CHAPITRE 8

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PDV ALBA :

Que m'arrivait-il ? Cette énorme bête noire m'avait sauté dessus me plaquant douloureusement au sol. Son regard avait croisé le mien, et je ne m'étais plus défendue. Ses yeux dorés, légèrement cuivrés m'avait subjuguée. J'avais senti tout mon corps parcouru de frissons chaleureux, me procurant un bien être indescriptible. Je voulais absolument rester plongée dans ses yeux doux et pourtant stricts. Il m'était impossible de détourner le regard, il me captivait, il m'ensorcelait. Sa taille, sa musculature, était imposante, mes narines sentaient la testostérone à plein nez. Pourtant, avant qu'il ne me surprenne, je n'avais décelé aucune énergie bestiale, aucune odeur. Mais depuis qu'il avait croisé mon regard, j'avais l'impression de voir à travers lui. Je sentais légèrement son énergie, son odeur boisée et vanillée. Ressentait-il la même chose que moi ?

Mais il détourna la tête brisant cette sensation bienfaisante qu'il me procurait depuis plusieurs minutes. Et avant que je ne comprenne ce qu'il faisait, il m'attrapa l'encolure avec sa mâchoire pour me porter comme un vulgaire tigreau ! Dans la forêt, durant mes escapades nocturnes j'avais vu une louve le faire avec son louveteau, et je peux vous dire que je n'aimais pas du tout cette position. Surtout que j'étais extrêmement imposante, cela me rendait honteuse.

Je me débattis férocement pendant plusieurs minutes, mais il ne me lâchait pas d'un poil, m'énervant de plus en plus. Je n'étais pas un sac ! Mon animal commençait aussi à en avoir assez. Je savais que nous retournions au camp de Métamorphes et si je m'étais échappée, ce n'était pas pour y retourner. J'avais effectivement constaté, qu'il était beaucoup plus grand que moi, ce qui m'étonnait, et plus fort. J'avais pris un coup au niveau de ma fierté, je me croyais la plus imposante et puissante.

Mais il était hors de question que je me laisse faire. Je grattais la terre avec mes pattes, grognait, le cognait, le griffait quand j'arrivais à l'atteindre d'une patte. Mais tout ce que je faisais ne servait à rien, il semblait invincible. Et à chaque attaque, il resserrait sa machoire autour de mon cou, me faisant de plus en plus mal, mais je n'abandonnais pas.

Après un énième coup de patte, de museau et de queue, il s'arrêta brusquement. Je tournais difficilement la tête pour l'apercevoir, croyant qu'il avait enfin compris le message. Mais à la vue de son regard dur, froid, austère, et de la sensation de son énergie dissimulée autour de moi, mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines. Depuis le début je m'étais retenue car pour une raison inconnue je ne voulais pas lui faire du mal. Cependant, une partie de mon énergie bestiale commença à émerger autour de moi et percuta de plein fouet la bête noire.

Mes yeux s'écarquillèrent quand je compris que cela ne lui faisait absolument rien. Pour la première fois de ma vie, quelqu'un me résistait. J'en fus abasourdie mais aussi amusée. Je ne me démoralisai pas, j'allais rugir de toutes mes forces pour lui percer les tympans mais il se remit en marche, resserrant de plus belle sa prise sur mon cou.

C'était foutu.

Je me laissais donc pendre de toutes mes forces pour l'épuisé le plus possible, et peut être, lui décrocher la mâchoire. Mais il semblait doté d'une force illimitée.

Depuis que son regard avait quitté le mien, je ne sentais plus son odeur, ni son énergie. Je me sentais comme vide, pourquoi ? Qui était-il bon sang !

Au bout d'un certain temps nous étions arrivés au camp de Métamorphes, mais la bête noire avait un comportement bizarre. Elle se faisait la plus discrète possible. Ce qui m'intrigua un moment, mais je m'en désintéressai rapidement. Et étant donné que nous étions arrivés au camp, je n'avais plus aucune raison de rester les pattes recroquevillées sur elle-même pour faire en sorte qu'il me porte. Je déposais donc délicatement mes pattes sur le sol, prête à m'enfuir à la moindre faiblesse.

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