Point de vue d'Hayleen :
Je marche doucement jusqu'à la ville. Lorsque j'aperçois enfin les murs d'Oria, il fait nuit noire et je distingue seulement les quelques lueurs des lampadaires. J'entre par les grandes portes, en faisant attention de ne pas me faire remarquer. Je me force à ignorer les lancements dans ma jambe, et ceux qui traversent mon abdomen. J'essaie aussi de ne pas penser à la réaction de Caleb lorsqu'il comprendra. Je ne veux pas qu'il pense que je l'ai laissé, ou que je n'ai pas voulu lui faire confiance et lui dire ce que je faisais. En réalité, je ne fais ça que pour moi. J'ai besoin de racheter toutes les erreurs que j'ai pu faire. Cela peut paraître égoïste, mais je veux faire ça pour me sentir mieux. Pour me purifier, en quelque sorte. J'ai le sentiment que si je parviens à débarrasser ce monde de Nhaundar, cela rachètera tous les faux pas que j'ai pu faire dans le passé. C'est très important pour moi. Cela peut paraître étrange, mais je sens comme un blocage en moi. Au fur et à mesure de notre aventure, j'ai bien remarqué que je changeais, mais j'éprouve l'envie, le besoin, de prouver au monde que je ne suis plus une petite fille, que je sais prendre les choses en main. Je presse le pas, autant que possible, jusqu'au portail du château. Les grilles s'ouvrent dans un grand crissement sonore. Je regarde autour de moi. Il n'y a personne en vue, mais les rues plongées dans une demi obscurité font froid dans le dos. Je frissonne et m'engouffre à l'intérieur de la grande cour. J'essaie de rester sous les arbres, pour ne pas me faire repérer. L'intérieur du château est désert. Je suppose que tout le monde dort, et que même les monstres ont besoin de sommeil. Je traverse les couloirs, à la recherche du chef ennemi. Je me rappelle vaguement de l'emplacement de l'ancienne salle du conseil, de la chambre de Nhaundar, de la cuisine.. Mais je ne le trouve nul part. Une ou deux fois, je suis obligée de me cacher et je manque de me faire attraper. Je me résous à demander de l'aide. Demander étant un bien grand mot. Je me rends vers le dortoir des waräans. Il s'agit d'un endroit on ne peut plus impersonnel. Une sorte de dortoir d'internat, les filles d'un coté, les garçons de l'autre. Je fais mon choix en une seconde. Les filles sont bien trop malignes et manipulatrices pour que je puisse en tirer quoi que ce soit. Je me dirige vers la gauche et entre dans la première chambre qui arrive, sans faire de bruit. Quatre lits me font face. Je prends ma décision très vite et m'approche du couchage de gauche, où se trouve un garçon, un peu plus vieux que moi. Il semble très maigre et je remarque qu'il porte au cou deux petits anneaux en argent. Je souris. Faire parler celui-là sera un jeu d'enfant s'il porte les bijoux susceptibles de lui ôter ses pouvoirs. Je sors discrètement mon poignard et le place sur la gorge du jeune homme, qui se réveille en sursaut. Je lui fais signe de se taire et de se lever sans faire de bruit. Ses yeux sont dorés, je devrais pouvoir me défendre si jamais il invite des animaux à nous rejoindre. Sans déplacer ma lame, je lui intime de sortir doucement de la chambre. Avant que nous puissions franchir la porte, la lumière inonde la pièce. Je fais volte face et me retrouve à une contre quatre. Le jeune que je tiens toujours par l'épaule rigole. Je lui tranche la gorge et le laisse tomber sur le sol.
-Où est Nhaundar ? Je demande. Je n'ai pas de temps à perdre. Soit vous répondez, soit vous finissez comme votre ami.
-Je pensais que les gentils ne tuaient pas, répond l'un d'eux, qui arbore fièrement ses yeux verts.
-Je m'adapte facilement aux règles de l'ennemi.
-Tu bluffes.
Je lève les yeux au ciel et envoie une décharge électrique dans le corps d'un autre. Celui qui venait de parler à un mouvement de recul. Je souris et lance mon poignard dans le cœur de celui à sa droite. Je m'approche du waräan aux yeux verts, qui déglutit. J'invoque un champ de force et lui mets sous le nez.
-J'en ai finis de perdre mon temps, et d'avoir de la peine pour vous. Vous avez choisi de tuer des gens innocents, qui ne faisaient que défendre leur pays. Vous ne méritez aucun traitement de faveur. C'est pourquoi j'arrête d'être gentille. Je ne le répéterais pas une fois de plus. Où est-il ?
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Les Derniers Veilleurs, Tome 2 : Les Joyaux Mortels.
ParanormalneUne quête, une simple quête. Visant à sauver tout un peuple dirigé par les ténèbres. Six veilleurs, six héros destinés à accomplir cet exploit. Aucun d'eux ne sortira indemne de cette aventure. Mentales ou physiques, les séquelles seront irrémédi...