La vie reprend son cours... Je ne pensais pas dire ça un jour après ma chute ! Mais tout est redevenu normal.
Je me remets à bricoler.
Scott continue de m'aimer et moi de l'aimer.
Je fais entièrement partie de sa bande de déscolarisés, et on se voit en gros deux fois par mois.
J'ai déjà gagné un concours d'invention.
Ulrich et Joe ont officialisé leur relation (même si tout le groupe s'en doutais).
Au lycée, les élèves ne me voient plus comme "le gars gay qui a été agressé par un homophobe" mais comme "le gars normal, qui bricole à ses heures perdues (mais qui a été agressé par un homophobe puisqu'il est gay)."
Bref, tout va bien.
Nous somme le Lundi 10 Avril 2017, il fait beau et il y a un fait notable : Antonin est revenu au lycée. Pas dans ma classe. Mais il est quand même dans mon groupe d'allemand LV2. Il ne me parle pas, moi non plus. Les autres élèves non plus. Et c'est bête parce que je crois qu'il a besoin d'être soutenu. Il est pas homophobe. Il a juste eut peur que je devienne comme son père... Et que le reste des homosexuels fassent de même. Mais ça, personne ne peut le deviner au lycée.
À la récré mon portable reste mon meilleur ami. Je discute avec Scott, et parfois Ulrich, Joe, Anselme, ou Marie. Antonin vient me voir. Il s'assied à côté de moi sur le petit banc. Je relève mes yeux de mon écran.
– Excuse moi Mick.
Étonné je répond :
– De ?
Puis je me rappelle :
– Ah ! Oui. T'inquiètes. C'est oublié.
Il sourit et ajoute :
– Merci... Et s'il te plait... ne raconte pas aux autres pour mon père et... ma mère.
Je lui souris à mon tour :
– Promis.
Il se lève, et s'en va. Mais c'est moi qui le rappelle :
– Antonin !
Il se retourne :
– Ouaip ?
– Comment ça s'est terminée cette histoire ?
Et j'ajoute : "Désolé pour mon indiscrétion."
Alors il revient vers moi. Il s'assied. Et il commence :
– Je devrais pas t'en parler, mais comme tu sais déjà tout...
Il me regarde, et joue avec un bracelet qu'il a à son poignet.
- Je suis monté dans ma chambre tu te souviens ? Mon père vous a laissé dehors, et est monté me rejoindre. J'avais fermé la porte à clé. Alors il a frappé, et comme j'ai pas ouvert, il a parlé à travers la porte. Il m'a dit qu'il était désolé, qu'il voulait pas me taper, que Franck était l'homme qu'il aimait et que je devais pas l'insulter.
Il reprend son souffle.
– J'ai pas répondu. Il a fait son mea culpa, et je l'ai laissé parler. Il a vidé son sac. Moi pas.
Je lui demande : "Pourquoi ?"
Et il me répond : "Parce que mon sac est si gros, que si je le vide, la tristesse qu'il contient créerait un déluge de larmes."
Et il ajoute plus doucement : "Et les garçons ne pleurent pas."
Je dis rien. Il se lève. Il part.
Et je pense : "Mince, si les gars méchants sont en fait tristes, ça veut dire qu'il faudrait beaucoup de mouchoirs pour sauver le monde des guerres."
Et sur ces sages mots le lycée a repris.
Mince, j'ai oublié de lui demandé pourquoi il était revenu au lycée !

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Bim Bam BOUM !
Ficção AdolescenteAprès une chute de ski, Mick est triste. Trop triste. Et il est seul. Trop seul. C'est Scott qui va l'aider. [Série Lycée Rimbaud]