Johanna en média.
PDV ALBA :
J'aurais bien voulu continuer ce moment de calme avec Eliaz. Il m'avait écoutée, ne m'avait pas jugée. Il n'avait prononcé aucuns mots, mais cela me plaisait. Et sa main, sa main sur ma tête, c'était reposant. Avoir quelqu'un qui vous touche aussi tendrement, qui vous procure milles frissons et chaleur. C'était incroyable, je n'avais pas ressentis ce genre de sensations depuis un bon bout de temps.
Depuis mes parents plus exactement.
Juste le fait de lui avoir parlé d'un de mes tourments les plus vivace m'as permis de me soulager d'un certain poids. Oubliant totalement qu'il avait esquivé mes questions il y a quelques minutes.
Mais la réalité avait repris son droit chemin.
- Je viens voir Alba, répondit Johanna, le souffle court.
Je ne la voyais pas.
Eliaz se pinça les lèvres. J'avais l'impression qu'il était partagé entre deux sentiments. La laisser entrer, ou non. Il finit par tourner la tête, il me regarda droit dans les yeux quelques secondes avant de souffler bruyamment.
- Pourquoi résister.
Il se retourna vers Johanna, recula légèrement dans le camping-car et lui fit un signe de la tête.
- Vas-y, cependant, met ton camouflage en marche, je ne veux aucune odeur ni effluve d'énergie provenant de ton corps dans mon antre.
Un camouflage. C'était donc pour ça que je n'avais pas perçu les six Métamorphes lorsqu'ils m'avaient capturée dans ma forêt. C'était aussi pour ça que je n'avais pas perçu Eliaz lorsqu'il m'avait attrapée pendant que je fuyais. Il fallait absolument que j'apprenne à le maîtriser.
Un silence se fit, je supposais que Johanna hochait la tête. Cela semblait être une condition assez normale chez les Métamorphes. En y pensant, je trouvais cela logique. Moi non plus je n'aurais pas aimé sentir l'odeur d'une étrangère et percevoir son énergie dans mon habitat. Pourtant, Eliaz ne m'avait rien dit, peut-être parce que je ne savais pas comment faire ce fameux camouflage.
En reniflant dans l'air, l'odeur de Johanna me semblait familière. Mais d'où ? D'où me venait ce pressentiment ? Où est-ce que je l'avais rencontrée ?
Une jambe musclée et féminine apparu dans le camping-car, puis une deuxième. Son buste se hissa laissant apparaitre de long-cheveux lisse. Puis enfin son visage, d'une quarantaine d'années, possédant quelques rides, mais très peu. Des yeux noirs, bordés de cils raides tout aussi sombre. Une bouche pulpeuse qui s'élargit lorsqu'elle me vit, laissant apparaitre des dents blanches aux crocs plus acérés que la normale.
Mon cœur bondit.
Je sautais sur mes pattes, et plongea sur elle en quelques enjambées. Tout mon poids s'écrasa sur elle, elle tomba en arrière, son corps s'affalant sur l'herbe. Elle n'était même pas restée vingt secondes dans le camping-car. Mes pattes étaient posées de chaque côté de son visage. Elle rigola.
NANA !
Je la léchais de toute part, montrant mon affection. Cela faisait si longtemps. Elle était vivante, en bonne santé, aussi belle qu'avant. Ma marraine !
Je savais très bien que ce surnom que je lui avais donné étant petite, était vraiment enfantin. Mais je l'avais toujours connue sous cette appellation, Nana, et jamais je ne souhaiterais me débarrasser de ce surnom. Il me rappelait trop de bons souvenirs.
C'est ma marraine, Eliaz, je n'ai pas perdu tous les membres de ma famille !
Malgré que mon visage soit totalement tourné vers ma marraine, je ne pouvais m'empêcher de montrer ma joie à Eliaz via mes pensées. Je n'avais pas tout perdu, elle était vivante. Longtemps j'avais cru que les deux mammifères ayant attaqué mes parents avaient décimé toute ma famille. Me croyant maudite ou quelque chose comme ça. Ou alors parce que ma famille avaient une certaine importance, je ne savais pas, je m'étais imaginée un tas de scénarios. Mais non. J'avais faux. Quand les souvenirs me rattrapait, je m'imaginais souvent les pires scènes possible, me confortant dans des idées parfois totalement fausse, pour après me reprendre et laisser de côté ces horribles pensées. Car l'oublie était chez moi, une pratique très courante pour éviter de me prendre la tête.
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ALBA
ParanormalLa brise du vent, les rayons du soleil sur son pelage. L'odeur de la terre et des fougères. Les bruits des proies aux alentours. C'est le quotidien d'Alba, qui depuis dix hivers, vit dans une forêt sauvage des Pyrénées, sous sa forme de Métamorphe. ...