Chapitre 31

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Point de vue de Will, une heure plus tôt :

-Comment ça je ne ferais pas long feu chez les waräans ? Je suis hyper effrayant ! Je m'indigne.

Reyna hausse les épaules, peu convaincue, pendant que nous nous rendons vers l'emplacement du passage secret. Les portes de la ville avaient été rouvertes. Nous les avions donc emprunté sans nous poser de question.

-Je dis juste que tu as beaucoup trop d'humour pour ça.

-C'est vrai, j'acquiesce modestement.

-Les waräans sont aussi joyeux que des morts.

-Comment tu sais ça ?

-Oh, euh, ben, bégaie-t-elle. C'est assez évident, non ? Leur cape déjà...

Je hoche la tête. C'est vrai que porter des capes noires à longueur de temps doit être déprimant. Pourtant, quelque chose dans le ton de Reyna m'indique que ce n'est pas tout. Je n'insiste pas, étant la personne la mieux placée pour savoir quand quelqu'un ne veut pas parler de quelque chose. J'inspire profondément avant d'afficher mon éternel sourire. Reyna nous mène jusqu'à une petite ruelle cachée derrière une rangée d'arbres complètement dépéris. J'enjambe les racines derrière la petite blonde, qui semble savoir ce qu'elle fait. Elle ouvre une sorte de trappe et s'engouffre à l'intérieur. Je vérifie que personne ne nous a vu. Étonnamment, il n'y a presque personne dans les rues. Enfin, encore moins que d'habitude, ce qui signifie que l'on s'approche de zéro personne. Je nous enferme donc dans l'obscurité tandis que Reyna commence à siffloter.

-Je suis pas contre l'idée de tabasser quelques ennemis pour m'échauffer, mais si tu pouvais..

-Relax, il n'y a jamais personne ici, me coupe-t-elle.

Je fronce les sourcils dans sa direction, ce qu'elle ne discerne absolument pas. Elle reprend tout de même, gênée :

-Je venais souvent traîner ici, avant.

-Je ne vais pas relever le fait qu'une fillette venait se balader dans un tunnel obscur et humide, et que c'est absolument terrifiant...

-Tu es entrain de le relever.

-Exactement. Quel genre d'enfant étais tu ? Le genre qui séquestrait des insectes, c'est ça ? Dis moi que tu ne m'as pas emmené ici pour m'assassiner.

-Tu as beaucoup d'imagination.

-J'ai été élevé dans une famille d'écrivain.

-Voilà qui explique tout.

Je rigole nerveusement, toujours absolument convaincu que ma vie de héros est bientôt terminée.

-Comment tu te sens ? Demande Reyna. Par rapport à Lydia ?

Bien qu'elle ne puisse pas le voir, mon sourire retombe et je la fusille du regard. Ce sujet est devenu extrêmement difficile à aborder, surtout avec une personne qui ne la connaissait pas, et qui en parle à la légère.

-Ce ne sont pas tes affaires, je réponds durement.

-Excuse moi, je ne voulais pas..

-Je sais. C'est de ma faute. Écoute, Lydia est le genre de fille que je ne pourrais jamais oublier, et encore moins remplacer. Je suis désolé d'être aussi dur avec toi, mais j'aimerais que tu n'en parles plus.

-Je comprends. Tu devais vraiment l'aimer.

Je ferme les yeux, me demandant si je parle bien la même langue que Reyna.

Les Derniers Veilleurs, Tome 2 : Les Joyaux Mortels.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant