On s'endort assez tard dans la nuit, mais ça ne nous empêche pas de nous réveiller tôt. Pas forcément en pleine forme, mais tôt.
Il est donc sept heures trente quand je sens Scott gigoter à côté de moi.
– Mick ? T'es réveillé ?
– Nan, je dors encore...
Il se redresse pour voir mon visage.
– T'as les yeux ouverts pourtant.
Je lui souris, puis l'embrasse.
– On va voir si les autres sont réveillés ? me demande-t-il.
– Ouaip !
On se lève, et on se dirige vers le salon. Joe et Marie dorment encore sur le canapé clic-clac, Ulrich est réveillé, et est assis par terre et se roule une cigarette, tandis qu'Anselme se tient debout sur le fauteuil à côté de l'endroit où dorment les filles. Il tient le mini-djembé de mon père dans les mains et le tend au dessus des dormeuses. Je sens qu'il veut faire une bêtise pour réveiller Joe et Marie. Ulrich le regarde sans rien dire, un sourire au coin des lèvres.
Scott toussote.
– Hum hum !
– Oh mince ! Je crois qu'on s'est fait prendre, lance Anselme.
– Un peu ouais, dit Ulrich.
Je rigole doucement. Anselme redescend du fauteuil.
– Bon, dit-il, c'est foutu. On va les laisser se réveiller.
Mais il frappe un coup sur le djembé. Scott s'élance pour l'en empêcher. Mais Anselme le lance à Ulrich qui, l'attrapant de justesse, frappe fort et rapidement dessus. Marie se retourne dans son lit. Ulrich rit aux éclats, Anselme commence à chanter (faux) et Scott prend un air totalement désabusé. Moi, je me retiens d'exploser de rire.
Joe commence à bouger :
– Oh ! Il se passe quoi là !
Ulrich lui frotte les cheveux avant de reprendre son rythme au djembé. Joe le regarde avec des yeux petits comme des lentilles. Marie semble encore somnoler. Alors Anselme lui enlève sa couverture en chantant : "Debouuuuuuuuuuuut !" tout en posant la main contre son cœur comme un chanteur d'opéra. Marie se redresse, et s'écrie violemment :
– Anselme ! Je dormais, merde ! Tu me saoules !
– Oh, pauvre chérie. Aller viens, on vous a préparé le p'tit dèj !
– Génial, tu veux que je te rappelle à quelle heure on a mangé hier soir ?
– Bien assez tôt pour pouvoir manger maintenant !
Ulrich sourit, tandis que Scott se dirige vers la cuisine.
Puis soudain, Marie se souvient :
– Et le chien ?
Oh merde ! Je l'avais oublié celui-là ! Marie court vers la fenêtre pour voir s'il est toujours là. Ulrich prend le collier qu'on avait laissé sur une commode.
– S'il est parti, c'est bête, parce qu'on a son collier...
– Non c'est bon, il est toujours là.
On pousse tous un soupir de soulagement. Du coup, on passe au petit déjeuner.
Plus tard, je prends le téléphone et j'appelle le numéro du collier. Un homme à la voix qui me rappelle quelqu'un décroche. Je lui explique que son chien est chez moi, et il me dit qu'il est extrêmement rassuré, parce qu'il est flic et que ce chien lui sert dans son boulot. Alors avec tous les autres on le ramène. Ouais ça fait beaucoup, six personnes pour ramener un chien. Mais personne ne voulait rester à la maison.
On arrive donc à mettre le chien dans le coffre de la vieille voiture de Marie, et à s'entasser tous les six. Je suis assis sur les genoux de Scott pour libérer de la place aux autres.
Je dirige Marie dans le village qu'elle ne connaît pas, et on trouve la maison du propriétaire du chien derrière un petit pont. On descend tous, et on libère le chien. On sonne à la porte.
Et je reconnais celui qui nous ouvre la porte : c'est le policier qui m'a interrogé après mon agression.
Je le salue, et il me sourit.
Quelqu'un descend l'escalier derrière le policier.
Et quel ne fut pas mon étonnement de voir que c'était Antonin !
Mais qu'est-ce qu'il fait là non d'une pipe à roulette en bois ! (Scott me demande de dire moins de gros-mots quand je suis énervé.)

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Bim Bam BOUM !
Teen FictionAprès une chute de ski, Mick est triste. Trop triste. Et il est seul. Trop seul. C'est Scott qui va l'aider. [Série Lycée Rimbaud]