott l'aime ?

Je me couche, puis mon dimanche se passe tranquillement. De grandes discussions avec Scott par SMS. C'est virtuel, mais quand je lis ses messages, j'entends sa voix, un peu grave, et qui vibre. C'est dur de décrire une voix.

Mes parents se demandent pourquoi je suis toujours sur mon téléphone. Je leur explique que j'ai un ami, et que j'en profite. Mon père remonte ses lunettes sur son nez, comme il le fait quand il est sceptique. Mais tant pis pour lui. Scott m'aime, et c'est l'essentiel. L'essence de mon existence. Je les laisse à leurs doutes et je retourne dans ma chambre pour le restant de la journée.

Quand Scott me dit qu'il va dormir aux alentours d'une heure du soir, je lui dit bonne nuit avec un smiley en forme de cœur rouge. C'est la première fois que je l'utilise. Puis j'appelle Scott neuf fois sur son téléphone éteint juste pour entendre sa voix sur son répondeur. Puis je n'arrive pas à m'endormir. Je veux pas retourner au lycée demain.

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