10. Bim Bam BOUM !

1.5K 121 99
                                    

Le retour au lycée se fait sans souci. Lundi matin, le nouveau est venu me parler. Ça m'a vraiment étonné.

Peut-être que d'aimer quelqu'un me redonne des couleurs, couleurs qui attirent les hommes. Néanmoins, je ne suis pas sûr d'apprécier de reprendre contact avec eux. Déjà que Scott a mis tout ce qui était en son pouvoir pour me mettre en confiance, ce n'est pas trois petits mots échangés lors d'une récréation qui vont me permettre d'apprécier le nouveau.

Il s'appelle Antonin, il fait du foot, il aime le PSG, et il adore manger. Et il a un gros chien. C'est en gros ce que j'ai retenu. Après avoir lâché mon nom et le fait que je n'aime pas le foot, il est retourné avec le reste de la "bande."

Mardi, tout se passe bien aussi, je discute avec Scott pendant les récréations, et pendant la pause de midi. Est-ce que je suis accro à lui ?

Mercredi, pareil que Mardi.

Mais c'est aujourd'hui. Jeudi. À dix heures, Antonin me demande avec qui je discute si souvent sur mon portable. Il est gonflé, je lui parle jamais, et lui non plus, mais il faut qu'il me pose cette question. Je suis sûr que c'est la "bande" qui l'envoie.

Comme je ne réponds pas distinctement, il me prend mon portable. Comme je n'ai pas de réflexes, je n'arrive pas à le rattraper. Et comme il est pas égoïste, il l'emmène à la bande, et ils lisent ma discussion en riant.

Les petits cons.

Je serre les poings en attendant qu'ils se lassent.

De toutes façons, j'ai rien à cacher. Je suis en couple avec un garçon, c'est tout. Pourquoi ils en rigolent ? Je les croyais quand même plus intelligents que ça ! Et dire que j'ai traîné avec eux avant ma chute à ski...

J'entends des bribes de leur conversation : " Regarde, il mets des cœurs !", "Mais c'est son mec ?", "Scott, c'est bien un nom de mec." Puis ils se murmurent des choses et me rendent mon portable.

J'ai bien fait d'attendre et de ne pas râler, ils ne sont pas méchants... Ils le prennent même plutôt bien, si on part du principe que s'ils ne me font pas de remarques, c'est qu'ils s'en foutent.

À la récréation de seize heures, le nouveau m'interpelle alors qu'il est aux toilettes. Il se lave les mains, tandis que derrière lui deux gars de la "bande", Jimmy et Dean, attendent, adossés aux portes des toilettes. Je rentre, et lui demande :

– Qu'est ce que tu veux, Anthonin ? dis-je un peu énervé par le fait qu'il me fasse perdre du temps de récréation, et de discussion avec Scott.

– Calme toi... Je voulais te parler...

En disant ça, il s'approche de moi, et ferme la porte qui donne sur le couloir. Il met ensuite sa main trempée sur ma nuque. C'est froid.

– Ça t'excite ? me questionne-t-il.

– De ?

– Tu sais très bien de quoi je parle Mickaël.

Il m'appelle par mon vrai prénom. Pas le diminutif, le vrai. Je le hais automatiquement.

– Tu veux bien arrêter, Antonin ?

– Pourquoi donc... Tu dois être content de sentir ma peau d'homme sur ta peau de gay...

Jimmy et Dean pouffent.

Et là, d'un coup, j'ai peur.

Voyant mon rythme cardiaque s'accélérer par l'intermédiaire de sa main sur mon cou, Antonin ricane.

– Ouh... Je vois que je te fais de l'effet.

– Va mourir. Allez tous mourir.

– Même Scott ? Lui aussi doit mourir ? Je croyais que tu l'aimais...

Bim Bam BOUM !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant