Les Derniers Veilleurs, Tome 2 : Les Joyaux Mortels.

Chapitre 25

Point de vue Hayleen :

Je mets une bonne demi heure à me calmer, dans les bras réconfortants de Will. Sans que je le veuille, tout ce que j'avais refoulé jusque là s'est juste...déversé. Le barrage s'était effondré. Je m'en veux de m'être laissée aller comme cela. D'un autre côté, je me sens plus légère, plus libre. Will m'a forcé à tout lui raconter, à propos de Caleb, et prononcer les mots à voix haute m'a fait réalisé à quel point j'ai été idiote de le laisser m'avoir comme ça. Une fois que je n'ai plus de larmes à évacuer, Will me fait asseoir sur un tabouret, toujours dans la salle de bain. Il me regarde et se mord la lèvre inférieure en réfléchissant.

-Je vois pas trop quoi dire. Tu as une vie sentimentale désastreuse.

-Vraiment ? J'avais pas remarqué, je souris.

-Peut-être que tu devrais ne plus te laisser atteindre par lui. J'apprécie vraiment Caleb, mais je t'aime aussi beaucoup. J'aimerais que la petite famille qu'on a créé là ne se détruise jamais.

-Tu sais que ça arrivera. Il y a une fin à tout.

-Je suis du genre optimiste.

-Reste le.

-C'est ce que je compte faire.

-Tu sais, j'essaie de ne pas le laisser m'atteindre mais il y a toujours quelque chose qui fait que.. Enfin, tu vois. Je me suis dit tellement de fois qu'il fallait que j'arrête, mais ça ne fonctionne jamais...

-Oui, mais maintenant je suis là pour t'accompagner dans la mission « délaisser le beau gosse ».

Je rigole.

-Bon, maintenant, continue Will, essuie ton visage avec une serviette, t'as les yeux bouffis, c'est moche.

-Quelle délicatesse.

-Toujours !

Je me retourne vers le meuble pour sortir un miroir et constater l'ampleur des dégâts.

-Sinon, Hayleen...

Je me retourne pour faire face à Will et me prends un grand saut d'eau froide dans la figure. J'ouvre les yeux et me retrouve face à mon ami, extrêmement fier de lui.

-Voilà !On voit plus que tu as pleuré.

Je crache le litre d'eau qui m'est rentrée dans la bouche et hausse un sourcil.

-Avoue que tu te vengeais juste de ce matin.

-Carrément. T'es toujours moche, surtout avec ton œil bleu, mais bon. Viens, on va manger. Je meurs de faim ! En parlant de ça, comment va ton épaule ?

-Tu sais qu'il n'y a aucun rapport entre mon épaule et le déjeuner ?

-Je n'ai jamais fonctionné avec logique.

-Moi non plus.

-C'est pour ça qu'on s'entend si bien, sourit-il de toutes ses dents.

-Mon épaule va bien, juste un hématome, rien de grave.

Will m'ouvre le rideau qui sépare la salle de bain du réfectoire et me fait signe de passer.

-Quel gentleman...

-Voilà la Hayleen que j'aime. Un peu d'ironie, un peu d'humour. Il ne manque plus que tu te ramasses et j'aurais tout. On devrait avoir ça dans la journée, pas vrai ?