Chapitre 23

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Point de vue de Will :

Quelqu'un me secoue l'épaule. Il est bien trop tôt pour que j'ai la force d'ouvrir les yeux. Je grogne et me retourne dans mon lit.

-Will ! Mais réveille toi ! Chuchote une voix.

Elle est gonflée. C'est à cause d'elle que je me suis couché aussi tard. J'entrouvre un œil et le referme aussitôt quand je vois Hayleen, les deux mains sur les hanches.

-Aaaargh. Laisse moi dormir à la fin !

-Tu dormiras quand t'auras sauvé le monde, monsieur la légende.

Je souris, la tête enfoncée dans l'oreiller. Rien à faire, je n'ai aucune envie de sortir de ce lit si confortable. J'entends Hayleen s'éloigner. Je pense que je me suis rendormi car je ne l'entends pas revenir et me jeter ce seau d'eau sur la tête. Je me redresse, complètement trempé, mais bien réveillé. Hayleen me regarde, un grand sourire aux lèvres.

-C'est à moi de faire ce genre de choses, normalement, je marmonne en me levant.

-Je le ferai chaque fois que tu refuses de te lever.

-Qu'est-ce que tu fais déjà debout d'abord ? T'es vraiment un être maléfique. Dors à la fin.

-Parle moins fort. Et vas t'essuyer, vous partez dans dix minutes.

-Quoi ?!

-T'avais qu'à te réveiller. Je suis venue trois fois te secouer.

-Je croyais que j'avais rêvé.

Je vais donc changer mes vêtements trempés. En arrivant dans la salle de bain, une douleur lancinante tord mon estomac. Je me crispe et me tiens au rebord d'une étagère pour ne pas tomber. Je calme ma respiration et reprends mes activités. J'ai l'habitude maintenant. J'essaie de cacher toutes ces crises à mes charmants camarades mais elles deviennent de plus en plus insupportables. J'enfile mes vêtements, je cache mon collier sous mon tee-shirt, je lace mes chaussures, dans lesquelles je cache mes deux petits poignards et j'attrape un gâteau dans le réfectoire. En passant la porte du dortoir, la même douleur qu'il y a deux minutes me prend, mais une centaine de fois plus forte. Je cours aux toilettes et je renvoie le déjeuner que je n'ai même pas pris. Je regarde le gâteau dans ma main avec dégoût. Ce n'est pas la première fois que j'ai mal à en vomir. Jusque là, j'ai réussi à le faire discrètement, mais les attaques sont de plus en plus fréquentes. Je n'ose même pas imaginer ce qu'elle doit ressentir. Chaque fois que mes pensées vagabondent vers Lydia, j'aimerais tout lâcher et courir jusqu'au château. J'ai besoin de savoir ce qu'ils lui font, j'ai besoin de savoir comment elle va. Et puis je me dis que d'autres personnes ont besoin de moi. Je sais qu'Hayleen meurt d'envie de faire de même, mais elle pense toujours aux autres avant. Je me demande où elle puise toute cette force. Je retourne me laver le visage puis je sors, après avoir jeté mon superbe gâteau au chocolat avec regret. Une décharge électrique me parcourt la colonne vertébrale. Je l'ignore et affiche un grand sourire. Hayleen aussi est là, mais elle semble très mal à l'aise au milieu du groupe. Je suis la seule personne à avoir été lui parler après l'altercation. Je les rejoins et m'approche de mon amie, son épaule toujours maintenue dans une écharpe.

-Ça va aller ? Je demande.

-Bien sûr que non, je vais carrément flipper toute la journée, mais bon.

-Va te promener, ça te détendra. Et puis, on sera de retour dans deux ou trois heures.

Elle me sourit. La fausseté de ce sourire me donne envie de la prendre dans mes bras, mais ça ne ferait qu'empirer les choses. Je me contente de lui embrasser le front. Caleb nous rejoint. Je me mords la lèvre, gêné.

Les Derniers Veilleurs, Tome 2 : Les Joyaux Mortels.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant