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PDV ELIAZ :
C'était comme voir des milliers de paillettes, couleur or, tomber doucement sur la moquette de ma chambre. C'était comme une pluie silencieuse et douce, caressant nos corps.
Des particules du cocon tombèrent sur ma peau halée. Leurs touchés était comme revigorant, à la fois frais et chaud. La vision n'en devenait que plus magique.
Un silence religieux s'était installé rien que pour ce moment céleste.
Le soleil se reflétait sur les particules s'écoulant lentement jusqu'au sol, faisant briller l'intérieur de la pièce tel un feu d'artifice. Quand elles atterrissaient sur la moquette, elles semblaient s'évanouir dans l'air, disparaitre totalement. Une légère petite fumée dorée était détectable avant que les restes du cocon ne disparaissent totalement.
Pourquoi avions-nous décidé de nous lever ? De faire disparaître le Cocon du Papillon ? La réponse était simple. La culpabilité et le besoin de se repentir.
Toute ma vie, j'avais dû cacher mes émotion, ne pas ressentir le moindre remord. Toute ma vie, pour survivre j'avais enfoui mes sentiments au fond de moi. Et commis de nombreux crimes.
Je faisais, mais n'avais jamais voulu faire.
Pendant mes deux années passées au sein de Scottish, étant trop habitué, j'avais là aussi caché mes sentiments. Je m'étais fait solitaire, impassible, neutre, sans émotions. Je savais pertinemment que ce n'était pas le meilleur des moyens de se faire des amis, de faire de nouvelles connaissances et de s'intégrer dans ma nouvelle meute. Mais je ne pouvais rien y faire !
Toute ma vie j'avais été éduqué comme un robot, j'exécutais les ordres sans broncher. C'était ancré en moi comme un marquage au titane rouge. C'était dur de se détacher de cette conduite, de ce qui m'avait protégé pendant 18 ans face à mon père. De ce qui m'avait permis de garder la tête haute.
Et maintenant que j'avais enfin obtenu un semblant de liberté, mon père avait lancé des Traqueurs à ma recherche. C'était des Métamorphes surentrainés pour la chasse, de tout être vivant. Ils étaient puissants, autant que des Bêtas.
J'avais donc toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête, et cela, même si j'arrivais à utiliser Croco et me fondre dans la masse de la meute, leurs odeurs imprégnant mon corps et me cachant parfaitement.
Me faire attraper par les Traqueurs était semblable à une mort. Cela voulait dire qu'ils allaient me ramener au sein de la Meute Principale Rapinae, auprès de mon géniteur. Mais aussi que ma vie allait de nouveau être menée par une main de griffes, sans conscience de mon propre avis.
Je serais de nouveau une marionnette.
Mais maintenant que je réfléchissais un tant soit peu en observant le cocon disparaître, je me rendais compte de mon idiotie. S'il le voulait, mon père m'aurait ramené depuis bien longtemps au sein de sa meute. C'était impossible qu'il n'ait pas découvert que j'appartenais à Scottish. Il avait beaucoup trop de sources, beaucoup trop de personnes à son actif. Et même si j'avais fait très attention, pour avoir travaillé toute ma vie avec lui, j'aurais pu éviter cette naïveté qui m'habitait. Mon père retrouvait toujours ce qu'il cherchait, et cela, dans les plus brefs délais.
Alors la question essentielle se posait, j'étais sûr qu'il avait lancé les Traqueurs à mes trousses, ceux-ci, d'une quelconque façon m'avaient trouvés, mais ne m'avaient pas approché. Donc, pourquoi ? Pourquoi mon père n'avait pas ordonné à ce que l'on me ramène ? J'avais la nette impression que plutôt de me ramener, il m'avait en fait, espionné.
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ALBA
ParanormalLa brise du vent, les rayons du soleil sur son pelage. L'odeur de la terre et des fougères. Les bruits des proies aux alentours. C'est le quotidien d'Alba, qui depuis dix hivers, vit dans une forêt sauvage des Pyrénées, sous sa forme de Métamorphe. ...